Une dissolution que personne n’avait prévu. Même pas eux. Pourtant, les voilà aujourd’hui en campagne à convaincre les électeurs de voter pour eux. « J’ai déjà fait 22 déplacements dans 11 communes avec parfois des thèmes, comme l’agriculture à Bezouce ou les familles monoparentales à Uzès », avance Aurélien Colson. Candidat sur la 6e circonscription, il œuvre pour que la majorité présidentielle conserve ce territoire, le député sortant MoDem Philippe Berta ayant refusé d'y retourner. 

« Les gens ne veulent pas du bordel » 

La 6e circonscription est la seule, aux dernières législatives il y a deux ans, à ne pas avoir basculé à Gauche ni au RN. Ce territoire abrite 24 communes, dont une partie de Nîmes et le très cossu Pays de l’Uzège. Le combat sera difficile. Aurélien Colson le sait. Aux Européennes du 9 juin, le RN fait la course en tête avec 36%. En deuxième position, c’est la liste PS/Place publique qui récolte 14,23% et 12,44% pour les Macronistes. La liste LFI, elle, arrive quatrième avec 9,79%. 

« Oui, il y a de la colère, mais surtout l’envie d’avoir des solutions concrètes. Les gens ne veulent pas du bordel. Ils préfèrent un député efficace faisant le lien entre les préoccupations du territoire et les instances de décision », poursuit Aurélien Colson. Comme sa voisine à Nîmes, Valérie Rouverand, les deux Macronistes dénoncent le programme des extrêmes, les renvoyant dos à dos. Aurélien Colson se dit favorable à la réforme des retraites et contre la mesure proposée par le Nouveau front populaire : « Revenir à la retraite à 60 ans, c’est 40 milliards par an ». 

« Si le Nouveau front populaire gagne, ce sera Mélenchon le 1er ministre ! Ça ne passera pas comme une lettre à la poste. Et si c’est Jordan Bardella, vous imaginez une société apaisée ? », poursuit Valérie Rouverand. La Macroniste, présidente de Renaissance dans le Gard, va tenter l’impossible :  récupérer la 1re circonscription tombée dans l’escarcelle du RN, il y a deux ans. Au sud-est du Gard, ce territoire regroupe une partie de la ville de Nîmes, ses villages environnants comme Caissargues ou Bouillargues ainsi que le territoire de Beaucaire Terre d’Argence

« Nous ne voulons pas des extrêmes pour notre société » 

Aux dernières Européennes, l’extrême-Droite est arrivée en tête du scrutin, agrégeant plus du tiers des votants. La Gauche, celle de LFI, est arrivée en deuxième position, rassemblant 13,49% des votants. « Ce n’était pas prévu que l’on soit candidat aux Législatives. Si on s’est levé, c’est parce que nous ne voulons pas des extrêmes pour notre société », poursuit Valérie Rouverand. Et d’égrainer quelques mesures proposées par la majorité présidentielle :  la mutuelle publique à un euro par jour, une meilleure prise en charge de l’endométriose, la hausse des salaires entre le SMIC et 2000€ grâce à une réforme des charges sociales…

Valérie Rouverand rappelle aussi sur l’immigration : « Grâce à la loi votée par la France, l’imam de Bagnols a pu être expulsé en 24 heures. Au niveau européen, les 27 états membres se sont d’accord pour se répartir les flux… » Reste à savoir si l'argumentaire arrivera à convaincre les électeurs qui, aux Européennes, ont durement sanctionné la majorité présidentielle.