FAIT DU JOUR À Arles, les syndicats s'unissent contre le projet d'office de tourisme dans la Bourse du travail
La CFDT et FO apportent leur soutien à la CGT dans sa bataille contre la mairie d'Arles qui a pour projet d'installer l'office de tourisme au sein de la Bourse du travail.
"Il n'y a même pas un millimètre de feuille de papier cigarette entre nous. Si on touche aux locaux d'un, on touche aux locaux de tous", assure avec force René Sale, coordinateur de Force Ouvrière (FO) Bouches-du-Rhône. Les unions locales de FO, et de la CFDT d'Arles, ont tenu une conférence de presse, vendredi 5 juillet, rappelant qu'elles font "front commun avec la CGT", pour lutter contre la décision de Patrick de Carolis, maire de la ville, de "ne pas renouveler la convention d'occupation de la Bourse du travail dans les mêmes clauses et conditions."
Les syndicats s'unissent pour la Bourse du travail
Patrick de Carolis souhaite en effet y déplacer l'office de tourisme dans le cadre du projet de restructuration de la place du Général-de-Gaulle, où il est actuellement implanté. "Le maire veut nous déloger, et l'un de ses arguments lors du dernier conseil municipal a été de tenter de nous opposer aux autres formations syndicales en prétextant que nos locaux sont beaucoup plus grands que les leurs", déplore Nicolas Bourcy, secrétaire général de la CGT d’Arles.
"Ce n'est pas Patrick De Carolis qui va nous faire disparaître"
Nicolas Bourcy
Réunies dans la grande salle de réception, qui sert de lieu de réunions au syndicat mais également d’exposition, les unions locales CGT, FO et CFDT assurent que le maire n’arrivera pas à les opposer. C’est ainsi d’une même voix qu'ils réclament le maintien de l’Union locale CGT d’Arles dans les locaux de l’ancien Hôpital de la Charité, rue Parmentier, qu’elle occupe depuis 124 ans. “Il souhaite nous installer dans une autre aile du bâtiment actuellement inoccupée, dans des locaux dont nous ignorons la superficie”, regrette Nicolas Bourcy.
Les syndicats ne veulent pas de nivellement de leurs locaux par le bas. “Nous n’avons pas la même superficie, nos bureaux sont en très mauvais état et ne sont pas aux normes concernant l’accessibilité PMR. Mais dès le début de son mandat, nous avons adressé trois courriers à ce sujet à la mairie, qui sont restés sans réponse”, raconte René Sale. Même son de cloche du côté de la CFTD, logée dans le même bâtiment que FO.
Des unions locales déterminées
“Nous avons traversé plusieurs moments difficiles, dont le fascisme, ce n’est pas Patrick de Carolis qui va nous faire disparaître”, affirme avec fermeté Nicolas Bourcy. Pour les représentants syndicaux, cette bataille s’inscrit dans un contexte plus général à l’échelle départementale de diminution, voire de suppression des subventions allouées aux syndicats.
“Par les temps qui courent, parler de liberté, ça commence par respecter les organisations syndicales, et surtout, par ne pas toucher les lieux dans lesquels elles peuvent se réunir”, assène René Sale. Les trois organisations syndicales assurent qu'elles iront, ensemble, "au bout de la bataille", et menacent d'accentuer leur mobilisation si le projet n'est pas abandonné.
"Un projet d'intérêt général"
Le maire assure de son côté qu’il ne compte pas céder. “La loi me permet de le faire, c’est un projet d’intérêt général, je n’y mets pas de magasins.” Il précise également n'avoir jamais eu l'intention de chasser la CGT et affirme être prêt à discuter avec le syndicat afin de trouver une solution adaptée à ses besoins en termes de superficie.
Les syndicats réclament par ailleurs “le rétablissement du versement des subventions municipales aux unions locales, qui ont été supprimées dès son arrivée à la mairie.”