Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 25.10.2018 - thierry-allard - 2 min  - vu 479 fois

BAGNOLS Un chantier éducatif à l’EHPAD du Bosquet

Ils s’appellent Outmane, Soumaila, Ludivine, Sabri et Yanis, sont âgés de 16 à 23 ans et viennent de passer trois semaines à l’EHPAD du Bosquet dans le cadre d’un chantier éducatif.
Le chantier éducatif de l'EHPAD du Bosquet a été inauguré mercredi (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Il s’agissait de rénover complètement deux couloirs de l’établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes de la municipalité via un chantier éducatif mis en place dans le cadre du Conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD).

Un dispositif porté par la commune, l’État, le Département, la Région et la Direction départementale de la cohésion sociale mis en place en 2013 à Bagnols. « C’est une réponse au problème des jeunes en errance sur le territoire qui rencontrent des difficultés et qui n’arrivent pas à utiliser les dispositif d’aide existants », explique la coordinatrice du CLSPD à la mairie de Bagnols, Annick Duphot. C’est donc dans ce cadre que la Ville finance quatre chantiers éducatifs par an, pilotés sur le terrain par l’association Passe Muraille. Des chantiers qui portent le plus souvent sur des travaux concernant le parc immobilier municipal.

« Un premier pas dans une démarche d’insertion »

Cette fois, c’est l’EHPAD du Bosquet qui a été choisi par les élus. Un établissement aux couloirs recouverts de tapisseries souvent délabrées qui constituent, selon le médecin coordinateur de l’établissement, le docteur Michel Ramadier, « une maltraitance visuelle » pour les 75 résidents et la cinquantaine de salariés de l’établissement. Depuis quelques jours, les deux couloirs du premier étage sont flambant neuf, après le passage des cinq jeunes du chantier éducatif.

Des jeunes accompagnés et orientés par le service prévention spécialisée de l’association Riposte et la médiation de la mairie et de la Mission locale jeunes, et encadrés sur place par Passe Muraille. Ils travaillent sur le chantier dans le cadre d’un contrat de travail. « Souvent, c’est leur premier contrat », souligne la directrice adjointe de Passe Muraille, Nelly Viala. Les jeunes travaillent le matin sur le chantier et consacrent leurs après-midi à des ateliers, un bilan de santé ou un atelier de la Mission locale et sont payés au SMIC.

Avec pour cette fois, et c’était une première à Bagnols, une problématique : réaliser un chantier dans une structure occupée, qui plus est par des personnes âgées dépendantes, sur des lieux de passage. Un défi relevé haut la main : « ils se sont bien comportés et adaptés à cet environnement et ont travaillé dans le respect des résidents et du personnel », salue la cadre de santé coordinatrice de l’EHPAD, Michèle Fond-Thurial. « Ça s’est très bien passé, tout le monde a été accueillant », note pour sa part Outmane, 20 ans, dont le projet professionnel est de devenir infirmier : « j’ai fait deux ans de fac de droit. J’ai passé le concours d’infirmier. J’ai la partie écrite, il me manque l’oral. »

Lui, comme les autres, s’est montré assidu et va pouvoir reprendre le fil de son projet professionnel. Certains poursuivent avec un chantier d’insertion, suite logique du chantier éducatif mais d’une durée de six mois minimum, d’autres partent en apprentissage ou encore reprennent leur scolarité. « En 2017, 60 % des jeunes ont été mis en parcours à la fin du chantier, en contrat de travail, en chantier d’insertion ou en accompagnement par la Garantie jeunes », indique Nelly Viala. « C’est un premier pas dans une démarche d’insertion », résume Annick Duphot.

Une démarche que l’EHPAD aimerait voir se répéter rapidement : il y a encore tout un étage à repeindre.

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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