"Le stress monte c’est normal, mais j’ai trop hâte d’y être", confie Julie Janczewski, jeune arlésienne de 20 ans, qui s'apprête à réaliser son rêve d'enfant : traverser la Manche à la nage. "Je fais de la natation depuis que j'ai trois ans, et j'ai grandi avec ce défi en tête", confie-t-elle. Top départ le 20 septembre pour l'Angleterre. C'est ensuite le capitaine du bateau de l'association Channel swimming piloting and federation, qui encadre les traversées entre l'Angleterre et la France, qui décidera de la date à laquelle la nageuse plongera dans la Manche dans une fenêtre entre le 22 et le 29 septembre, en fonction de la météo et des courants. Julie Janczewski en sera informée 24 heures à l'avance. 

Un défi au profit de l'Oeuvre des pupilles des sapeurs-pompiers

Cela fait un an et demi qu'elle a décidé de se lancer dans cette aventure, après avoir déjà participé à plusieurs compétitions et nagé sur de longues distances. Pour préparer sa traversée, elle s'entraîne huit à treize fois par semaine. "Je varie entre mer et piscine, dans une eau froide, avec des courants favorables comme défavorables", raconte l'étudiante en ostéopathie animalière. "J'essaye de nager dans toutes les conditions, quand la mer est trop agitée j'y vais quand même", s'amuse-t-elle.

Plus qu'un simple défi personnel, cette traversée de la Manche est aussi un acte solidaire. Julie Janczewski, par ailleurs sapeur-pompier volontaire depuis trois ans à Arles, reversera les fonds récoltés grâce à une dizaine de sponsors locaux et à une cagnotte en ligne, à l’Oeuvre des pupilles des sapeurs-pompiers. "J’ai commencé à parler de mon projet et en discutant, je me suis dit pourquoi pas le faire pour cette cause, ça donnait vraiment un sens à cet objectif sportif. Cela me fait vraiment plaisir de le faire pour cette association", confie-t-elle avec beaucoup d'humilité. 

Entre 15 et 20 heures de nage

Celle qui s'est engagée chez les pompiers pour mettre en pratique ce qu'elle avait appris lors de l'obtention de son brevet national de sécurité et de sauvetage aquatique (BNSSA), pense mettre entre 15 et 20 heures pour effectuer la traversée. Un médecin et deux juges seront présents sur le bateau de l'association Anglaise. Ses parents seront également à bord et pourront l'encourager grâce à un tableau sur lequel leurs messages seront affichés et que Julie pourra voir en nageant. Pour valider ce défi, la nageuse aura l'interdiction de s'accrocher au bateau. Celle qui s'arrêtera au maximum 30 secondes toutes les 30 minutes sera ravitaillée par l'intermédiaire d'une sorte de canne à pêche avec un gobelet accroché au bout. 

Consciente de la difficulté de cette traversée, que seuls 20 % des nageurs réussissent, la sapeur-pompier volontaire estime qu'il faut "penser à l’échec", mais sans jamais se montrer défaitiste, car elle l'assure, si jamais elle ne réussit pas cette fois-ci, elle retentera sa chance. Avant même d'avoir pris le départ, Julie Janczewski pense déjà à de futurs défis, comme celui de réaliser un Ironman. Mais pour le moment, place à la concentration avant le grand départ pour l'Angleterre.