LAUDUN-L’ARDOISE « Vis ma vie », une journée cohésion pour les conjointes des légionnaires
La Légion étrangère est connue pour son esprit de corps, une valeur que le 1er Régiment étranger de génie de Laudun-l’Ardoise étend aux épouses et conjointes de ses quelque 950 soldats.
Ainsi, ce samedi une journée « Vis ma vie » était organisée autour du régiment, avec 25 conjointes ou épouses de légionnaires. Plusieurs activités leur étaient proposées, en lien avec celles réalisées par leur moitié : du tir airsoft, le franchissement d’un étang en bateau pneumatique, du déminage, un parcours avec obstacles et une course d’orientation à la recherche de leur ration du midi.
« Le but principal est la cohésion des conjointes, mais aussi qu’elles découvrent la vie militaire », pose le colonel Perrier, chef de corps du 1er REG. La cohésion, maître mot du jour, pour que les épouses et conjointes apprennent à se connaître grâce à leurs vies « à peu près similaires, avec beaucoup d’absences du conjoint, les légionnaires partent beaucoup en opérations extérieures, tous les deux ans c’est minimum 4 ou 5 mois d’opération, auxquels il faut rajouter au moins une opération Sentinelle de deux mois, des entraînements et des exercices », explique le chef de corps.
Des absences prolongées pas toujours faciles à vivre pour les conjointes. Le but de la journée est donc aussi qu’un réseau d’entraide se constitue entre elles. Plus largement, « les familles, c’est stratégique », souligne le colonel Perrier. Alors le 1er REG s’est emparé pleinement du « Plan familles » lancé par la ministre des Armées, Florence Parly.
Ce plan se décline localement par de nombreux événements, comme la journée d’accueil des familles, le Noël des épouses, celui des enfants ou encore très bientôt un goûter pour Halloween. Au-delà de l’aspect convivial, « il y a aussi un volet intégration, car nous avons beaucoup d’épouses étrangères, donc nous organisons des cours de français, et des sessions d’insertion professionnelle, avec des cadres sous-officiers dont c’est le métier », poursuit le colonel Perrier.
Le régiment agit aussi pour les pères séparés, en payant des chambres d’hôtel ou des gîtes pour pouvoir retrouver leurs enfants. L’accompagnement passe aussi par le soutien, « très concret, des conjointes quand elles sont seules, en leur donnant des nouvelles régulièrement de leur conjoint en opération extérieure, nous leur donnons des photos, nous leurs expliquons ce que nous faisons en opération, elles ont des numéros utiles pour que nous répondions à leurs questions », explique le chef de corps.
Les conjointes sont aussi accompagnées en vue du retour de leur moitié, car « quand on revient de théâtres d’opérations difficiles, il faut un temps de réadaptation, nous préparons les familles à ce retour », note-t-il. « Quand mon mari est rentré du Mali, pendant 4 à 5 jours il n’était pas vraiment là, c’est difficile à vivre », témoigne Nathalie Nikolic, qui coordonne l’opération « Vis ma vie ».
Bref, la condition de conjointe ou épouse de légionnaire est pleinement reconnue par le régiment, et un réseau se met en place entre elles aussi pour se rendre la vie plus facile. Et la Légion y trouve son compte, car comme l’affirme le colonel Perrier, « si on a des familles heureuses, on a des soldats sereins en opération. »
Thierry ALLARD