GARD Le "ras le bol" de la fonction publique
Plusieurs centaines de personnes ont répondu à l’appel de l’intersyndicale, à Alès, Bagnols et Nîmes, pour protester contre la politique du gouvernement.
« Bonjour fainéants ! Et vive le bordel que nous allons mettre ! », lance au micro Martine Sagit, fonctionnaire et membre de l’Union locale CGT d’Alès, debout sur un camion devant la sous-préfecture. Comme elle, d’autres agents de la fonction publique se sont mobilisés aujourd’hui pour défendre leurs postes, leurs rémunérations et leurs conditions de travail. Pour illustrer concrètement les revendications du jour, Alain Martin, fonctionnaire bientôt à la retraite et membre du bureau alésien de la CGT, a affiché son bulletin de salaire : « Regardez, après 41 ans de service, je gagne 1 593,48 euros et je suis en catégorie B ! Il ne faut pas oublier que 80% des fonctionnaires sont en catégorie C. »
Outre le niveau des salaires, les manifestants pestent également contre « les 120 000 suppressions de postes annoncés, la suppression des Atsem qui ne sont pas du personnel au rabais », assure Martine Sagit, ou encore « l’augmentation de la CSG », renchérit Alain Perrod pour FSU. Il ajoute : « Depuis huit ans, nous avons déjà subi une perte de 9% de notre pouvoir d’achat (…) Alors oui, nous allons foutre le bordel car quand on rassemble et que l’on se bat, on obtient quelque chose. » Aujourd’hui, devant la sous-préfecture d’Alès, ils étaient environ 450 à avoir répondu à l’appel de l’intersyndicale.
À Bagnols, le rendez-vous était donné au niveau des urgences du centre hospitalier de Bagnols. « On dénonce les politiques menées depuis une dizaine d’années de réduction des effectifs dans la fonction publique, avec là encore 120 000 suppressions de postes de plus, explique le secrétaire de l’union CGT Bagnolaise Patrick Lescure. « Aujourd’hui, il y a une dégradation du service public partout, et au delà un vrai ras le bol. » « On peut rajouter à cela le gel du point d’indice pour deux ans », note Boris Vigne, délégué syndical CGT au centre hospitalier.
Plus largement, « on est déjà dans une situation de crise de moyens dans le service public, et on nous annonce un avenir encore plus sombre », lance Boris Vigne qui, à l’hôpital, voit « du personnel de plus en plus épuisé » avec pour conséquence, « un service qui se dégrade. » « On a un centre hospitalier neuf, mais pas le personnel qui va avec » résume Patrick Lescure.
Alors la CGT compte « inviter tous les élus et les employeurs du coin pour un séminaire pour alerter sur le niveau du service public dans le Gard rhodanien, car c’est une question qui nous concerne tous », lance le secrétaire local, qui compte organiser ce séminaire « d’ici la fin de l’année. » Et il prévient : « on a atteint une limite, ça va finir par péter. »
Quelques kilomètres plus au nord, ce sont les services municipaux de Pont-Saint-Esprit qui ont fait grève à l’appel de la CGT et de la CFDT. « Il y a un gros problème de management, et un mal-être du personnel municipal face à une surcharge de travail », explique le délégué syndical CFDT Pascal Le Rouzic. Le syndicaliste dénonce « plein de cas litigieux », dont celui d’un agent municipal « dont la dépression a été reconnue par la médecine du travail comme due à la surcharge de travail et au harcèlement du management. » Ici, la journée nationale de mobilisation s’est accompagnée de la mise au jour d’un « ras le bol complet des agents municipaux. »