EN IMAGES Pâques au Pont : "De la chaleur, de la couleur, de l'émotion, des sentiments"
C'est avec ces quelques mots que Patrick Malavieille, président de l'Établissement public de coopération culturelle du Pont du Gard, a décrit le festival "Pâques au Pont" qui a débuté ce dimanche 9 avril.
20 000. C'est le nombre de visiteurs qui l'an dernier s'étaient laissés séduire par le festival Pâques au Pont. Il y a fort à parier que l'édition 2023, si le beau temps se maintient jusqu'à lundi soir, égalera ce chiffre. Au regard des véhicules qui ont investi ce dimanche matin les parkings du Pont du Gard, sans compter donc les vélos, l'affaire semble bien engagée.
C'est en fanfare qu'a démarré cette nouvelle édition de "Pâques au Pont". Cette année encore, la Banda Brutti a ouvert le bal, suivie de la Dame blanche, une marionnette géante articulée par la compagnie Deraïdenz. Un élément perturbateur est venu se joindre à cette parade d'ouverture, Bébé Charli, l'interprète du très célèbre Qui a du caca kaki collé au cucu, single certifié "Disque d'or" en 2001 !
Pâques au Pont, une version retravaillée de feu "Garrigue en fête" transformée en festival des arts de la rue à la campagne, est désormais un événement incontournable dans le calendrier des festivités gardoises. Une trentaine de compagnies a investi l'espace Mémoires de Garrigues pour y proposer des spectacles, des animations, etc. Accompagnée de l'orchestre du Grau-du-Roi, la compagnie Dare d'art était de la revue. C'est elle qui a assuré le spectacle d'ouverture de ces deux jours de fête.
Mais Pâques au Pont, c'est aussi la gourmandise. Le marché des producteurs, composé là-aussi d'une trentaine d'exposants, a repris du service. Les beignets aux oignons doux des Cévennes d'Élizabeth Adam, ont une nouvelle fois remporté un franc succès. Les visiteurs avaient de quoi composer leur pique-nique à déguster à l'ombre des chênes et des oliviers.
Mais ils pouvaient également profiter des paniers fermiers Bienvenue à la ferme, enfin les plus chanceux car sur les 1 500 mis en vente pour tout le week-end, dimanche matin déjà il n'en restait plus beaucoup. Un autre indicateur de la bonne santé de cet événement.
"De la chaleur, de la couleur, de l'émotion, des sentiments : voilà ce qu'est le festival Pâques au Pont", a lancé Patrick Malavieille, président de l'Établissement public de coopération culturelle du Pont du Gard, lors du lancement officiel des festivités. Et de poursuivre : "Nous sommes labellisés Unesco. C'est dire qu'au Pont du Gard, la science, les connaissances, la culture, l'éducation, la protection de l'environnement sont au coeur de nos missions."
"Mémoires de Garrigues" célèbre ses 20 ans
Et pour parler d'environnement, Mémoires de Garrigues célèbre ses 20 ans. Patrick Malavieille a donc cédé la parole à Véronique Mure, botaniste et ingénieure agronome mais responsable des aménagements extérieurs du Grand site national du Pont du Gard entre 1998 et 2003.
"Mon propos sera moins festif que ce qui suivra tout au long de ces deux jours, mais j'en profite pour présenter Mémoires de Garrigues et le replacer dans le contexte de l'environnement et des paysages actuels." Au cours de cette réhabilitation paysagère, réalisée à partir des plans du paysagiste Philippe Deliau, sous la conduite de l'équipe du Pont du gard, "huit hectares ont été débroussaillés, 300 oliviers plantés ainsi que 144 arbres fruitiers, 70 chênes fruitiers, un demi hectare de vignes, un hectare de céréales et 900 mètres de murs ont été restaurés", précise Véronique Mure.
Et la même d'ajouter : "Cette réhabilitation a permis de retrouver une certaine visibilité dans le territoire mais surtout, 20 ans après, l'espace Mémoires de Garrigues reste un lieu de déambulation prisé par les habitués du site et plus largement un lieu de mise en perspective de l'histoire du paysage méditerranéen." La botaniste met alors en exergue l'énergie, qu'elle soit hydraulique, éolienne ou fournie par le bois de chêne vert jusqu'à l'arrivée du pétrole.
"L'énergie est le principal mode de transformation de ces paysages depuis 2 000 ans, mais surtout le reflet de la façon dont nous consommons la terre. C'est une nouvelle lecture du site que je propose d'approfondir dans les 20 ans prochaines années. Mémoires de Garrigues permet de poser notre regard non pas sur un passé révolu, mais sur une actualité brûlante à laquelle il est urgent de répondre en écoutant ce que raconte les paysages de leur histoire."
En images
Pâques au Pont se poursuit ce lundi 10 avril, sur la rive gauche du Pont du Gard. Une chasse aux oeufs sera organisée tout au long de la journée. Le programme complet en cliquant ici.