FAIT DU JOUR La belle du Piémont cévenol fait du charme à la préfète
Sauve, la belle commune du Piémont cévenol, était en opération séduction auprès de la préfète du Gard en milieu de semaine dernière. Pendant plus de deux heures, le maire, Olivier Gaillard, a eu tout le loisir de vanter les atouts de ce "village de caractère" tout en exprimant sa gratitude envers la représentante de l'État venue au soutien sur divers dossiers.
Comment ne pas succomber au charme de Sauve l'irrésistible ? Adossé au flanc du massif du Coutach au pied duquel coule le Vidourle, Sauve est un somptueux village labellisé "Village de caractère" depuis 2018. Située entre Saint-Hippolyte-du-Fort et Quissac, cette coquette bourgade peuplée de deux milliers d’âmes n'est autre qu'une cité médiévale ayant connu sa splendeur au XIe siècle lorsqu’elle rivalisait de richesse avec sa voisine anduzienne.
C'est par un très chaud après-midi de juillet, en milieu de semaine dernière, que la préfète du Gard Marie-Françoise Lecaillon en a fait la découverte, plus de deux ans après sa prise de fonction. Accueillie en mairie par l'ex-député Olivier Gaillard et quelques membres du conseil municipal, la représentante de l'État a pris le temps d'écouter le portrait de la commune dressé par le premier nommé.
"La grosse problématique à Sauve est liée aux résidences secondaires", a enclenché l'édile sauvain. Ces dernières années, sur les 80 logements réhabilités dans la commune, "78 ont été transformés en logements secondaires", appuie Olivier Gaillard, qui indique que par conséquent, "plus de 300 logements sont ouverts seulement quatre mois dans l’année". Un chiffre qui traduit un réel attrait touristique mais qui comporte son lot de désagréments.
"Il y a beaucoup de Airbnb dans le vieux village. Ce sont des touristes qui viennent deux ou trois jours. C’est la java, la fiesta !", développe le maire, qui y voit une "vraie problématique" pour la quiétude des Sauvains. D'autant que cette expansion des logements secondaires aurait pour conséquence de limiter la croissance démographique de la commune et l'installation de jeunes actifs à une époque où le foncier vient à manquer.
À ce titre, Sauve, laquelle abritait 27 nationalités différentes en 2020, s'échine à retrouver son statut de "commune touristique". "C'est dans vos services", a prévenu Olivier Gaillard en s'adressant à une préfète attentive. Après quoi, la dernière nommée a été sensibilisée au sujet du dossier "le plus emblématique" pour lequel les études avaient été lancées en 2001 : la réhabilitation du centre ancien, véritable atout charme du village (relire ici).
"Le chantier a démarré en 2013 et dure toujours plus de dix ans après", a commenté le vice-président du Conseil départemental, précisant que "près de 70% du réseau d'eau et assainissement a été réhabilité". Marie-Françoise Lecaillon a pu s'en apercevoir dans la foulée de ces échanges en mairie au son des cigales ayant précédé une visite des ruelles pittoresques de cette séduisante commune où se laissent découvrir vestiges des remparts, portes fortifiées, tours médiévales et voûtes.
Des projets à la maturité certaine ont également été présentés à la préfète du Gard, dont celui de la réhabilitation/extension de la maison de retraite. À ce sujet, "nous attendons les 3,7 millions d'euros de l'ARS qui devraient tomber en septembre" a indiqué le maire. Ils serviront notamment à enrichir l'Ehpad Le Vidourle d'une unité spéciale d'une quinzaine de lits permettant d'accueillir des patients de la maladie d'Alzheimer.
Sauve continue de se doter de places de stationnement en envisageant la création d'un nouveau parking "de 60 à 80 places" adossé à une aire de covoiturage. Un autre chantier se trouve au stade de l’appel d’offres : celui de la réhabilitation thermique de la mairie, qualifiée de "véritable passoire" par Olivier Gaillard. "L’été c’est très chaud et l’hiver c’est froid", a souri le dernier nommé. "C’est un peu comme mon bureau", a rétorqué la représentante de l'État, faisant la confidence d'une climatisation "en panne".
Après plus d'une heure d'échanges en mairie, l'ex-député a conduit la préfète sur les lieux de "trois opérations sur lesquelles l’État est intervenu ou s’apprête à le faire". Le premier concernait donc le centre ancien, lequel - très minéral - va faire l'objet d'une abondante phase de végétalisation, le second occasionnait une escale du duo devant l'école Florian. Celle-ci va s'adapter au changement climatique en subissant une désimperméabilisation des sols pour atteindre 94% de perméablité, puis une végétalisation à hauteur de 52%, contre seulement 8% aujourd'hui.
Un théâtre de verdure pour "apprendre autrement" et un jardin potager verront donc le jour dans la cour. Retenu dans le cadre du "Fonds vert", le projet est suffisamment mature pour que soit lancé l'appel d'offres. Le chantier devrait être opéré l'été prochain, pendant les grandes vacances scolaires. Avant de quitter Sauve, Marie-Françoise Lecaillon s'est rendue dans la zone du city stade et du skate-parc, équipement inaugurés l'an dernier.
"Allez-vous candidater à l'émission le village préféré des français ?", a interrogé la préfète après deux heures en terre sauvaine. "Non, on est modeste", a répliqué Olivier Gaillard, tout en mentionnant que Sauve possède "la première maison de santé pluridisciplinaire de l’ex-région Languedoc-Roussillon" et une voie verte bientôt reliée "jusqu’à Calvisson". En guise de résumé, le dernier nommé voit en Sauve "une belle commune, dynamique, avec un point noir : les résidences secondaires". "Je la recommanderai à des proches quand ils me demanderont où aller", a tout de même conclu la préfète, visiblement convaincue.