FAIT DU JOUR Parcoursup : le choix trop tôt ?
Parcoursup est la plateforme nationale de préinscription en première année de l’enseignement supérieur en France.
Dans un monde où la technologie va très vite, il est bon de savoir où l'on va. C'est encore mieux de le savoir le plus tôt possible. Cependant, il est très difficile de choisir une filière quand on n'a aucune idée des débouchés et qu'on ne sait même pas ce qu'on y enseigne.
Avec Parcoursup les jeunes gardois doivent faire leur choix. Leurs choix. Choisir leur avenir scolaire, choisir la case dans laquelle ils devront rentrer pendant au moins quelques temps. Pas facile de s'y retrouver, car en plus de l'offre multiple qui est proposée, l'indécision et la peur de se tromper accentuent le phénomène de doute.
Où en est-on ?
Jusqu'au 18 janvier, l'heure de la découverte est venue. Les élèves doivent s'informer sur les filières, les formations et leurs débouchés sur Terminales2022-2023.fr. Il faudra participer aux salons de l’orientation et échanger sur le projet de la future scolarité avec un professeur principal (si lycéen) ou avec le service orientation de l'établissement (si étudiant). Il faudra ensuite se mettre à la recherche des formations sur le fameux site de Parcoursup. Pour chaque formation, une fiche de présentation avec des informations essentielles à lire pour faire son choix.
Du 18 janvier au 9 mars, il faudra que l'élève consolide son projet d'orientation en participant aux journées portes ouvertes dans les établissements. Les dates sont indiquées sur chaque fiche de présentation des formations. Une inscription à Parcoursup sera ainsi nécessaire tout comme le fait de consulter le moteur de recherche des formations et enfin d'ajouter des vœux. Comment former des vœux ?
Du 10 mars au 16 avril, compléter le dossier et confirmer les vœux. Pour un lycéen, après le conseil de classe, il devra vérifier que ses bulletins scolaires et sa fiche "Avenir" sont bien renseignés dans son dossier. Chaque vœu formulé fait l'objet d'une fiche "Avenir" comprenant les appréciations des professeurs et l'avis du chef d'établissement.
Enfin, entre les 1er juin et 13 juillet, la phase d'admission vient clore le processus. Après réception des propositions d'admission, l'élève doit répondre obligatoirement à chaque proposition reçue dans les délais indiqués. Quand il accepte une proposition d’admission, il peut conserver les vœux pour lesquels il est en liste d’attente et qui l'intéressent davantage. S'il a définitivement accepté une formation, l'élève effectue son inscription administrative auprès de l'établissement choisi selon les modalités indiquées dans son dossier. Et voilà, le tour est joué !
Une période stressante
"Je sais qu'il ne joue pas sa vie, mais c'est ce qu'on lui fait croire depuis des années", avoue Frédérique en parlant de son fils, Antoine, concerné par le choix à faire, maintenant, alors qu'il n'est pas adulte et qu'il ne connaît que peu de choses sur la vie. Et la maman de poursuivre : "Les jeunes d'aujourd'hui ne sont plus comme ceux d'avant. On les dorlote, on les choie, on leur évite de réfléchir pour un avenir dont nul n'est certain... C'est quand même dingue de mettre autant de pression sur des jeunes cerveaux !"
Autant dire que la pression est certes subie par les jeunes, mais aussi par les parents qui ont tendance à s'y perdre. "On écoute les enfants, mais on essaie aussi de faire en sorte qu'ils comprennent que ce choix est malgré tout important. De là vont découler des études et forcément une formation pour un métier dans un secteur précis. Mais tout ça est très loin, on parle d'un choix fait en 2023 pour un emploi à trouver en sortie d'études, dans trois, quatre ou cinq ans."
Plus compliqué, plus anxiogène
"Rien n'est facile dans cette affaire !", évoque Jacques, un professeur de lycée qui en a vu défiler après 25 ans de carrière. "Je vois des jeunes de moins en moins portés sur leur avenir. Ils ne sont pas mûrs. Ils vivent dans l'instant présent et tout au long de leur scolarité, on leur évite ces choix. Là, ils doivent en faire et ils ont l'impression qu'on leur en demande trop... Évidemment que ce choix est important, mais il ne leur fera jamais rater leur vie !"
Pour Josée, Nîmoise qui a déjà connu Parcoursup pour un premier enfant : "Chez nous, les discussions sont souvent synonymes de disputes. Je ne comprends pas ce que veut ma fille. Un jour elle veut des études à la fac, le lendemain, elle préfère être cadrée dans une école de commerce. Cette plateforme Parcoursup n'est pas bien faite. On voit qu'ils essaient d'être compréhensibles, mais ça ne marche ni pour les élèves ni pour les parents."
Bien choisir et éviter les déceptions
Jean-Claude, un autre parent d'élève, avertit : "Il faut aussi lutter contre les fantasmes. Vous voyez, votre profession de journaliste attire beaucoup, mais votre quotidien plairait-il réellement à des jeunes du XXIe siècle ? Pas sûr ! Leurs demandes sont autres. La valeur du travail se perd peu à peu donc on a du mal à expliquer le pourquoi du comment des études. À l'heure où les informations sont aisément accessibles, pourquoi les jeunes entreraient-ils dans ces démarches pesantes ? Je préfère qu'Arthur fasse un choix par défaut et qu'il se laisse guider par la vie plutôt qu'il ne se mette la rate au court-bouillon pour ça ! Il pourra toujours changer d'orientation..."
"Moi, je trouve ça plus facile, mais pas plus intéressant pour nous, pense Sébastien, lycéen à Daudet à Nîmes. On nous demande de savoir ce que l'on veut faire plus tard, mais je ne connais personne qui le sache précisément. En plus, on est constamment dans l'attente, ça nous stresse et ça nous contraint à rester stressé jusqu'à ce que l'on sache exactement ce que l'avenir nous réserve."