BELLEGARDE L'Europe, c'est aussi une histoire de goûts
Donner le goût de l'Europe par la découverte des recettes emblématiques des pays qu'elle englobe. Tel est le leitmotiv de la Fête de l'Europe célébrée chaque année le 8 mai à Bellegarde.
Ce jour-là, toute la richesse du melting pot communal s'exprime dans les assiettes grâce à des dizaines de bénévoles, la municipalité fournit les ingrédients. Cette année encore Isabelle Angosto, 62 ans, d'origine portugaise et installée à Bellegarde depuis 1985, en était. "Ici, c'est la convivialité, le partage et l'union", a-t-elle souligné tout en distribuant les barquettes chargées de beignets de morue et de viande de boeuf.
Un peu plus loin, Anna Robin, 42 ans, et son équipe proposaient une salade de pâtes agrémentée de poivrons, d'haricots rouges, d'oeufs et de cornichons, le tout arrosé de mayonnaise. "C'est un plat tradition du nord de la Pologne", a indiqué la conseillère municipale déléguée aux Animations européennes et aux jumelages. Et la même de poursuivre : "Chacun est fier de présenter sa cuisine. Ça demande beaucoup de temps, mais quand on voit le résultat, tout ce monde qui se précipite pour goûter à tous les plats, c'est réjouissant."
En échange de 5 euros, les visiteurs avaient en leur possession un carnet et ainsi la possibilité de goûter aux spécialités de l'Espagne, du Portugal donc, de la Pologne aussi, de la Réunion, de la Guadeloupe, de l'Italie, de l'Irlande, de la France et de l'Allemagne bien sûr. Ce dernier stand sur lequel les convives ont pu croquer dans un sandwich à la saucisse provenant de Gersfeld. Les 500 carnets édités pour cette 20e édition de la Fête de l'Europe, ont été vendus en moins d'une heure.
Cette année, la municipalité bellegardaise a célébré ses 20 ans de jumelage avec Gersfeld, une ville allemande située dans le Land de la Hesse. Le "bourgmestre" de la commune, Steffen Korell, a fait le déplacement pour l'occasion. Après avoir participé à la cérémonie de commémoration du 8 mai 1945, il a inauguré "L'espace Gersfeld" à la plaine de jeux, à l'endroit même où se tenait ce dimanche la Fête de l'Europe.
"Ce jumelage, cette Fête de l'Europe, montrent que pour nous, l'Europe, ce n'est pas un concept mais une réalité. Nous menons des actions concrètes, et notamment des échanges, pour faire découvrir à tous, aux jeunes et aux autres, et de différentes façons les valeurs de l'Europe, le respect de la dignité humaine, la paix, la liberté, la démocratie, l'égalité", a précisé Juan Martinez.
Un discours auquel Hawa, une étudiante en Sciences politiques et relations internationales, adhère sans hésitation. La jeune femme de 29 ans a quitté Rome au mois d'octobre 2021, pour découvrir la France, et notamment Nîmes, dans le cadre d'un programme de mobilité mis en oeuvre par la Maison de l'Europe. "Pour moi, l'Europe représente l'espoir. On a la possibilité de pouvoir échanger et mieux se connaître, c'est important. Nous sommes tous des humains, il faut être unis même si nous sommes différents."
La Maison de l'Europe, dont l'antenne gardoise avait un stand ce dimanche sur l'événement bellegardais, a pour principal objectif d'informer la population locale sur le fonctionnement de l'Union européenne. Cela passe par un programme bien fourni en termes d'animations, d'interventions pédagogiques, de manifestations etc.
En matière de gastronomie, l'association n'est pas en reste car elle a lancé en 2022, la première édition du trophée Europa'Table exclusivement réservé aux élèves de lycées professionnels hôteliers. Le projet vise à mettre à l’honneur le savoir-faire français en termes d’alimentation et d’agriculture "en travaillant notamment avec des produits AOP, tout en sensibilisant les citoyens sur la façon de rendre l’Europe plus verte, plus juste grâce à différentes mesures mises en place comme la Pac (Politique agricole commune) ou encore le Pacte vert", a expliqué Isabelle Roussy, 68 ans, secrétaire générale de la Maison de l'Europe de Nîmes. Lancé au niveau national, ce concours a été remporté par des élèves du lycée Sacré-Coeur à Saint-Chély-d'Apcher en Lozère et donc en Occitanie. C'est un premier essai, mais ce concours pourrait à l'avenir s'étendre à l'Europe.
Stéphanie Marin