ALÈS AGGLO Une campagne incitative pour améliorer le tri des déchets
En espérant avoir une influence sur "la prise de conscience", l'agglomération alésienne lance une campagne de communication et un jeu concours pour améliorer le tri sélectif des ordures et, ainsi, tenter de contenir la facture des ordures ménagères. Une initiative vertueuse, même si - comme dans beaucoup d'autres collectivités (*) - la solution de tri alimentaire que l'agglo doit proposer, selon la loi AGEC, n'est toujours pas déployée pour les habitats collectifs.
"Selon le type de communication, ça marche plus ou moins bien." Président d'Alès Agglo, Christophe Rivenq évoque ici les effets des campagnes de communication qui incitent à mieux trier ses déchets. "Les premières campagnes, c'était il y a 23 ans. On a essayé le côté environnemental, le côté coercitif, culpabilisant. L'idée, aujourd'hui, c'est d'inciter." Le tout derrière un slogan qui ne laisse pas de place à la discussion, sur un sujet où le choix n'est plus vraiment de mise : "Soit je m'y mets, soit je m'y mets".
"On n'a pas le choix, répète Christophe Rivenq. On joue juste sur la prise de conscience." Une prise de conscience qui passe, ici, par une incitation à travers un jeu, le Juste tri. "Il s'agit de se prendre en photo en situation. vertueuse, lorsqu'on trie ou qu'on jette ses poubelles." Et de faire parvenir la photo sur lejustetri@alesagglo.fr. Chaque semaine, 80 € iront à la photo tirée au sort, qui pourra éventuellement servir pour une prochaine campagne de communication.
Cette incitation individuelle se double d'une autre, collective, qui viendra récompenser les communes affichant le meilleur rapport tri/habitant, sur la base du seul verre collecté (seul à pouvoir être pesé aisément). Les cinq premières communes recevront une somme, de 15 000 à 1 000 €. La dotation interviendra qsur le budget 2025 de la commune. Sachant que, pour une des petites communes de l'agglo, 15 000 € est une somme importante.
Le quart des dépenses de fonctionnement de l'agglo
Car si le tri s'améliore un peu depuis 2021, il reste beaucoup à faire. Les ordures ménagères résiduelles représentaient 327 kg par habitant en 2021, c'était 299 kg en 2023. Et, surtout, le traitement des déchets s'élève à 25 M€ pour l'agglomération, soit le quart des dépenses de fonctionnement d'Alès Agglo. La communication de l'agglomération va donc tenter quelques spots décalés et détournés pour faire parler du tri, les "Abutris", qui détourneront des thématiques connues, de La Casa de papier à Jurra'tri Parc.
Sur le site internet de l'agglo, une carte intreractive est désormais mise en ligne pour connaître tous les points de collecte de l'agglomération, leur spécificité et leurs horaires (pour ce qui est des déchèteries). Elle sera sans doute, à terme, complétée par les bacs qui seront installés pour composter les bio-déchets. Car si les personnes qui vivent en maison individuelle ont accès à un éco-composteur "sur simple demande", souligne Christophe Rivenq, le premier bio-composteur de quartier pour habitats collectifs vient à peine d'être installé dans la Grand-Rue Jean-Moulin, alors qu'obligation était faite aux collectivités au 1er janvier 2024. L'agglo va déployer ces bio-composteurs collectifs petit à petit.
Alès Agglo est loin d'être la seule dans ce cas. "Plus on fera du compost, plus on baissera la facture du traitement", insiste Christophe Rivenq. Alors même que les restes alimentaires et les déchets verts représentent "entre 30 et 40% de nos poubelles". Le président d'Alès Agglo pense aussi qu'il n'existe pas assez de déchèteries sur le territoire, équipement qui permet, ensuite, une revente des flux et donc un abaissement de la facture. "C'est gagnant pour l'environnement et pour nos finances". Après le déplacement de celle d'Alès vers Saint-Hilaire-de-Brethmas et la route de Nîmes, Ribaute-les-Tavernes et Saint-Martin-de-Valgalgues auront la leur, puis l'est de l'agglo sera aussi équipée.
(*) Selon l'Ademe, agence de transition écologique, deux Français sur trois ne disposent pas de tri à la source mis en place par sa collectivité, alors que ce devait être mis en place au 1er janvier 2024 et que les communes et intercommunalités en sont informées depuis 2016.