Le ciel alésien venait de s'assombrir ce vendredi matin, déversant même quelques gouttes, quand Tamatoa Murat et son teint mat, aidé de son ukulélé, a dégagé l'horizon soudainement redevenu ensoleillé. "C’est le soleil qu’on vous emmène et on en a franchement besoin par les temps qui courent", a d'ailleurs enclenché l'Alésien, membre-fondateur de la fondation Pacifique France. 

En milieu de matinée, le dernier nommé a participé à la conférence de presse d'annonce du 30e salon de la gastronomie et des produits du terroir - plus connu sous le nom de salon Miam - qui s'est tenue dans les entrailles du restaurant d’application du Purple Campus, à Alès. "Un salon qui n’a cessé de progresser", a contextualisé Colette Ruegger, présidente de la délégation alésienne de la CCI et cheville ouvrière de la manifestation avec l'aide précieuse de l'homme de l'ombre Stéphane Fourdrigniez.

"L'importance économique" de l'évènement soulignée par Éric Giraudier, fraîchement réélu à la tête de la chambre consulaire, s'illustre par ces chiffres pour le moins éloquents : 200 000 euros de retombées économiques générées pour le territoire à travers les nuitées notamment, 800 000 euros de chiffre d’affaires sur place et 20 000 entrées par édition en moyenne. Après quoi, Colette Ruegger a pris plaisir à annoncer la thématique choisie pour célébrer la 30e édition du Miam, laquelle avait déjà filtré sur les réseaux sociaux : Tahiti succédant ainsi à la Sicile dans la peau de "l'invité d'honneur".

Et à l'inverse de l'an dernier, lorsque la présence de la diaspora italienne au parc des expositions de Méjannes-les-Alès fut assez discrète, celle de la délégation polynésienne se remarquera. "L’espace polynésien va se décliner sous plusieurs pôles, dont le pôle restauration qui sera le centre névralgique", a prévenu le musicien Tamatoa Murat. Plat typique de Tahiti, l'ia ota s'y dégustera. "C'est le poisson cru à la tahitienne. Mais le poisson n’est pas vraiment cru. J’ai plutôt tendance à appeler ça la salade tahitienne", explique le dernier nommé, reconnaissant que sa terre natale a "la chance d’avoir un espace maritime vaste" dont elle ne manque pas de se servir.

Et si le membre-fondateur de la fondation Pacifique France admet que la cuisine tahitienne a subi "l'influence de la cuisine française", elle est également agrémentée d'une "petite touche asiatique". Le poe, dessert tahitien par excellence à base de pâte sucrée faite de racine de taro, tout comme le poulet fafa au lait de coco, se laisseront découvrir par les visiteurs du salon. À proximité, un bar polynésien servira la Hinano, "la fameuse bière de Tahiti", mais aussi une déclinaison de punch, du rhum polynésien, des liqueurs parfumées et des noix de coco fraîches.

La vanille de Tahiti, du monoï, des cosmétiques et des produits des arts de la table se côtoieront au sein d'un même espace. "Petite nouveauté, des tatoueurs exerceront sur place", a annoncé Tamatoa Murat, précisant par ailleurs qu'une troupe composée d'animateurs et de danseurs "traduira la bonne humeur polynésienne" tout au long du salon. Initiation au ukulélé, déambulation dansante et concert sont ainsi au programme des quatre journées.

"Sous la forme d’une tombola, nous faisons gagner un voyage à Tahiti payé par la Chambre de commerce", a clamé Colette Ruegger, insistant sur le caractère "exceptionnel" de la démarche. Ce dernier comprend le vol, l'hôtel pour neuf nuits (petit déjeuner compris) et la visite combinée de trois îles. Mais s'il lui fait la part belle, le 30e salon Miam ne se limite pas aux saveurs tahitiennes. Près de 150 exposants prendront possession du parc des expos, dont le restaurant Militant du goût et ses menus à 30 € sous la houlette des chefs Christophe Castello, Vincent Croizard et Gilles Granier.

La mezzanine revient au restaurant Le comptoir des trois viandes qui servira des spécialités alsaciennes, tandis que le sculpteur sur fruits et légumes Olivier Herbonel, médaillé d'or à la Coupe du monde de la discipline, épatera les visiteurs. Relooké et renommé "Les saveurs du Miam", l’espace cuisine centrale sera le cœur battant des démonstrations. Désigné parrain de la 30 édition, le chef Sébastien Rath présenté comme "l'enfant du pays" rivalisera de dextérité avec ses confrères.

Miss Alès 2022 et sa robe en chocolat 

"J’ai connu ce salon en tant que visiteur, en tant qu’exposant, en tant que restaurateur. Maintenant en tant que parrain, que voulez vous de plus !", savoure le chef titulaire de l'étoile verte, patron du restaurant le Saint-Hilaire. Fils et petit-fils d'une famille de bouchers-charcutiers, éduqué au goût des bons produits, formé par des chefs de renom tels que Michel Kayser et Christian Morisset, Sébastien Rath promet de "donner corps et âme à ce salon".

"Quoi rêver de mieux que d’être le filleul d’un parrain chef local qui promeut les produits locaux", a commenté à son sujet Cathy Chaulet. La conseillère départementale déléguée à la Qualité alimentaire voit par ailleurs en le Miam une formidable occasion de "véhiculer toutes les valeurs autour du bien-manger". À titre exceptionnel, Chloé Hervieux, plus connue sous le titre de "Miss Alès 2022", reprendra du service à l'occasion d'un défilé au cours duquel elle sublimera une robe en chocolat.

"Rendez-vous pour l’inauguration vendredi prochain à 10h30", a lancé Éric Giraudier en guise de conclusion. Avant de rajouter : "Venez constater sur place que tout ce qui vous a été vendu est totalement juste." "Si vous avez des paréos cachés dans vos placards, sortez les !", a quant à lui encouragé Tamatoa Murat, promettant une distribution de couronnes de fleurs.

Inauguration du 30e salon Miam le vendredi 17 novembre à 10h30. Horaires d'ouverture : le vendredi et le samedi, de 10h à 22h, dimanche de 10h à 20h et lundi de 10h à 18h. Entrée générale : 5 €, gratuit pour les moins de 12 ans et après 19h.