Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 17.11.2022 - Stéphanie Marin - 3 min  - vu 544 fois

TERRE D’ARGENCE Trois jours de colloque autour de l’Abbaye de Saint-Roman

Une vingtaine de spécialistes interviendra à l'auditorium des 2 Rhônes à Fourques
Abbaye Saint-Roman de Beaucaire

L'abbaye de Saint-Roman de Beaucaire. 

- Photo S.Ma

Le résultat des trois campagnes de fouilles menées entre 2019 et 2021 sur le site troglodytique perché sur les hauteurs de Beaucaire, sera présenté au grand public à l’occasion d’un grand colloque organisé à l’auditorium Les 2 Rhône à Fourques du vendredi 18 au dimanche 20 novembre.

Les premières études de l’Abbaye de Saint-Roman avaient été réalisées par Charles-Mathieu Domergue, un historien beaucairois. D’autres analyses ont suivi dans les années 60 et 90, celles-là avaient déjà fait jaillir des hypothèses, mais les moyens techniques et financiers n'étaient pas ceux d'aujourd'hui. Si l’homme reste toujours indispensable, il peut désormais s’appuyer sur des technologies innovantes comme le géoradar qui permet d’analyser les sous-sols. Ainsi après les trois campagnes de fouilles menées entre 2019 et 2021, certaines interprétations ont pu être confirmées et des nouvelles émergées.

Ces dernières fouilles ont été engagées dans le cadre du Programme collectif de recherche financées à hauteur de 160 000 euros par la Communauté de communes Beaucaire Terre d’Argence (CCBTA) avec le soutien de l’État (Drac Occitanie) et de l’Europe (Feader-Leader). Au mois de juillet 2021, Jean-Luc Piat, archéologue et directeur scientifique de la société Éveha, dressait un premier bilan des travaux archéologiques effectués sur cette propriété de la commune de Beaucaire depuis 1988 et gérée par une délégation de service public pour le compte de la CCBTA.

abbaye saint roman Beaucaire
Trois campganes de fouilles ont été effectuées sur le site troglodythique entre 2019 et 2021.  • Photo S.Ma

L'équipe en charge de cette opération - une quinzaine de personnes dont des chercheurs de divers horizons, des professeurs des universités d'Aix-en-Provence et de Montpellier, des membres d'associations locales, des étudiants des universités de Bordeaux, Toulouse etc – avait ainsi, grâce à ses trouvailles, confirmé l'hypothèse de l'existence au XI et XIIe siècle d'une église sur la partie du plateau, en-dessous de laquelle se trouve une chapelle souterraine déjà connue. "Dans cette chapelle, on a mieux compris les phases de creusement, indiquait Jean-Luc Piat. La première est un investissement funéraire dans lequel on a créé des sortes d'arcosolia imités des catacombes romaines. Cet espace a ensuite été réinvesti par une chapelle sans doute au moment où on a construit l'église au-dessus." Une dizaine de squelettes ont été découverts. Il est aujourd'hui possible de connaître leur datation grâce au procédé au carbone 14. "On sait ainsi que le cimetière remonte à un peu avant l'an mille et se termine un peu avant la fin du XIVe siècle", avait précisé l’archéologue.

Tout au long de ces trois jours, entre le 18 et le 20 novembre, une vingtaine d’intervenants (des professeurs d’universités, archéologues, maîtres de conférences, chercheurs, géomorphologues etc) présentera les résultats et les analyses de ces dernières recherches et s'interrogera « sur le rôle de l’Abbaye sur le territoire, qui était sous la coupe du diocèse d’Arles, sur la présence de sites comparables à l'échelle nationale », ajoute Marie-Pierre Maurin, responsable au service patrimoine de la CCBTA. Pour cela, les participants au colloque quitteront l’auditorium des 2 Rhône de Fourques pour des visites de l’Abbaye de Montmajour et de Fourques, le dimanche 20 novembre. (*)

Un projet de sécurisation et de valorisation du site

Fort de ces nouveaux éléments collectés par les archéologues, un architecte prendra ensuite le relais pour réfléchir à la mise en valeur et à la conservation du site. Et ainsi éviter que le piétinement des visiteurs et l'érosion viennent dégrader ce pan unique du patrimoine beaucairois. Un projet qui pourrait s’accompagner d’une exposition immersive, grâce aux images 3D réalisées sur site par la start-up française Iconem. celle-là même qui avait redonné vie, grâce à ce procédé, aux quatre cités détruites par Daesh, dans le cadre d’une exposition proposée par l’Institut du Monde Arabe.

*Retrouvez le programme complet de ces trois jours de colloque autour de l'Abbaye de Saint-Roman, en cliquant ici

Stéphanie Marin

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