ARAMON Nouvelle mobilisation devant Sanofi Chimie ce mardi
Le trafic a été fortement perturbé sur la route départementale 2 ce mardi matin. La raison ? Les salariés de Sanofi se sont réunis dès 7h15 pour établir un barrage filtrant à l'entrée du site d'Aramon.
C'est le deuxième mardi qu'une mobilisation a lieu sur ce site, à l'appel de la CFE-CGC, de la CFDT et de la CGT. La semaine dernière déjà, entre 100 et 150 ont bloqué l'entrée de l'usine. Ces actions s'inscrivent dans le mouvement de grève national à Sanofi qui a démarré le 16 novembre, au lendemain des Négociations annuelles obligatoires (NAO). À chaque voiture, les salariés mobilisés discutent de leurs revendications et font signer une pétition. "Nos principales revendications, c'est l'embauche des précaires et la hausse des salaires", indique Jean-Philippe Sarubbi, délégué syndical CGT.
Il détaille : "On compte 160 intérimaires sur le site. Dans le groupe entier, il y en a plus de 3 200. La direction a annoncé l'embauche de 250 intérimaires au total sur le groupe. Ce n'est pas grand chose." L'autre demande porte sur les salaires : "Cela fait dix ans qu'il n'y a pas eu d'augmentation alors que le pouvoir d'achat diminue. On demande au moins 10 % d'augmentation et la prime "Macron". De l'extérieur, on peut penser que c'est beaucoup mais il faut se rappeler que Sanofi réalise un bénéfice net de 7 milliards d'euros. Ce qu'on demande n'est qu'une infime partie."
Une enveloppe globale de 8,2 % actée par la direction
Pour l'heure, les négociations "sont dans l'impasse", avance Jean-Philippe Sarubbi. Une version qui se confirme dans un courrier signé par Paul Hudson, directeur général de Sanofi, et par Audrey Derveloy, la présidente, où il est écrit : "La période des NAO est close, avec un ensemble de mesures salariales fortes pour tous les employés de Sanofi en France. Aujourd'hui, nous appelons chacun à agir de manière responsable afin que notre entreprise puisse accomplir sa mission."
En effet, la direction a acté une enveloppe globale de 8,2 % "bien au-delà de l'inflation estimée à 6 % en France", précise-t-elle. En détails, ces 8,2 % comprennent notamment "4 % d’augmentation collective pour les non cadres, 3 % pour les cadres. Au total, un budget d’augmentation de +4,5 % du salaire de base, incluant le collectif, les automatismes conventionnels pour les non-cadres et les augmentations individuelles cadres."
L'activité du site Aramon fortement ralentie
Malgré les propositions, l'intersyndicale ne lâche pas et continue les actions de blocage. Et cela pourrait bien impacter la production de l'usine d'Aramon, qui fabrique les principes actifs des médicaments. "On estime que l'activité est à 20 % sur le site ce mardi. Il y a un gros risque de ruptures dans les pharmacies. Le doliprane (qui n'est toutefois pas produit à Aramon, NDLR) pourrait manquer car la grève est fortement suivie", insiste le syndiqué CGT.
Dans son courrier, la direction déplore d'ailleurs cette situation : "Le droit de grève consiste à cesser collectivement le travail, et non à volontairement interférer ou bloquer la livraison de médicaments et de vaccins essentiels pour les patients." Le bras de fer n'a pas encore trouvé de remède...
À relire sur le même sujet : https://www.objectifgard.com/societe/aramon-mobilisation-intersyndicale-aux-portes-de-sanofi-chimie-96221.php