Publié il y a 2 h - Mise à jour le 18.10.2024 - Coralie Mollaret - 2 min  - vu 71 fois

EXPRESSO Panneaux arrachés et brassard noir : les agriculteurs en action

Retournement et arrachage de panneaux signalétiques à l'entrée des communes, port d’un brassard noir… Les agriculteurs du Gard, qui traversent l'une des pires crise de leur histoire, multiplient leurs actions, espérant des réponses concrètes de l’État. 

Comment rester insensible ? Ce jeudi matin, la ville de Nîmes a invité la presse à la présentation des premiers vins IGP (Indication géographique protégée) du Gard. Une tradition mise en place par le maire, Jean-Paul Fournier. Ce dernier absent, l'adjointe Chantal May, petite-fille de viticulteur, a représenté l'édile. Seulement, force est de constater que, ce qui était à l’origine une fête, a eu une tout autre saveur…  

« Si rien n’est fait, on va crever ! », lance René Rousset, président de la Compagnie des vins du pays du Gard. Cette année, en raison des caprices du climat et du mildiou, le rendement a chuté. « En année normale, c’est plus de 3 millions d’hectolitres. Là, nous en aurons 2,4 M », relevait Jean-Louis Portal, secrétaire général de la Chambre, « il nous reste des stocks de 2023, mais l’équilibre du marché va être difficile à trouver. » 

Cette baisse de rendement met un nouveau coup à la profession qui n'était déjà pas en grande forme : « Nous avons eu du mal à redémarrer après le Covid où l’export était impossible… Avec les guerres, l’inflation, le moral des Français, les changements de mode de consommation du vin… Nous sommes en crise. Dans 20 ou 30 ans, la région ne sera plus du tout la même », relève Romain Angelras, président des jeunes agriculteurs du Gard. 

« On essaie d’éviter les drames » 

Lors d’une réunion en préfecture, le 8 octobre, une commission a été mise en place afin de traiter des cas les plus difficiles, en échelonnant les paiements des charges des viticulteurs. « Derrière ces situations, il y a des hommes, des femmes, des familles qui souffrent », insiste Romain Angelras, « certains viticulteurs sont désespérés. On essaie de les orienter au mieux pour éviter les drames ». 

Dans la nuit de mercredi à jeudi, de 21h à minuit, les agriculteurs ont arraché des panneaux signalétiques des communes, en ont bâché d’autres dans le sud et l’est du département. Ces actions se poursuivent aujourd’hui : « Nous allons accrocher les panneaux aux grilles de la préfecture. Aujourd’hui, on ne sait plus où l’on va ! », conclut Romain Angelras qui, ce jeudi matin, portait avec ses camarades un brassard noir. Signe des heures sombres que traverse une profession, quasi à genou...  

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Coralie Mollaret

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