NÎMES Les meilleurs moments du débat sur les Européennes
À deux semaines du scrutin, sept candidats et représentants de partis ont débattu sur l'Europe. Au menu : défense, sécurité alimentaire et immigration. Objectif Gard fait le récap' du débat !
De l’animation, jeudi soir, à la Maison de l’Europe-Europe Direct, rue de la République. Les candidats et représentants de partis étaient invités à débattre à l’approche du scrutin prévu le 9 juin. L'élection est à la proportionnelle à un tour - c’est important de le rappeler - avec des listes nationales. Les Français doivent désigner 81 eurodéputés français à envoyer à Bruxelles. En clair, après avoir passé la barre des 5 %, tout pourcentage supplémentaire équivaut à l’élection d’un député.
Les Européennes ne sont pas franchement plébiscitées par les électeurs. Même si, « aux dernières élections de 2019, nous avons eu un regain de 8 % », rappelle Mickaël Stange, directeur de la Maison de l’Europe. Dans le Gard, le taux de participation s’est établi à 52 % avec un trio de tête : 32 % pour le RN, 18 % pour le parti présidentiel et 11 % pour les écologistes. À noter que Nîmes a perdu son eurodéputé Franck Proust, Les Républicains ayant péniblement récolté 8,4 %.
Menteur, menteur !
Trois thèmes ont donc été débattus ce jeudi soir : la Défense, la sécurité alimentaire et l’immigration. La Défense, un thème cher au président Macron qui appelle à la création d’une armée européenne. « Il faut faut une force de dissuasion. Si on laisse Poutine (le président russe, NDLR) envahir l’Ukraine, il sera aux portes de notre pays », menace Valérie Rouverand, candidate et colistière de la liste de la Majorité présidentielle.
Jusque-là tout va bien. Sauf que dans son discours, la macroniste s’est emballée : « Au parlement, nous sommes la première force ! ». « Pas du tout, lui rétorque Jean-Marc Governatori, co-président du parti l'écologie au centre, vous êtes la troisième, il ne faut pas mentir ! ». En matière de « mensonge », Valérie Rouverand l’a renvoyé à ses affiches de campagne « pour lesquelles vous avez rajeuni vos candidats ! ». Aïe…
Sur la Défense, le responsable du PS Pierre Jaumain - qui est resté debout durant tout le débat parce que personne n’a voulu lui prêter un tabouret - alerte : « N’oublions pas que si Donald Trump est réélu à la présidence des États-Unis, il y aura une véritable bascule de l’OTAN. Nous devons aller vers une vraie promesse européenne. »
Enfin, le représentant de la liste communiste, Hugo Carlos, était d'humeur pacifiste : « Ce n’est pas grave s’il y a plein de listes de Gauche, on se retrouvera. » Et de rebondir sur le discours de la représentante du RN : « C’est étrange de citer Pierre Mendès France… À son époque, Jean-Marie Le Pen torturait en Algérie. Il n’était pas là pour résister ! »
« Mais qu’est-ce EELV vous a fait ? »
Sur la sécurité alimentaire, l'écologiste Béatrice Leccia en 61e position sur la liste met en avant la TVA verte sur les produits respectueux de l’environnement. « EELV, ça fait 40 ans qu’ils existent, ils ont eu des ministres et ils n’ont rien fait ! » Abasourdie, Béatrice Leccia lui demande : « Mais qu’est-ce qu’EELV vous a fait pour que vous les détestiez à ce point ? » « Il y a une différence entre l’idéologie et la pratique », lui répond cet ancien membre du parti.
Quand Valérie Rouverand prend la parole, Jean-Marc Gouvernatori frappe encore : « Vous, vous avez un bilan. Moi je n’ai pas de boulet ! » Sur la question de l’immigration, la représentante de la majorité présidentielle vante le Pacte asile et immigration de l’Union européenne « pour mieux contrôler et répartir les immigrés dans les 27 états membres ». « Ce pacte est une honte !, vilipende Béatrice Leccia, les enfants seront fichés dès six ans et la police pourra aller les chercher à l’école ».
« Moi, quand j’entends parler d’humanité, je pense aussi aux passeurs, aux viols, aux tortures… », rétorque la candidate RN dénonçant « une immigration de peuplement ». Le jeune communiste lui balance : « Quand on a un ancien directeur de Frontex sur la liste RN, on peut être inquiet de la politique de cette agence ! » Enfin, le candidat du parti Volt - un parti politique pro-européen -, Swen Franck déplore : « Je suis originaire d’Allemagne. C’est dommage de donner de l’immigration une image très négative. Pendant les 30 glorieuses, ce sont les immigrés qui ont reconstruit la France. »