ALÈS Signature sonnante et trébuchante pour le renouvellement urbain
Le préfet du Gard, Jérôme Bonet, s'est vu offrir un tour de ville, emmené par la municipalité alésienne, pour constater l'avancée des chantiers de renouvellement urbain. Ceci avant la signature d'un avenant qui ajoute près de 40 millions d'euros au pot commun. Le renouvellement concerne les faubourgs du Soleil et de Rochebelle, le quartier des Cévennes, celui des Prés Saint-Jean, ainsi que la Grand-Rue Jean-Moulin.
Au milieu des ouvriers de la Grand-Rue Jean-Moulin, Christophe Rivenq fait de grands gestes à l'intention du préfet Jérôme Bonet. "Nous conservons une voie de stationnement, les voitures circuleront à sens unique. Il y a quand même ici une population qui utilise la voiture, même si ce n'est qu'une fois par semaine." Le premier adjoint en charge de l'Urbanisme loue l'avancée des travaux ou invite à visiter la nouvelle trouée aménagée vers le quai Kilmarnock. Jérôme Bonet a déjà vu la tour du Grabieux en cours de déconstruction, le faubourg du Soleil et ses bâtiments démolis ou ce que pourrait devenir l'accès du faubourg de Rochebelle.
Mais les parapheurs attendent tout ce beau monde, avec une élue régionale, un élu départemental, les directeurs des bailleurs sociaux Logis cévenols et Un Toit pour tous et, surtout, le représentant d'Action logement, financeur à hauteur de 70 %. Chrsitophe Rivenq en profite pour donner des nouvelles de l'avancement : la venue de Jean Castex en 2021, qui avait accéléré les choses ; un programme global de près de 180 millions d'euros pour la ville ; ou encore une première pierre au faubourg du Soleil, en septembre, après les démolitions que Max Roustan a pris le temps de regretter, au nom du patrimoine qui disparaît. "On se demande comment ces logements tenaient encore debout, il n'y avait pas d'autre solution", a commenté le maire, en promettant une reconstruction des façades à l'identique.
"Je ne veux pas faire d'autosatisfaction. Mais quand même, qu'est-ce que c'est beau !", a entonné Christophe Rivenq, qui s'est félicité que le renouvellement urbain ait incité "certains propriétaires à rénover de façon anticipée", prenant en exemple la cantine solidaire de Rochebelle, qui avait reçu la garantie de conserver son emplacement.
Vingt-neuf logements sociaux nouveaux seront bâtis à proximité du rond-point du mineur, près de "5 400 m2 de bâtiments de formation doivent prendre place aux Prés Saint-Jean pour créer des emplois", à proximité des locaux de France Travail. Tandis que dans la rue Sully-Prudomme verra sa grande tour démolie et une percée réalisée dans la barre qui la jouxte, de façon à créer une ouverture et un cheminement vers la nouvelle salle d'escalade (relire ici). Au faubourg du Soleil, une coulée verte descendra vers le Gardon, à côté de "logements locatifs".
"M. le Préfet, je vous invite à revenir plus souvent, a lancé Max Roustan à Jérôme Bonet dans un grand sourire. Si certaines villes ne dépensent pas les budgets, nous le faisons". Une façon de rappeler les Pacte urbain et Anru 1, qui ont déjà participé à transformer la ville. Ce qu'a même souligné la conseillère régionale écologiste, Aurélie Génolher. "Notre première ambition, c'est de changer la vie des gens, a répondu le préfet en écho aux remarques. Mais il n'y a pas de réussite s'il n'y a pas de dynamisme." Une façon de rendre hommage aux acteurs alésiens sur le dossier tout en saluant, dans cet avenant de 40 millions d'euros, "une amplification de quelque chose d'ambitieux".
Même si le renouvellement urbain vise, notamment, à la dé-densification de l'habitat, des logements sont évidemment construits au-delà du nombre de logements détruits. Mais, parfois, dans les communes voisines, comme Saint-Martin-de-Valgalgues ou Saint-Privat-des-Vieux, qui voient ainsi réduire leur carence pour non-respect de la loi SRU sur la proportion de logements sociaux. "À nous deux (Logis cévenols et Un Toit pour tous, NDRL), nous allons construire 275 logements, explique Thierry Spiaggia, directeur général des Logis cévenols. Et on en détruit 158 dans cette 2e phase de l'ANRU." Les logements rebâtis n'ont évidemment rien à voir avec ceux détruits et quittent les quartiers où la densité de logements sociaux est très importante, pour être disséminés dans d'autres quartiers. En tentant d'assurer une mixité sociale, soit l'un des objectifs de l'ANRU...