Il est temps que Nîmes révèle ses trésors. Tous ses trésors. Pas uniquement ceux liés à la romanité. Dimanche, la Fête de la science a été une formidable opportunité de (re)découvrir le musée d’Histoire naturelle, boulevard Amiral-Courbet. Ici se côtoient de fabuleuses collections zoologiques, ethnographiques et géologiques. Saviez-vous par exemple que l’espace abrite un colossal élan naturalisé des forêts du Canada ? Que l’on trouve une étonnante collection de sauterelles, enviées par les Américains ? Ou encore, que la collection "Afrique" regorge de trésors comme des fétiches du royaume du Dahomey (aujourd’hui Bénin) et des rouleaux magiques d’Éthiopie ? Tous ces trésors ont été rapportés par des Nîmois, soucieux de montrer à quoi ressemble le monde au-delà de nos frontières. Seulement, depuis le départ de la bibliothèque municipale et du musée archéologique, le muséum du XIXe tombe en désuétude. Aujourd’hui, les œuvres entassées dans leurs vitrines vieillissantes mériteraient un bon coup de jeune. Les planchers, menaçant de céder sous le poids d’ammonites et les réserves en ruines ont aussi besoin d'une rénovation. L’actuelle conservatrice, Adeline Rouilly, a beau donner de sa personne, seule, elle ne peut pas tout. Cela fait des lustres que la Mairie promet de redonner vie au quadrilatère des Jésuites, quitte à y installer espaces de coworking et commerces. Alors, où en est ce projet ? « À chaque fois, sa rénovation fait les frais d’un arbitrage budgétaire », confirment plusieurs élus de la mairie nîmoise. Quel dommage ! Quand on sait qu’à l’instar du Musée de la romanité - dont le coût à frôlé les 60 M€ - ce musée témoigne également de l’universalité de l’Homme. Une universalité au-delà de notre territoire, comme ont voulu le montrer jadis habitants de la cité des Antonins. En ces temps troubles bouleversés par les guerres, voilà qui ne ferait pas de mal !

Coralie Mollaret 

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