FAIT DU JOUR Découvrez Bullicieuses, les nouveaux vins gardois au Musée de la Romanité
Des nouveautés à bulles et en version cocktail seront à déguster lors d’une soirée découverte nommée ReGard sur le vin le 16 novembre au Musée de la Romanité de Nîmes.
Les vins gardois bougent, se diversifient, avancent pas à pas mais prennent le chemin qu’il faut prendre. Denis Verdier, président de la fédération des Vins IGP du Gard est clair : « Nous voulons fédérer sur les projets que nous organisons. Nous sommes conscients des problèmes, graves, liés à notre filière et à la déconsommation du vin chez la génération Z. » Les jeunes de moins de 35 ans posent un réel problème. Ils n’ont plus les habitudes de leurs parents et choisissent d’autres spiritueux.
Le Gard ne saurait laisser passer la vague sans surfer dessus. Il doit essayer en tout cas. « Les IGP s’en sortent bien grâce au territoire mais il faut séduire les jeunes et aller vers d’autres produits comme les vins à bulles et les cocktails que l’on veut rajouter à nos ventes car on trouve du Prosecco partout et nous devons lutter. » Même si le lancement d’une marque a un coût, des outils de diffusion tels le Mas des Agriculteurs et les quelque 90 caveaux présents sur le territoire peuvent lancer et faire rayonner la nouvelle idée. « Seul, nous ne réussirons pas mais si on pousse tous ensemble on confortera la gamme de notre production gardoise », ajoute le président Verdier.
Pour Christophe Aguilar, président des vins IGP côteaux du Pont du Gard qui s’étalent sur une vaste zone mixte et dont la production est entièrement conditionnée, la bonne nouvelle offre un nouveau débouché : « Nous avons 21 000 hectolitres vendus avec une bonne marge, donc nous visons les marchés de proximité mais aussi l’export. Cette IGP a de l’avenir mais la crise nous plonge dans un temps court alors que le commerce nécessite le temps long. Avec ces bulles et cocktails, nous nous démarquons par les aspects de notre territoire. »
Président des vins IGP Cévennes, Christel Guiraud soutient lui aussi la démarche de créativité. « Nous sommes l’autre partie des vins IGP du Gard, de Souvignargues à Barjac en passant par Tornac. Nous représentons 80 entreprises dont une vingtaine de vignerons et 60 caves. Il y a deux ans nous avons produit 100 000 hectolitres, 80 000 cette année, nous sommes la plus grosse production de la région. »
Et Christel l’assure, le millésime annuel est fort savoureux, aromatique et frais comme le marché le demande. C’est Éléonore Anger, directrice adjointe de la fédé des vins gardois, qui présente la grosse nouveauté de la soirée ReGard sur le vin qui sera organisée le 16 novembre au Musée de la Romanité. « Dans la rue romaine, sous le musée, nous mettrons un grand rideau de théâtre pour préserver la convivialité du moment et pour isoler des températures qui seront plus fraîches. Pour cette troisième édition au Musée nous aurons 18 caves coopératives et particulières ainsi qu’un bar à cocktail et qu’un bar à bulles avec la nouvelles marque Bullicieuses. » Une marque dont le nom fonctionne entre ébullition, bulles délicieuses, vertueuses mais qui ne parlera pas de toros.
En 2022, l’événement avait attiré 500 dégustateurs. Pourquoi se lancer dans le vin à bulles ? Le Prosecco inonde le marché. Rendez-vous compte qu’on produit plus de 650 millions de bouteilles chaque année quand le Champagne n’en sort qu’à peine la moitié. Si on vend ce nouveau vin dix euros la quille, la survivance des producteurs locaux serait assurée.
« Nous récupérons un travail fait à Paris sur les terrasses et les habitudes de consommation. Les recettes que nous allons dévoiler ont été étudiées et un petit spectacle de mixologie sera organisé », explique Denis Verdier.
