EXPRESSO Dans le Gard, mairies et intercommunalités : même combat ?
Le président de l’association des maires du Gard, Philippe Ribot, cherche à attirer des présidents d’EPCI (Établissement public de coopération intercommunal) pour enrichir le débat sur l’organisation des services publics et leur évolution.
À Nîmes comme dans d’autres territoires, pléthore d'intercommunalités - nées de la loi Chevènement en 1999 - fêtent leur vingt ans d’existence. Pourtant dans l’esprit des citoyens, le partage des compétences entre mairies et communautés de communes n’est pas toujours claire. Sans compter que le sentiment d’appartenance est loin d'aller de soi : « Demander à un Nîmois où il habite, il vous dira Nîmes et pas Nîmes métropole ! », souligne Philippe Ribot, président de l’Association des maires du Gard et maire de la commune de Saint-Privat-des-Vieux.
L'essor des intercommunalités
Ces dernières années, les intercommunalités sont montées en puissance : gestion des transports, du ramassage et du traitement des déchets ou encore du pluvial… En 2015, la loi Notre (Nouvelle organisation territoriale de la république) a accéléré le processus, en demandant aux communautés de communes de reprendre la gestion des zones d'activités économiques et en forçant les communautés de communes de moins de 15 000 habitants à intégrer d’autres EPCI. Ce fut le cas en 2017 lorsque Nîmes métropole a absorbé une grande partie des commues de Leins Gardonnenque.
Derrière cet essor, un objectif : mutualiser les actions pour faire des économies et rendre les services publics plus performants. Seulement dans leur hôtel de ville, les maires se sont sentis dépossédés de leurs prérogatives, craignant de n’avoir plus qu'à s’occuper de l’état civil et des commémorations. Maires et présidents de communautés de communes se regardaient alors en chien de faïence. À Nîmes, les rivalités politiques entre Jean-Paul Fournier et son ex-allié président de Nîmes métropole de 2014 à 2020, Yvan Lachaud, n’ont fait que renforcer ce sentiment.
Président de l’association des maires du Gard, Philippe Ribot souhaite, aujourd'hui, que les Mairies et présidents d’EPCI se mettent autour de la table. Des communes qui ont redoré leur blason pendant la crise sanitaire, se réveillant comme étant l'acteur de proximité par excellence pour appliquer les mesures sanitaires du Gouvernement. « Nous accueillons cinq ou six nouvelles communautés de communes comme Nîmes métropole, le Pays viganais ou encore le pays de Sommières », indique Philippe Ribot, rappelant que « notre but aujourd’hui est de défendre la commune dans une intercommunalité de projet ».
Ce dernier souligne par ailleurs que « le plus souvent, les présidents des communautés de communes sont des maires ». Cette réunion des Mairies et présidents d’intercommunalité veut « créer du débat ». Du débat, il va y en avoir et pour longtemps... Transfert de la compétence eau et assainissement pour les communes rurales, l'avènement du Plan local d'urbanisme intercommunal et, plus récemment, le transfert d'une partie des recettes de la taxe d’aménagement des communes aux intercommunalités, ne manqueront pas de faire couler de l'encre et de la salive !
CM
coralie.mollaret@objectifgard.com