RÉGION Quels enjeux ferroviaires dans le Gard ?
Entre 150 et 200 personnes ont participé, lundi soir, aux États Généraux du rail. Une nouvelle étape de la vaste concertation lancée par la Région qui arrêtera, en automne, ses choix en matière de développement ferroviaire pour les vingt ans à venir.
Écouter avant de décider. C’est la démarche qu’a visiblement choisi la présidente PS Carole Delga. Jusqu’à juillet, une quarantaine de réunions publiques s’organiseront dans les 13 départements du LRMP (Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées. En automne, la Région - en charge de la compétence transport ferroviaire - arrêtera définitivement ses choix en matière de développement du rail et de l’intermodalité. Par la suite, elle ratifiera, au 1er janvier 2017, une nouvelle convention d’exploitation des TER avec la SNCF.
Hier soir, au lycée Dhuoda de Nîmes, plus de 150 personnes sont venues débattre, au lycée Duoda. Devant les élus de la Région (Jean-Luc Gibelin, vice-président PCF aux Transports, Fabrice Verdier, Jean Denat, Monique Novaretti…), des élus, représentants politiques, syndicats de cheminots et collectifs citoyens ont fait le déplacement. « On dirait plus une réunion politique qu’une consultation citoyenne », persiffle un élu.
Les trains « du quotidien »
Le Gard, 3ème département le plus peuplé de LRMP, revêt de nombreux enjeux. Il y a d’abord les « trains du quotidien », chers aux communistes présents dans la salle. En Cévennes, il y a par exemple la réouverture de la ligne Alès-Bessèges qui tarde à venir… De quoi inspirer à Jean-Michel Suau, conseiller départemental et municipal d’Ales, ce commentaire : « les financements sont là, mais il y a des blocages. La Région doit faire pression auprès de la SNCF et de RFF pour que des trains circulent de nouveau ».
Pour que le train circule à 70 km/h entre Alès et Bessèges, une enveloppe de 10 millions d'euros avait été inscrite au contrat de plan État-Région. Ce montant serait partagé entre la Région, le conseil départemental avec certaines collectivités, la SNCF Réseaux et l’État. La dernière étude réalisée estime à 2 200 le nombre de voyageurs sur cette portion chaque jour.
Un peu plus à l’est, citoyens et élus réclament également que des trains de voyageurs circulent sur la rive droite du Rhône. L’une des représentantes du Collectif dédié à ce combat argumente : « La voie ferrée de la rive droite existe et est en parfait état, puisque c'est une importante ligne de fret. Des trains de voyageurs y circulent régulièrement quand il y a des travaux sur la rive gauche ». Ces nouvelles lignes permettraient « d’accroitre le développement touristique du secteur puisque la gare de Remoulins est à trois kilomètres du Pont-du-Gard », complète le maire Gérard Pédro.
La gare TGV agite toujours les débats
Pour clôturer en beauté la consultation, la Région a lancé l’assistance sur la gare LGV de Manduel. Fin 2017, le contournement ferroviaire Nîmes/Montpellier sera opérationnel. La gare LGV verra le jour trois ans plus tard… Si tout va bien. La Région a, pour l’heure, bloqué sa participation financière « inscrite dans une convention signée en 2012 par l’ancien président Georges Frêche », ont fait remarquer les élus Les Républicains Laurent Burgoa et Franck Proust, favorables au projet porté par Nîmes Métropole.
Tout aussi constants, les communistes restent farouchement opposé au projet. Le secrétaire départemental du PCF Vincent Bouget militant toujours pour « une gare en centre ville ». De son côté, Jean Denat, ex-président du Département qui n'était également pas favorable projet de Manduel, interroge : « Quel sera le niveau d’engagement des collectivités sur le dossier ? Combien de TGV passeront en gare de la Mogère et combien à Manduel ? ». Des questions qui, pour l’heure, restent sans réponse.
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Coralie Mollaret