Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 23.09.2020 - coralie-mollaret - 4 min  - vu 3473 fois

NÎMES Qui est la nouvelle adjointe déléguée à la Santé, Dolorès Orlay-Moureau ?

Dolorès Orlay-Moureau, adjointe en charge de la Santé (Photo : Coralie Mollaret)

Sollicitée depuis 2014 pour intégrer l'équipe du maire de Nîmes, Dolorès Orlay-Moureau a finalement répondu favorablement à Jean-Paul Fournier. Directrice de services médico-sociaux au sein de l’APF (Association des paralysée de France), la quadragénaire occupe désormais le poste d'adjointe à la Santé. Rencontre. 

Objectif Gard : Tous nos lecteurs ne vous connaissent pas. Pouvez-vous vous présenter ? 

Pendant la campagne, je me suis d'abord présentée comme la maman d’un petit garçon de 9 ans, Abraham. Je suis aussi directrice de services médico-sociaux à Nîmes, Alès et Bagnols/Cèze. Ces structures regroupent des équipes pluridisciplinaires venant en aide à des personnes atteintes d’un handicap : accompagnement des enfants pour aller à l’école, soins à domicile… C’est l’APF (Association des paralysées de France) qui porte ces services. Je suis directrice depuis deux ans après avoir été déléguée départementale. Ça fait 12 ans que je travaille dans cette association. C’est comme ça que je suis arrivée à Nîmes. 

Pourquoi vous êtes-vous orientée vers ce secteur d’activité ? Étiez-vous concernée de très près ou de loin ? 

Oui, mais je ne pense pas que ce soit ça qui ait joué dans mon engagement. Dans ma jeunesse, j’ai été confrontée à des situations de handicap mal comprises et cachées. Plus tard, mon père s’est aussi retrouvé en situation de handicap après un accident de moto. Ce qui m’a frappé, c’est la méconnaissance de notre société face à cette problématique. Pour moi, j'en suis persuadée, lorsque l’on traitera des personnes différentes normalement, on traitera aussi les autres différences.

« Essayer de changer les choses de l’intérieur »

Vous avez rejoint l’équipe du nouveau maire, Jean-Paul Fournier. Pour autant, vous n’avez pas la délégation au Handicap. Pourquoi ?  

Parce que je ne l’ai pas voulue ! C’était d’ailleurs une condition pour que j’accepte cet engagement. Pour moi, travailler au sein de l’APF et être en charge du Handicap à la Ville n’aurait pas été déontologique. Au-delà de ça, je pense qu’il est bon d’avoir dans l’équipe plusieurs personnes sensibilisées au handicap. La transversalité permet de faire avancer les choses. 

Le maire vous a déjà proposé de rejoindre sa liste. À l'époque, en 2014, vous aviez refusé. Pourquoi ? 

C’est vrai, j’ai dit non. À l’époque, j’étais déléguée départementale de l’APF, une dimension plus politique. Je ne voyais pas comment articuler les choses… Je ne suis pas encartée aux Républicains mais on connaît quand même la couleur politique du maire. Ç'aurait été malvenu envers les adhérents de notre association. Aujourd’hui, ma fonction n’est plus politique et puis je suis peut-être plus plus prête qu’avant. 

Prête pour quoi faire ? 

Quand je dis prête, le mot n’est pas juste. J’ai demandé à mes salariés, à mon fils qui m’a donné son accord. À 9 ans, il s’intéresse déjà à la politique et m’a même dit que si j’entrais dans l’équipe de Jean-Paul Fournier, c’était bien, car il pourrait manger avec le maire ! (rires) Vous savez, la crise des gilets jaunes m’a frappée. Celle des classes moyennes qui ont l’impression d’être pressées de toute part… Mais très vite, j’ai compris que ce mouvement irait dans une impasse parce qu’il n’était pas structuré. Je me suis donc engagée pour essayer de faire changer les choses de l’intérieur. Surtout, je ne pense plus que les autres sont mieux que nous, mieux armés ou plus intelligents pour gérer la chose publique. 

Vous êtes adjointe en charge de la Santé. Pourquoi cette délégation ? 

C’est Jean-Paul Fournier qui a choisi pour moi.

Que fait la Ville en matière de santé ? 

Ma délégation à la Santé, l’Hygiène et à la Prévention des risques sanitaires regroupe 26 agents municipaux. Il y a la direction hygiène qui s’occupe de contrôler la nourriture vendue dans les restaurants. Ils peuvent les contrôler lors de l’ouverture mais aussi en cas de plainte d’un usager. Le maire a un pouvoir de police également en ce qui concerne les nuisances sonores. Ajouté à ça, il y a la gestion des nuisibles (pigeons, étourneaux…), la question de l’incurie avec des personnes qui cumulent les difficultés. En parallèle, je suis en train de rencontrer tous les partenaires pour savoir comment l’on peut coopérer ensemble à ce que chaque secteur de Nîmes offre un véritable parcours de soin pour les patients.  

Qu’en est-il de la gestion de l’épidémie de covid-19 ? 

Il y a une cellule de crise active, avec le directeur des services, le docteur Frédéric Jacquet. Un centre de dépistage covid-19 de 300 mètres carrés a été mis en place près du Parnasse. Il s’agit d’un soutien logistique demandé par les laboratoires, dépassés par l’affluence. Il est prévu pour deux mois. On évaluera ensuite la nécessité de le pérenniser ou non. Le premier jour, on s’est retrouvé avec 2 000 personnes venant de 100 km à la ronde. Aujourd’hui, 700 tests PCR sont réalisés par jour. On a martelé un message pour traiter en priorité les personnels soignants au contact de patients, les personnes qui présentent des symptômes. Le Gouvernement a annoncé qu’il souhaitait anticiper ce type de centre… Coût pour la commune : 50 000€ sans parler de la mobilisation de nos agents. 

Vous êtes nouvelle en politique mais avez-vous de l’ambition ? 

Moi, j’ai un CCD (contrat à durée déterminé) pour mettre en œuvre les objectifs que m’a donnés le maire, Jean-Paul Fournier. Ça me tient à cœur. Comme je vous l’ai dit, j’aimerais une vraie coopération de tous les acteurs au sein des CLS (contrat locaux de santé). Cet outil là doit vivre pour permettre d’assurer un parcours de soin à tous les Nîmois, quel que soit leur quartier. Il nous faut relancer la machine... La vie et l’action politique en matière de santé ne s’arrête pas au covid-19.  

Propos Coralie Mollaret 

coralie.mollaret@objectifgard.com 

Coralie Mollaret

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