Publié il y a 1 an - Mise à jour le 04.08.2023 - Yannick Pons - 3 min  - vu 60282 fois

VAUVERT Les retraités qui vivaient dans leur voiture ont trouvé un logement

Gisèle et Alain, le couple de retraités, qui vivaient dans leur voiture à Vauvert ont trouvé un logement grâce aux réseaux sociaux, aux médias et à la générosité d’un propriétaire.

De retour du marché de Vauvert, Gisèle tient fermement un sac rempli de tomates. Les amoureux se regardent, les yeux brillent. Ils sont heureux. Les retraités ont retrouvé un logement. Le cours de leur vie suspendu un moment a repris son cours et ils savourent chaque instant.

Ils dormaient dans leur voiture

Accueillis par Benjamin et Patricia, un couple vauverdois qui leur donnait accès à une salle de bain et aux soins essentiels, Gisèle 71 ans et Alain, 74, ont vécu et dormi dans leur voiture pendant plusieurs semaines. Chaque soir à la tombée de la nuit, ils arrêtaient leur petite voiture près d’un hôtel de Police nationale ou d’une gendarmerie afin d’être en sécurité. Ils rabattaient les sièges de la voiture et dormaient au milieu de grands sacs contenant leurs affaires personnelles. Expulsés trois fois, ils avaient perdu la confiance des bailleurs sociaux. Le couple, qui avait plusieurs fois commis l’erreur d’arrêter de payer son loyer, s’est retrouvé à la rue après avoir été logé par les services sociaux dans des hôtels, notamment l’hôtel César de Nîmes. L’ancien ouvrier de chez Peugeot, endurci par les épreuves qu’il a traversées tout au long de sa vie, a décliné plusieurs propositions de logement qui ne semblaient pas être le meilleur choix pour Gisèle, la femme qu'il aime sincèrement. « Ils ont voulu nous placer dans un foyer. J’ai pris peur parce que des gens nous ont dit de ne pas aller là-bas, que c’était risqué. Et en plus ils refusaient d’accueillir Elfy, notre petite chienne », explique Alain. Une place en Ehpad leur a été proposée. Ils l'ont refusée. Les deux amoureux souhaitent absolument rester ensemble avec Elfy, dans un petit appartement. Et puis l’enfant de Gisèle, qu’Alain considérait comme son propre fils, décédé à 24 ans sur la route de Générac, repose au cimetière de Saint-Gilles. Gisèle veut rester auprès de lui.

Domiciliés à Vauvert

Si Alain avait à l'époque pointé du doigt Jean Denat, le maire de Vauvert pour son inaction, il reste aujourd'hui plus mesuré. Alors que le couple s'est présenté au mois d'août 2002 au CCAS (Centre communal d'action sociale) afin d'être secouru, l'édile socialiste a alerté le réseau social du territoire et a accepté la domiciliation du couple sur la commune. "Mon rôle de maire c'est l'alerte. Je n'ai pas de logement à disposition. J'ai un logement d'urgence qui accueille des femmes victimes de violences conjugales la plupart du temps. C'est l'État et le Département qui doivent gérer ensemble la situation des personnes âgées", explique Jean Denat. En effet, plusieurs personnes à Vauvert les ont pris en charge. L'État, les citoyens et des travailleurs sociaux.

Enfin un logement !

Des réseaux sociaux jusqu’au plateau de Cyril Hanouna, les deux amoureux ont raconté leur histoire. Émue par ce récit, Nadia a proposé la maison de son père décédé que sa maman n’habite pas, à un prix empreint de solidarité. Ainsi à proximité de la gare de Vauvert, Alain et Gisèle ont pu se poser enfin. « On revit dans cette petite maison. Ce matin nous sommes allés au marché, c’était merveilleux. Maintenant on mange comme il faut », lance Gisèle. Trois cagnottes avaient été lancées sur internet. Le couple en a récupéré deux. " Une dame est venue de Lyon pour nous donner les 1700 euros d’une des cagnottes, c’était émouvant ", explique Alain. Cet argent a permis au couple de faire les choses en règle, signer un bail et payer deux loyers d’avance. Trois ans de sérénité pendant lesquels les deux amoureux sauront savourer chaque instant. Et le chapitre a déjà commencé.

Yannick Pons

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