ALÈS Les accompagnants des élèves en situation de handicap opposés à la fusion avec les "AED"
Une quarantaine de personnes a pris part au rassemblement alésien initié ce mardi matin par les personnels accompagnants d'élèves en situation de handicap (AESH). Ces derniers réclament de longue date une revalorisation de leur statut et des salaires de la profession, tout en se montrant inquiets au sujet du projet de fusion avec les assistants d'éducation (AED).
Une quarantaine de personnes a pris part au rassemblement au plus fort de la contestation alésienne du jour en milieu de matinée ce mardi, devant la sous-préfecture. Le deuxième acte a lieu à l'heure où paraissent ces lignes devant la préfecture de Nîmes où une délégation d'accompagnants d'élèves en situation de handicap (AESH) doit être reçue.
"On est passés un peu à la trappe avec le combat contre la réforme des retraites", reconnaît Sandrine Auriel, AESH dans deux écoles, à Bagard et Boisset-et-Gaujac, tout en étant par ailleurs administratrice du collectif AESH du Gard qui a initié le mouvement du jour. Celui-ci faisait notamment suite aux annonces faites par le gouvernement le 26 avril dernier à l'occasion de la conférence nationale du handicap, dont le fameux projet de fusion des AESH avec les assistants d'éducation (AED) et le périscolaire.
"C'est une aberration ! On revendique depuis longtemps la spécificité du métier d'AESH. Ça implique de savoir accompagner les enfants de la première année de maternelle jusqu'aux études supérieures", enclenche Sandrine Auriel. "Sur le terrain, quand on va être à flux tendu dans les vies scolaires et qu'il manquera des assistants d'éducation (AED), on va prioriser la vie scolaire et ce sont les élèves en situation de handicap qui en paieront le prix. À ce moment là, leurs droits seront bafoués", prévient l'AESH.
Représenté ce mardi matin à Alès, le syndicat Sud éducation dit guère autre chose en indiquant que les personnels AESH sont des "spécialistes du handicap dans le cadre scolaire". Ainsi, "leurs missions ne s'arrêtent pas en classe. Les personnels AESH préparent des adaptations pédagogiques, conçoivent des supports pédagogiques, participent aux concertations avec les autres membres de la communauté éducative. Les obliger à prendre en charge le périscolaire pour bénéficier d'un salaire à temps plein revient à sacrifier toutes ces missions pourtant essentielles à la réussite des élèves en situation de handicap", déplore Sud éducation.
Une grille de rémunération tassée par l'inflation
En gagnant moins de 900 euros par mois pour 24 heures de travail hebdomadaire, Sandrine Auriel est alignée sur les revendications de l'intersyndicale et milite donc pour "un vrai salaire avec la reconnaissance d'un temps plein pour 24h plus les heures connexes", avec en ligne de mire l’alignement sur la grille de catégorie B, la grille salariale entrée en vigueur en septembre 2021 ayant depuis été "tassée" par l'inflation et les hausses du Smic.
L’abandon des pôles inclusifs d'accompagnement localisés (PIAL) et de la politique de mutualisation des moyens figurait aussi au rayon des revendications du jour. Alors que la manifestation alésienne allait se dupliquer à Nîmes, le collectif AESH du Gard donne déjà rendez-vous à la rentrée pour de nouvelles opérations de ce type.