Bullicieuses, cette marque d’un nouveau genre va porter la production viticole gardoise vers d’autres terrains de jeu. Avec un cahier des charges ouvert, les vignerons vont s’amuser à faire ce nouveau vin. Du vin pétillant avec peut-être, pour certains, une méthode champenoise. L’ambition est de regrouper l’existant et d’aller plus loin en augmentant les volumes.
Alix Bailly, chargée de communication à la fédération des vins IGP du Gard, est persuadée du bienfondé de la création de cette marque. « C’est un travail collectif avec une cinquantaine de caves. Nous voulions trouver un nouveau produit pour une nouvelle cible afin de lutter notamment contre le Prosecco. Ce qui serait bien serait de voir apposée cette marque sur un maximum de bouteilles. Délicieuses ou merveilleuses, Bullicieuses doit surprendre. » Il faut juste espérer que tout le monde tire dans le même sens… « Cette marque n’aura de valeur réelle que si tous les producteurs s’unissent autour d’elle. »
Les ventes de vins à bulles croissent de manière exponentielle depuis trois à cinq ans. Comment arriver à gratter quelques parts de marché ? En se fiant à l’expérience des professionnels. « Je pense qu’on catégorisera le vin grâce à l’étiquette et au logo, mais on peut aussi imaginer mettre une pointe de muscat pour marquer notre typicité dans cette production. Nous ne pouvons pas passer à côté du marché alors que nous connaissons une surproduction. Nous devons être créatif, nous détacher et ne pas rentrer dans une case trop contraignante en gardant la qualité voulue », poursuit Denis Verdier.
Une liberté de création qui sera contrôlée mais qui aura pour but d’aller chercher l’IGP pour ces nouveaux vins à bulles. Une belle ambition qui pourrait être validée sur du moyen terme. Le 16 novembre une dizaine de références sera à déguster. « Il y en aura pour tous les goûts ! Pour les cocktails, nous aurons deux ou trois choix avec du Chardonnay, du Cinsaut ou du Merlot comme base », ajoute Éléonore Anger. La suite de la soirée du 16 novembre sera programmée le 2 décembre au Mas des agriculteurs. Patrick Viala, patron de la maison, est heureux de recevoir et d’aider Bullicieuses dans ce temple de la gastronomie locale. Le Mas est une vitrine.
« Nous avons déjà cinq ou six références sur place et toutes sont très différentes. À la veille des fêtes les consommateurs pourront acheter des produits à bulles gardois qui peuvent très bien remplacer d’autres vins qui ne sont pas locaux ni souvent plus onéreux. C’est un acte politique qui aidera l’agriculture locale. »
Présidente de la Chambre d’agriculture du Gard, Magali Saumade pousse elle aussi à la mise en avant de cette idée nouvelle. « Dans ces moments difficiles il est important d’avoir de belles journées comme celles-là qui sont des moments rares. Une fois de plus on montre que le Gard est agricole, dynamique, qu’il ne baisse pas les bras et qu’il reste positif pour ne pas sombrer. Ces hommes et ces femmes sont exceptionnels ! Nous devons embarquer avec nous la Chambre de métiers et de l’artisanat, la Chambre de commerce et d’industrie et l’Union des métiers et des industries de l'hôtellerie pour tracer un sillon vers l’avenir. »
Il est certain que le Gard compte dans son calendrier de nombreuses dates festives. Il compte aussi parmi les départements les plus touristiques de France. Le Gard a une belle viticulture donc… Le Gard doit savoir vendre ses productions ! N’oublions pas que 80 % des vins actuels sont bus par les plus de 50 ans… Même les futurs jeunes agriculteurs verront peut-être ici une belle opportunité pour s’installer et entretenir le territoire tout en faisant vivre des moments de vie à celles et ceux qui dégustent les nouveaux vins à bulles du Gard en ferias, en fêtes votives, au quotidien ou avec les fêtes de fin d’année !
ReGard sur le vin au Musée de la Romanité le 16 novembre dès 18h30. Entrée fixée à six euros pour la dégustation de deux verres de vin et d’un cocktail, un verre sérigraphié, un carnet de dégustation.