ALÈS Les communistes relancent leur lutte pour sortir la santé "des griffes du marché"
Pour à la fois annoncer la venue à Alès du député Pierre Dharréville le 6 octobre prochain et relancer sa lutte contre la marchandisation de la santé, la section alésienne du Parti communiste français (PCF) organisait une conférence de presse ce vendredi matin.
C'est au café de l'Abbaye, l'un de ses QG du centre ville d'Alès, que la section locale du Parti communiste français avait donné rendez-vous à la presse ce vendredi matin. Il s'agissait, pour les cinq membres présents, de réactiver la lutte de longue date contre la marchandisation de la santé à l'heure où le système "se dégrade d'année en année", de sorte que 14 000 Grand'alésiens se retrouveraient sans médecin traitant.
"On s’oblige à reprendre rapidement notre engagement en hommage à Alain Perrod", a embrayé le secrétaire de section Giovanni Di Francesco, récemment endeuillé par la disparition brutale du président du Prolé (relire ici). La démarche du PCF alésien s'inscrit par ailleurs en réponse à une triple actualité : le vote imminent du projet de financement de la Sécurité sociale à l'Assemblée nationale, la rencontre-débat baptisée "Sortir la santé des griffes du marché" en présence du député communiste Pierre Dharréville le 6 octobre prochain (18h) à l'espace Alès Cazot, ainsi que la restitution des États généraux de la santé à la fin du mois.
Jean-Michel Suau a justement participé à deux ateliers de ces États généraux et en est sorti déçu : "Dans le lancement comme dans le déroulé, il y a toujours eu un discours du style "il faut faire plus avec ce qu’on a". Ça préfigurait d’ailleurs du budget à la baisse de la Sécurité sociale qui va sûrement être voté à l’Assemblée." Paul Planque, tête de liste du Printemps alésien, a lui aussi un avis très tranché sur ces États généraux initiés par le président d'Alès Agglomération, lesquels ressemblent à ses yeux à "une montagne qui accouche d’une souris".
"Les solutions qui sont apportées par les gens en place à la Ville et à l'Agglo sont plutôt issues d’un modèle libéral", se désole l'ancien premier adjoint à la mairie de Saint-Ouen, qui milite pour la mise en place de centres de santé municipaux, lesquels, "à Miramas et en région parisienne", avaient été impulsés par les municipalités communistes avant d'être supprimés lorsque celles-ci ont perdu la main. "Il s'agit de structures pluridisciplinaires avec des soignants sous statut salarié et non payés à l'acte, des structures où le patient est pris en charge dans sa globalité", argumente le secrétaire de section.
"La santé s’éloigne d’eux"
Avec l'intention de vulgariser son propos pour le rendre plus retentissant, Jean-Michel Suau a tenté de résumer sa perception du système de santé actuel : "C’est le privé qui choisit les secteurs les plus rentables comme l'optique au détriment des autres comme la gynécologie ou la gériatrie qui ne rapportent pas grand chose. On dessine une logique de santé basée sur la médecine du riche et la médecine du pauvre. On arrive au bout de ce système, il faut en finir !"
La section alésienne du PCF a également peu goûté à "l’apparition nocturne en plein mois d’août" du ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, au centre hospitalier Alès Cévennes (relire ici). Son constat ne s'est résumé "qu'à des problèmes d'efficacité d'organisation, sans proposer plus de moyens", peste-t-elle. En fin de conférence de presse, le conseiller municipal d'opposition Jean-Michel Suau a tiré la sonnette d'alarme au sujet des "carences énormes" en matière de prévention, notamment auprès des jeunes. "La santé s’éloigne d’eux", s'inquiète-t-il.
Plusieurs opérations de tractage pour annoncer la conférence-débat du 6 octobre sont prévues dans les prochains jours. Ce soir-là, à l'espace Alès Cazot donc, le vice-président de la commission des Affaires sociales à l'Assemblée nationale sera accompagné du vice-président de la région Occitanie, Jean-Luc Gibelin, et du secrétaire général de la CGT des hospitaliers, Romain Sabran.