ÇA RESTE ENTRE NOUS Les indiscrétions de la semaine
C'est dimanche. Il est 12 heures. Place à la coulisse politique gardoise !
Sortir du bois. C’est fait. Franck Proust est candidat à la succession de Jean-Paul Fournier, le maire de Nîmes. Ce dernier n’a toujours pas décidé s’il rempilait mais il peut déjà compter sur son fidèle lieutenant, le président de Nîmes métropole. Dans un courrier adressé à tous les élus, le Nîmois annonce en effet très clairement ses intentions. Un courrier dont notre rédaction a eu copie. Normal, cette missive du locataire du Colisée fait suite à notre éditorial de jeudi dernier où on annonçait un scénario probable de retour à Bruxelles de l’intéressé dans le cadre d’un jeu de chaises musicales des élus Les Républicains au sein de l’Europe. « Je suis totalement investi dans cette lourde et exaltante charge de Président de Nîmes Métropole. Depuis plus de trois ans à vos côtés, nous avons travaillé ensemble au service de cette agglomération avec des résultats probants dans tous les domaines » indique Franck Proust. Et de préciser : « Si en qualité d'élu européen, j'ai éprouvé beaucoup de plaisir à défendre les dossiers de notre territoire et en particulier celui de la Sécurité civile, aujourd'hui et encore plus demain, ma place est d'être parmi vous, ici à Nîmes, pour poursuivre ensemble le développement le plus harmonieux possible de notre belle agglomération. » Et de conclure : « Il me tenait à cœur d'éclaircir cette situation et qu'aucun doute ne puisse voir le jour sur ma volonté de travailler de plus belle dans mes mandats locaux. » Des doutes de la part de qui ? Notre article apparemment a fait le tour de la Ville ! Sollicité les heures qui ont suivies, Franck Proust a même été apostrophé dans les rues du centre-ville par des habitants… Hors de question pour lui de revivre l’épisode du début d’année où des élus de Nîmes et de l’Agglo avaient déjà échafaudé un plan en cas de départ. D’ailleurs, jeudi tout au long de la journée, dans les couloirs de la mairie, la possibilité d’un départ vers l’Europe a mis du baume au cœur à certains. Une réjouissance de courte durée. Puisque le maire et Gérardo Marzo ont tout de suite éteint l’incendie. Très vite rassuré par Franck Proust qui leur a confirmé de sa pleine volonté à s’investir pour Nîmes maintenant, en 2026 et au-delà. Reste à savoir ce qu’en pense Julien Plantier, le premier adjoint ? Pas grande chose selon nos renseignements. Mais il est désormais fixé. Et peut lancer son association en début d’année pour encourager ensuite à une primaire interne (une première) entre lui et le président d’Agglo d'ici 2025.
Ce préfet, ce héros ! Débarqué dans le Gard depuis un mois, le préfet du Gard tente de marquer son empreinte. Le coup n'est pas toujours réussi, soyons honnêtes. Sur la situation de Pissevin, les moyens décidés par son ministre de tutelle, Gérald Darmanin à l'Intérieur, lui permettent de surfer sur une présence policière renforcée. Pour autant, les coups de feu réguliers qui se poursuivent dans le quartier ne rassurent pas encore totalement la population. Le couac de cette rentrée reste indéniablement l'incapacité du représentant de l'État à trouver une solution durable aux chauffeurs du réseau de bus Tango afin qu'ils puissent reprendre du service dans le Nord de la Ville. Malheureusement, trop de communication tue le bon message. Et la préfecture qui en abuse un peu trop depuis cinq semaines vient de se prendre les pieds dans le tapis. Et a réussi à se mettre à dos la société Transdev et ses agents. Mais aussi les habitants qui ne comprennent pas pourquoi ils sont désormais dans une zone reléguée de Nîmes. Et que dire de la communication de la préfecture en début de semaine pour raconter cette incroyable histoire du préfet qui sépare de ses mains, comme un héros, un couple en pleine dispute à la gare de Nîmes. Jérôme Bonet qui a fait toute sa carrière dans la police semble avoir passé surtout un peu trop de temps en tant que chef du service de communication de la police. Il serait intéressant qu'il passe désormais des paroles aux actes...
