FERIA D'ALÈS Tenante du titre, la manade Arlatenco rafle le 30e concours d'abrivados (en images)
Au terme d'un 30e concours d'abrivados de haute volée ce jeudi matin, le manade Arlatenco a conservé son titre. Sur un parcours technique et devant des milliers de spectateurs, la cohésion entre les gardians de la manade basée à Aimargues a fait la différence.
L'an dernier, le parcours revisité du 29e concours d'abrivados qui menait les bêtes à cornes de l'avenue Carnot à hauteur du pont Neuf à la place Gabriel-Péri avait séduit public et gardians, et il n'y avait aucune raison d'en changer cette année. Tout comme il n'y avait pas de raison que la manade Arlatenco déjà victorieuse il y a un an ne récidive pas en glanant ce 30e concours d'abrivados.
Celui-ci s'est tenu ce jeudi matin de l'Ascension avec une bonne demi-heure de retard sur l'horaire initial. Suite au tirage au sort effectué la veille dans les jardins de l'hôtel de ville par les mains "innocentes" de Miss Alès et sa dauphine, la manade La Lauze a ouvert le bal avec brio en livrant un passage d'une remarquable maîtrise (notre vidéo).
Tour à tour, les six autres manades s'élançaient sur une chaussée sans perspective tant il fallait fendre une foule immense pour se frayer un chemin. Car malgré un temps couvert et venteux qui rendait l'attente entre chaque passage pas franchement agréable, les amateurs de "bouvine" étaient au rendez-vous, ce qui porte à croire que la "Fé di biou" a de beaux jours devant elle.
Sur ce parcours technique offrant deux virages à 90° difficiles à apprivoiser pour les gardians des sept manades en lice, les nombreux attrapaïres ont trouvé l'occasion de s'exprimer en stoppant plusieurs taureaux. Ce qui n'avait pas pour conséquence de faire perdre des points à la manade concernée à partir du moment où celle-ci parvenait à temporiser pour permettre au taureau de rentrer rapidement dans le rang.
À l'inverse, un taureau échappé, un cavalier manquant, une allure de passage trop vive ou au contraire trop lente étaient autant d'éléments faisant chuter la note de la manade. La tenue des gardians, tout comme l'ouverture de l'abrivado à l'arrière pour permettre l'accès aux attrapaïres étaient également évaluées par le jury.
Un jury qui, au terme des sept passages, délibérait aussitôt en ayant aucun mal à attribuer la victoire à la manade Arlatenco pour la deuxième année consécutive. "La manade Arlatenco, que ça soit pour faire le spectacle ou pour faire le travail, elle est toujours au rendez-vous", commentait alors Frédéric Fabre, speaker du concours d'abrivados.
Quelques minutes plus tard, dans les jardins de l'hôtel de ville, Karine Dorte (Arlatenco) recevait des mains du maire d'Alès le trophée conçu par la ferronnerie alésienne Pongi. "C'est une petite fierté qui récompense notre travail sur le parcours. C'est toujours un plus pour la renommée de la manade. Même si c'est aussi un coup de poker sur un tel parcours", résumait humblement la manadière, entourée de la jeune garde de la manade.
Parmi elle, Noa Saignol, jeune cavalière talentueuse, rappelait la sinuosité du parcours sur lequel la "solidarité" de l'équipe a fait la différence : "Ça glissait, il fallait faire attention à ne pas finir par terre. Le passage ce n'est que cinq minutes, mais cinq minutes de concentration intense !"
Pour les manades Aubanel et Du Gardon, respectivement septième et sixième du concours, il faudra patienter avant de revenir sur le parcours alésien. Ces deux dernières places sont synonymes d'élimination pour l'édition 2024, dans le cadre d'un turnover permettant à des nouvelles manades de rentrer dans la danse. C'est ainsi que retentissait la traditionnelle Coupo santo, qualifiée de "Marseillaise du midi" par Max Roustan.