Publié il y a 1 an - Mise à jour le 17.08.2023 - Propos recueillis par Yannick Pons - 4 min  - vu 2286 fois

FAIT DU SOIR Jean Denat, maire de Vauvert : "Nous ne sommes plus un village depuis que nous avons un feu rouge"

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Jean Denat, le maire de Vauvert, entame la deuxième partie de son deuxième mandat de maire à Vauvert. Il évoque les futurs chantiers de la ville avec l'arrivée de l'enseigne But dans un entretien sensible et sincère.

Jean Denat à la salle de sport de la gendarmerie de Vauvert • Yannick Pons

Objectif Gard : Vous êtes un véritable Vauverdois, quelle est votre histoire ?

Jean Denat : Ma famille est arrivée à Vauvert en 1968. Mon père était gendarme, ce qui l'empêchait d'aborder des discussions politiques. Mais il était sensible aux choses de la République et aux inégalités. Ainsi j’ai toujours été élevé avec le souci de l’intérêt général.

Quel a été votre chemin jusqu’à la mairie ?

À l’école normale, je me souviens de l’influence du directeur Roger Lefèbvre, un homme habité par le sens de l’éthique, professionnelle mais aussi citoyenne. Il disait que nous les enseignants, avions le devoir de participer à la vie de la commune, d'apporter du soutien aux habitants. À la sortie de l’école normale, j’ai pu choisir Vauvert pour ma première affectation en tant que professeur. Je n’avais alors que 24 ans, j'ai été sollicité afin de prendre en charge l’encadrement d’équipes de jeunes du club de football (le FCV). Hors de question de jouer, j’avais les pieds carrés mais une grande capacité de travail, alors on m’a rapidement confié l’organisation du club dont je suis devenu en quelques semaines le secrétaire général.

Comment passe-t-on du club de football à la mairie ?

On ne devient pas maire par hasard, il y a un apprentissage de la citoyenneté et des responsabilités. Lorsque l’on travaille dans une association, on est confronté à l’action collective et l’on voit tout ce qui ne fonctionne pas et le regard des élus sur les citoyens. Ainsi j’ai rapidement décidé de me positionner en amont des décisions, afin d’essayer de régler à la source les problèmes que j’observais. En 1981, la victoire de Mitterrand m’a fasciné, j’ai adhéré au Parti Socialiste en 1983 et j’ai été élu en 1989 sur la liste d’Union de la Gauche conduite par le socialiste Guy Roca.

Vous êtes élu sous l'étiquette socialiste, comment cela se concrétise dans votre ville ?

Je suis animé par le souci de l’intérêt général et le vivre ensemble, comme me l’ont enseigné mes parents. Je suis de gauche, profondément humaniste et je suis très attaché aux traditions taurines, car elles concernent tout le monde. Elles rassemblent. Quand il y a une bandido, que vous soyez le SDF assis sur le banc ou le bourgeois qui sort de sa maison pour voir passer les taureaux, tout le monde est logé à la même enseigne. Les bons raseteurs ont souvent été d’origine espagnole ou italienne. Aujourd’hui les jeunes d’origine maghrébine s’expriment dans nos arènes et certains en sont les champions, comme Sabri Alouani, dix fois vainqueur du trophée des As ou aujourd’hui Youssef Zekraoui et Zico. Partager ces traditions, c’est vivre ensemble en harmonie.

On n’est plus un village depuis qu’on a un « feu rouge »

Nous sommes à "mi-mandat". Qu'envisagez-vous pour l'avenir de Vauvert, votre village ?

On n’est plus un village depuis qu’on a un "feu rouge" (rires). Dans les trois ans qui viennent, mon devoir est de continuer à donner du sens à ce mandat. Pour nous, la qualité de vie et le plaisir d’être ensemble à Vauvert doivent perdurer. Nous sommes une ville dans laquelle il fait bon vivre. L'accroissement modéré de la population est inéluctable, car nous sommes un bassin de vie et d’activité. Nous conduisons une politique à destination des familles et voulons offrir les services d’une petite ville, comme les 400 places de parking qui sont gratuites et qui le resteront. Notre ville vaut le détour et nous voulons développer son attractivité. Notre commune est un vaste territoire limitrophe avec les Saintes-Maries-de-la-Mer. Vingt-trois kilomètres séparent la ville du hameau de Montcalm. La commune de Vauvert c’est aussi Gallician, un hameau de mille habitants, qui est l’équivalent d’une commune cévenole d’une bonne taille. Notre territoire s’étend sur 11 000 hectares dont 3 800 hectares d’étangs et de marais, une richesse de biodiversité incomparable

Un immense chantier vous attend ?

Oui, Vauvert est en chantier, et les notaires sont ravis ! L’enjeu est complexe car nous sommes confrontés à la difficulté de trouver des terrains disponibles à cause des contraintes liées aux inondations et du fait des enjeux de biodiversité.

Vauvert Inauguration de la Maison de santé Denat (YP)
Vauvert est en chantier et les notaires sont ravis • Yannick Pons

Nous allons réhabiliter les logements dans le centre ancien, dans l’ancien quartier de Posquières notamment et autour de la place Gambetta. On peut encore réaliser quelques opérations de lotissements mais il n’est pas question de développer de l’habitat vertical en ville.

« L’enseigne But s’installe à Vauvert »

Une résidence de 23 logements en accession à la propriété se construit sur l’emplacement de l’ancien Intermarché. Un bâtiment de 54 logements à la location, dont 34 à destination des personnes âgées est en construction déjà avancée sur l’ancien emplacement de la Sidam. Le quartier du nouvel Aure sera bientôt terminé et 200 logements seront habitables d’ici la fin de l’année.

Et du côté des entreprises ?

Nous souhaitons également répondre à l’attente des entreprises. Plusieurs d’entre elles ont fait savoir leur intérêt pour Vauvert et certaines ont un projet de développement, par exemple l’usine Acor qui souhaite doubler son unité de production. Nous accueillons l’enseigne But sur 2 000 m2 au mois de novembre. Le magasin de meubles s’installe dans l’ensemble de locaux qui accueillent déjà Bureau Vallée et Action, juste avant Résotainer. D’autres enseignes absentes sur Vauvert vont arriver prochainement. Si notre ville se développe c’est pour offrir une meilleure qualité de vie à tous ses habitants et c’est pourquoi nous sommes très attachés à notre projet de cohésion sociale, à l’accompagnement de la vie associative et à la participation citoyenne. Je continuerai avec mon équipe à oeuvrer sans relâche dans cette direction.

Propos recueillis par Yannick Pons

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