Pendant la campagne électorale, l'équipe de Rémy Bachevalier et son équipe avaient listé environ 50 engagements qu'ils souhaitaient prendre. "Les deux tiers ont été tenus", affirme le maire de cette commune de près de 8 000 âmes. Lui et ses adjoints ont souhaité dresser un bilan de mi-mandat la semaine dernière. En trois ans, la majorité municipale cumule déjà plusieurs projets à son actif : l'Eco-quartier du Galoubet, le réaménagement du complexe sportif André-Savonne, les travaux pour sécuriser la RD 111 avec une tranche encore à venir et l'inauguration des RLESI (Réseaux locaux d'espaces sites et itinéraires). 

Rémy Bachevalier prône aussi la démocratie participative : "Nous invitons quand c'est possible nos administrés à se prononcer et à être force de proposition concernant les travaux à proximité de chez eux. Ce fut le cas dans le centre ancien et chemin de la Garrigue", relate-t-il.

17 millions d'investissements répartis sur les six ans de mandat

Tous les projets de la commune s'inscrivent dans le plan pluriannuel d'investissements (PPI) qui prévoit 17 millions d'euros d'investissements phasés sur les six ans de mandat. "On reste fidèle aux 12 gros projets lancés en début de mandature. [...] On voit qu'en 2022, on a investi l'équivalent de 337€ par habitant contre 298€ en moyenne pour les villes de la même strate. En 2023, on a investi 852€ par habitant", développe Florence Hertel, adjointe en charge des Finances. Et ce sans augmenter les taux d'imposition (*), comme depuis 12 ans. 

La prochaine grosse étape sera l'aménagement de la bibliothèque 3e lieu (lire ci-dessous). Mais ce projet, bien qu'ambitieux et pluriel, coûte trop cher aux yeux de l'opposition. Dans sa tribune, le groupe "Rochefort est à vous" (**) déplore : "De 1,4 million, elle va coûter plus de 1,7 million d'euros. Rénover et améliorer notre bibliothèque était sûrement nécessaire mais pas à ce prix-là !" Ce n'est pas la seule critique du groupe d'opposition qui liste des "finances publiques en berne", des "voiries dégradées", une "augmentation des dépenses du personnel avec l'ajout d'un poste au cabinet du maire", la "bétonisation"... Sur ce dernier point, les opposants taclent : "En 2020, la majorité s'était engagée à maîtriser "l'urbanisation pour minimiser son impact". Elle autorise pourtant d'énormes ensembles immobiliers. [...] Rochefort n'est pas à vendre aux promoteurs et doit rester naturelle, séduisante, entreprenante et responsable..."

Sur ce point, Alain Bertrand, adjoint délégué à l'Urbanisme, se défend : "Quand on accorde un permis, il faut qu'il soit conforme au PLU (Plan local d'urbanisme). Ce n'est pas le maire qui choisit de faire ou de ne pas faire. À chaque projet, on négocie avec le promoteur. Pour Immalliance (chantier de Cottage Marie, NDLR), il devait y avoir plus de 100 logements au départ. On est à 66 à la fin." Il rappelle aussi que "le législateur ne confère aucun pouvoir particulier au maire pour arrêter la construction, même si ça ne convient pas. On n'a pas le droit."

Enfin, il ajoute : "On ne peut pas laisser dire qu'on laisse l'urbanisation se développer de manière galopante. Je rappelle aussi que quand les propriétaires ont de grands terrains, la loi ALUR leur permet de le diviser et de le commercialiser derrière. Et après, on nous taxe de bétonneurs..." Certes, le respect de l'urbanisme est fondamental. Mais la commune de Rochefort-du-Gard doit composer avec une autre donnée : celle de rattraper un peu son retard en termes de logements sociaux. Elle n'en compte que 8,2% alors qu'elle devrait en avoir 25%, seuil fixé par la loi SRU. "On est carencé, il faudrait qu'on fasse 500 logements pour rattraper le retard. [...] On paie une pénalité aujourd'hui", reconnaît le maire. 

* La part d'imposition communale reste inchangée. En revanche, la valeur locative de la taxe foncière a augmenté de 7,1% cette année. 

** Le groupe d'opposition "Rochefort est à vous" est composé de Julien Paudoie, Céline Alcade, Rafik Bouras et Nathalie Bobee.