Assaf le départ ? Difficile de savoir précisément ce que le président du Nîmes Olympique a dans la tête. Départ ou pas, les rumeurs les plus folles agitent le landerneau nîmois. Après la seconde victoire consécutive vendredi dernier à Cholet, du côté sportif, la tension est un tout petit peu redescendue. Ceci n'empêcherait pas l'actionnaire principal de chercher une porte de sortie maintenant que son projet dantesque de nouveau stade semble annulé. "Il aurait rencontré un potentiel repreneur de la région bordelaise" pense savoir un élu nîmois toujours bien informé. "Pas au courant" nous indique une source proche du club. Un ami de Rani Assaf nous explique ce dimanche matin : "Il ne m'a pas parlé de repreneur. Mais on n'a pas parlé du club non plus." C'est vrai que Nîmes Olympique n'est pas, ou n'est plus, l'obsession du président en exercice...
Les élus qui ont séché la soirée Unesco. Vendredi soir, le maire de Nîmes avait réuni autour de lui des nîmois heureux de fêter l'inscription au patrimoine mondial de l'Unesco de la Maison carrée. Mais on ne peut pas dire qu'il ait fait le plein du côté des élus. En effet, ni son premier adjoint Julien Plantier, ni le sénateur Laurent Burgoa n'étaient présents. "Ils ont préféré partir à Séville à l'occasion de la Feria." Une regrettable absence surtout qu'il n'était pas impossible de décaler le départ au samedi matin... "Le maire l'a découvert vendredi dans la journée et on ne peut pas dire qu'il s'est satisfait de ces absences" nous glisse un membre du cabinet. Autre absence de marque : celle de Franck Proust, le président de Nîmes métropole. "Il avait une meilleure excuse. Depuis des mois, sa famille lui avait offert un week-end avec ses petits enfants. Il ne pouvait pas décemment annuler." Le successeur putatif de Jean-Paul Fournier avait de toute façon anticipé son absence. Lundi soir à l'occasion du conseil communautaire, il a rendu un hommage appuyé à Jean-Paul Fournier pour la Maison carrée. "Majorité comme opposition, tout le monde a compris lundi soir que Franck Proust voulait vraiment marquer des points auprès du maire. Il y est parfaitement arrivé."
Les Gardois en force avec Delga. À Bram dans l’Aude, Carole Delga, la présidente de la Région Occitanie organise la troisième édition des Rencontres de la gauche ce week-end. Acclamée par le public hier samedi, la Socialiste peut compter ce dimanche sur de nombreux élus de tous les territoires venus débattre à l’occasion des tables rondes sur l’avenir de l’école, l’Europe, l’immigration, ou encore le changement climatique. Plusieurs personnalités ont fait le déplacement : l’ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve, le député Boris Vallaud ou encore Nicolas Mayer-Rossignol, le maire de Rouen. Le communiste Ian Brossat, l’écologiste Karima Delli ou encore Guillaume Lacroix, le président du PRG sont aussi au rendez-vous. Dans le Gard, une centaine de personnalités et militants ont fait le déplacement. Ce matin, le sénateur Denis Bouad, et le président du Pays d’Uzès ont même fait du covoiturage. Bien arrivés sur place (photo ci-contre), ils étaient déjà en grandes discussions avec Laurent Blondiau, le conseiller spécial de Carole Delga ou encore Christophe Borgel, l’ancien député…
Rififi à Sommières. Rien ne va plus à la Communauté de communes du Pays de Sommières entre le président, Pierre Martinez et son vice-président aux déchets Jean-Michel Andriuzzi, par ailleurs maire de Montpezat. Objet des tensions : les sorties sur les réseaux sociaux du dernier nommé, son opposition systématique aux décisions du président notamment au sujet de la baisse de la Taxe des ordures ménagères. Appartenant à la France Insoumise, le maire de Montpezat avait aussi tendance, selon les proches de Pierre Martinez « à faire de l’idéologie l’alpha et l’omega de la politique du territoire. » Après lui avoir retiré tout pouvoir de signature durant l’été, Pierre Martinez a demandé aux élus jeudi dernier de le démettre de ses fonctions de vice-président. Par 18 voix contre 15, le président a réussi son coup. Mais a provoqué la colère de son ancien allié. Les deux hommes qui ne se supportaient plus depuis plusieurs mois vont désormais s’opposer frontalement pour les trois prochaines années. Il y a des chances aussi que les prochains conseils communautaires soient houleux, comme celui de cette semaine où une cinquantaine de militants Insoumis avait pris place commentant bruyamment chaque intervention du président.
