Mais qu'en est-il de la filière viticole bio ? Selon les données de l'Agence Bio pour 2023, la filière viticole résiste bien avec une hausse des surfaces de 1,6 %, et elle reste attractive avec un nombre de producteurs en augmentation de 2 5 %.

La vague des déconversions redoutée ne s'est donc pas produite. Après des années de croissance continue, la filière bio semble désormais atteindre une phase de stabilisation naturelle de son marché avec des conversions qui ralentissent (39 475 hectares en conversion).

« En 2023, le marché du vin bio se stabilise. La production de vin bio a toujours fonctionné ainsi, avec des hausses et des paliers. Nous ne sommes pas surpris. Il nous faudra quelques années pour absorber l’afflux de nouveaux volumes », explique Nicolas Richarme, président de SudVinBio.

Par ailleurs, avec près de 22 % de vignes en bio, la filière des vins bio fait toujours bien mieux que la moyenne nationale (10,4 % de surfaces bio, certifiées ou en cours de certification).

À l'échelle locale, la région Occitanie se maintient comme la première région viticole bio de France, avec 34 % des vignes bio du pays. La région se démarque également par la progression de ses surfaces certifiées, atteignant 47 455 hectares, soit une augmentation de 15 % en 2022.

Côté marché, 2023 est une année positive avec des ventes. Sur le marché français, elles s’élèvent à 1,35 milliard d’euros, soit une hausse de 9,2 % en valeur.

On pourra noter que la filière des vins bio se démarque par sa faible exposition à la grande distribution. En effet, toutes filières confondues, tous les circuits de vente sont en croissance à l’exception de la grande distribution. Or, celle-ci ne représente que 19,1 % des ventes de vin bio en France (contre, par exemple, 24,1 % pour les cavistes ou 48 % pour la vente directe).

Enfin, il est important de souligner que 98 % des vins et autres boissons alcoolisés bio consommés en France sont d'origine France. Une bonne nouvelle pour la souveraineté alimentaire !