ÉDITORIAL À la feria, ne soyez pas schizophrène
La feria des Vendanges est réputée pour être celle des Gardois. Tant mieux ! Oubliez donc la piquette, pas chère et enivrante... Préférez une bonne bouteille du vigneron du coin. Une manière de sauver nos paysages et nos viticulteurs qui s’enfoncent, eux, dans une crise profonde.
Ces derniers jours, vous êtes peut-être passé à côté d’une cave coopérative. Du coup, impossible d’avoir loupé le bal des camions, venant décharger les raisins. Et oui, ce sont les traditionnelles vendanges. De mémoire de viticulteurs, ce moment était jadis une grosse fiesta. Aujourd’hui, c’est moins le cas : la mécanisation nécessite moins de main-d’œuvre, donc moins de gens pour fêter ! Et puis franchement, l'heure n'est pas à la fête. Depuis plusieurs années, les viticulteurs s’enfoncent dans une grave crise. Ils sont en colère. Une colère préférée à la complainte. Trop de pudeur et d’honneur dans ce secteur. Cette année, à cause de la sécheresse et d’un champignon dévastateur, « le rendement de raisin est catastrophique », alerte le président des IGP (Indication géographique protégée, NDLR) du Gard, Denis Verdier. Ajouté à une baisse de la consommation de vin, certains réclament que soient relancées les primes à l’arrachage des vignes. Un crève-cœur... Qui dit arrachage dit « bye, bye » à nos beaux paysages. Anciennement décors de carte postale, les vignes sont aujourd’hui le fond d’une belle photo sur nos réseaux sociaux. Ce sont elles, aussi, qui luttent contre le dérèglement climatique en absorbant, par exemple, les eaux de pluie. Bref, leur intérêt n'est plus à prouver. À l’approche de la feria des Vendanges justement, essayons de ne pas l’oublier, l’être humain n’étant déjà pas à une contradiction près. Buvons peut-être moins, mais mieux. Pour nous, notre environnement et ceux qui l’entretiennent.
*L'alcool est bien sûr à consommer avec modération.