La fronde de Remoulins. Les règlements de compte ne sont pas qu’à Sommières. Du côté de la Communauté de communes du Pont du Gard, les tensions se font jour. Le 19 juin dernier, Élisabeth Viola, élue à la ville de Remoulins et quatrième vice-présidente de la Communauté de communes du Pont du Gard, avait ouvert une brèche. Déjà destituée de la délégation Économie, l'élue s'émouvait de perdre celle du Tourisme. La conséquence, selon ses propos, de son vote "contre" le budget primitif 2023 présenté lors du conseil communautaire au début du mois d'avril. Lundi dernier, c’est le président de la CCPG, Pierre Prat qui lui a répondu. "De tels propos sont inacceptables et sont une insulte aux valeurs que je défends [...] Ces paroles n'ont qu'un seul but : nuire. (…) Aussi je demande à Élisabeth Viola de retirer ses propos, d'avoir le courage d'assumer ses paroles et ses actes. Et d'en affronter les conséquences en démissionnant du conseil communautaire." Rien de tout cela à la fin de la réunion communautaire. Mieux, selon nos informations, plusieurs maires de la CCPG n’ont pas apprécié. Et quelques-uns se sont même appelés cette fin de semaine pour réfléchir à de nouvelles actions contre le président. Deux communautés de communes regardent la situation avec attention : le Pays d’Uzès mais aussi Nîmes métropole. Fabrice Verdier comme Franck Proust ne seraient pas contre l’entrée de nouvelles communes dans leur EPCI. Collias, Vers, Castillon ou encore Remoulins. "Techniquement, Remoulins est en continuité de territoire avec Nîmes. Ce n'est pas le cas avec Uzès. Elle pourrait donc parfaitement intégrer l'Agglo de Nîmes" fait savoir un élu de Nîmes métropole. Il y a aussi une logique touristique entre Remoulins et Nîmes via la Gare de Nîmes-Pont du Gard.
Rainville mise sur Paris 2024. C'est l'évènement mondial de l'an prochain, les Jeux Olympiques qui se déroulent en France, dans la capitale. Dans le Gard, de nombreux sportifs vont tenter de décrocher les étoiles. Ce sera le cas du Nîmois Jean-Marc Pontvianne, spécialiste du triple-saut, médaillé de bronze des Championnats d'Europe de Munich, l'été dernier. Il y a quelques jours, il a rencontré l'adjoint aux Sports de la Ville de Nîmes Nicolas Rainville, pour négocier un accompagnement financier dans le cadre de la fin de préparation qualificative pour les Jeux : "Nicolas ne veut pas que les sportifs perdent de l’énergie sur le plan financier et se concentrent sur leurs performances" explique un proche de l'élu nîmois. Il devrait réussir à débloquer un budget en début d'année...
La fédération PS déménage. Le dernier bureau fédéral, organisé ce mardi, a été « chaud patate » pour reprendre les mots de l’un des participants. À l’ordre du jour : le déménagement de la fédération PS, actuellement située en Ville active. Les socialistes issus de la motion d’Olivier Faure au dernier congrès n’ont pas pris part aux votes : « Nous n’avions ni point de chute, ni délai », commente ce même participant. Les plus réfractaires craignant que le but de ce déménagement soit surtout l‘occasion de s’offrir une tribune pour les municipales nîmoises.
Bernis et Uzès. Une soixantaine de magasins Casino vont fermer temporairement ce week-end pour se refaire une beauté. Mais surtout, passer sous enseigne Intermarché. Un accord entre les deux grands groupes de la distribution qui fait suite aux graves difficultés financières de Casino. Dans le Gard, deux premières communes sont concernées. D'abord Bernis qui verra son magasin Casino passé sous pavillon Mousquetaires dans quelques semaines. Et en 2024, ce sera le tour du magasin situé à Uzès. La question reste entière concernant le Casino situé au centre commercial Cap Costières à Nîmes. Mais pour le moment, aucune décision n'est prise.
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