EXPRESSO Abattoir d’Alès : le compte à rebours est lancé...
Le maire d’Alès, Max Roustan, a demandé aux élus gardois et régionaux un soutien financier pour lancer les travaux de mise aux normes de l’abattoir. Le temps presse : le contrôle vétérinaire délivrant l’agrément est prévu le mois prochain.
La nouvelle a fait l'effet d'une bombe ! Estimée au départ à 7 M€, la modernisation de l’abattoir d’Alès en "pôle viande territorial d’excellence" a vu son coût réévalué à 12 M€, soit 5 M€ supplémentaires ! « La ville d’Alès et Alès Agglomération ne peuvent assumer seules un tel investissement », a écrit fin juillet le maire Les Républicains Max Roustan aux présidents des intercommunalités du Gard. L'édile sollicite alors leur aide « pour participer à la survie de cet équipement », vieux de 30 ans.
Ceux qui n’ont pas hésité
L'horloge tourne et le temps presse puisqu'en l’absence de ces 5 M€ d’ici mi-septembre, "l’abattoir ne pourra poursuivre son fonctionnement". Concerné au premier chef, Alès Agglo devrait donner 1 M€, selon nos sources. Dans le département, plusieurs de ses homologues n’ont pas hésité. C'est le cas du président de Beaucaire Terre d’Argence, Juan Martinez, qui a chiffré sa participation en fonction de son nombre d'habitant, soit 32 000€. Cette aide devrait être entérinée, ce lundi en conseil : « Nos éleveurs ne sont pas concernés puisqu’ils vont abattre leurs bête à l’abattoir de Tarascon qui bénéficie du label taureau de Camargue. En revanche, nous sommes solidaires du territoire d'Alès. »
Solidarité aussi pour le président Renaissance du Gard Rhodanien, Jean-Christian Rey : « Nous, on va leur proposer 75 000€, à raison d’un euro par habitant. Nous n’avons pas besoin d’avoir des intérêts directs pour comprendre que cet outil est d’intérêt général ! » D’autres territoires ont répondu par la positive comme le Pays d'Uzès qui prévoit de donner 30 000€. Une aide de principe sera actée ce lundi en conseil communautaire. Du côté de Cèze Cévennes, 20 000€ seront alloués en fonction, là-aussi, du nombre d'habitants. Enfin, le Piémont cévenol et Terre de Camargue, eux, souhaitent aider leurs camarades alésiens mais n'ont pas encore défini le montant.
Ceux qui réfléchissent encore...
Certaines communautés de communes réfléchissent encore comme le président de Rhôny-Vistre-Vidourle, Philippe Gras, qui a demandé des précisions au maire d’Alès : « Nous avons un a priori favorable mais si nous donnions une subvention, nous aimerions avoir des assurances sur la pérennité de cet outil… Notre participation ne doit pas être à fonds perdus ! » En réflexion également, Pierre Prat, de la communauté de communes du Pont du Gard : « Nous avons vu que nos voisins au Pays d’Uzès, Beaucaire Terre d’Argence ou Rhôny-Vistre-Vidourle veulent le faire... »
Le président indique que ses élus réfléchissent encore : « Si nous aidons Alès, c’est vraiment par solidarité. Nos éleveurs ne vont pas faire abattre leurs bêtes là-bas mais à Tarascon. C’est plus près et il y a le label taureau de Camargue. » Enfin, à Sommières, Pierre Martinez a mis, lui-aussi, « cette proposition à l’étude » : « Nous allons voir avec nos vice-présidents si la demande est légitime. Vous savez, nous ne sommes pas très riches. »
Ceux qui ont dit "non" !
Pour le reste, certaines intercommunalités ont décliné la demande de Max Roustan, comme le Pays viganais présidé par Régis Bayle : « Nous avons aussi un abattoir au cas où ça leur aurait échappé. C’est d’ailleurs l’une des causes de notre gestion financière désastreuse ! J’ai répondu à Max Routan en lui expliquant la situation. » Nîmes métropole et son président Les Républicains, Franck Proust, ne donneront rien « en raison de nos difficultés financières ». Comme quoi, dans cette affaire, c'est à se demander si Max Roustan n'est pas plus aidé par ses ennemis que par ses amis politiques...
François Desmeures et Coralie Mollaret
Et aussi :
Les autres partenaires financiers. La présidente du conseil départemental, Françoise Laurent-Perrigot, a confirmé à notre rédaction vouloir donner une rallonge de 500 000€ au projet de mise aux normes de l'abattoir. Quant à l'État et à la Région, ces institutions s'étaient engagées à verser respectivement 1 M€ et 1,3 M€. Concernant le surcoût, des discussions sont actuellement en cours entre la Région et l'État.
Du côté des éleveurs. Le président du syndicat bovins du Gard et l'un des vice-présidents de l'abattoir, Patrick Gravil, déclare : « On est dans l’attente des demandes qui ont été faites auprès de l’État. Pour l’instant, je n’ai pas eu vent du fait que les éleveurs pouvaient mettre la main à la poche. »
Agrément. C'est à la mi-octobre que les services vétérinaires de la DDPP (Direction départementale de la protection des populations) autoriseront l'abattoir d'Alès à poursuivre son fonctionnement. Chaque année, 4 200 tonnes sortent de cette infrastructure.
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