FAIT DU JOUR Jean-Paul Fournier, maire de Nîmes : « Ce n’est pas à Paris de désigner mon successeur »
Sécurité, grands travaux ainsi que les élections européennes et municipales... Le maire de Nîmes Jean-Paul Fournier répond aux questions d'Objectif Gard.
Objectif Gard : Malheureusement aujourd’hui, Nîmes est plus connue pour son trafic de drogue que ses arènes. Comment réagissez-vous ? Que pouvez-vous faire pour redorer l’image de votre ville ?
Jean-Paul Fournier : Ce n’est pas propre à Nîmes, beaucoup de villes sont touchées comme Montpellier ou Marseille. La sécurité est un domaine réservé à l’État. Nous, on fait notre boulot : au Chemin-Bas, on vient de fermer la ruelle qui était un abri pour dealers et nous avons refait le parvis de l’école Bruguier.
« Le Contrat de sécurité intégrée est un peu au rabais »
Les forces mobiles (CRS et gendarmes) mobilisés à Pissevin sont parties. Ils ont été mis au repos en prévision des Jeux Olympiques. Qu’en pensez-vous ?
J’en pense que du mal. J'avais l’assurance par le ministre de l’Intérieur que cette brigade resterait pratiquement à demeure. C’était faux. Pour l’instant, il n’y a pas de souci. Mais tôt ou tard, ils vont recommencer. J’ai attiré l’attention du préfet. Je l’ai appelé, il m’a dit qu’il allait faire le nécessaire. Pour l’instant rien à bouger.
Que pensez-vous du nouveau préfet ?
C’est son premier poste. Il fait preuve de beaucoup d’attention. Pour l’instant, je crois que c’est un bon préfet.
Craignez-vous la mobilisation des policiers nîmois pour les JO de Paris ?
Bien sûr ! Près de 40% des policiers nîmois devaient être embrigadés. (NDLR Le préfet du Gard a fait savoir depuis que ce chiffre était plutôt de 20% au maximum) En pleine période où il y aura le festival dans les arènes, c’est un peu compliqué. Dans d’autres villes, des festivals ont été interdits parce qu’ils étaient en plein air. D’ailleurs, heureusement que la feria de Nîmes tombe tôt. Ça nous permettra de conserver quelques renforts supplémentaires. J’ai insisté lourdement. Annuler la feria, avec un million de personnes sur cinq jours, aurait eu des conséquences sur notre tissu économique.
Vous allez signer fin avril le CSI (Contrat de sécurité intégré). Finalement, l’embauche de policiers nationaux en contrepartie de municipaux a été abandonné. Diriez-vous que ce contrat est au rabais ?
Oui, je pense qu’il est un peu au rabais. Je ne sais pas si ça va servir à grand-chose. La ville va continuer à embaucher des policiers municipaux. Ça sera difficile d’arriver à 200 policiers sur le terrain, ça devient compliqué de recruter. Sans compter les départs à la retraite. Du reste, j’ai décidé de le signer au Chemin-Bas d’Avignon, fin avril. Surement au Centre André-Malraux. Il pourrait y avoir un secrétaire d’État qui se déplacerait.
« Les Galeries Lafayette, c’est acté ! »
Parlons du parc Jacques Chirac… Y a-t-il une malédiction avec ce projet ?
(Sourire) Effectivement, la DREAL (Direction régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement) nous met des bâtons dans les roues. En principe, tout est prêt, mais elle nous demande toujours plus d’études sur de nouvelles espèces, des plantes, oiseaux… Si nous n’avons pas l’autorisation dans les trois semaines, il faudra de nouveau attendre un an puisque nous rentrerons dans la période où les seaux nichent.
Vous avez étrangement baptisé le Palais des Congrès « H2 ». Espérez-vous, en secret, que votre successeur le baptise à votre nom comme vous l’avez fait avec le Carré Jean Bousquet ?
H2 rappelle la forme du bâtiment en H. On va l’inaugurer en novembre 2025. Quant à mon nom, il faudrait que soit faite une demande. Je ne peux pas le faire moi-même… Enfin, je le rappelle, le quartier Montcalm est voué à changer avec l’installation de deux hôtels 4 et 5 étoiles à la place de la Chambre de commerce ainsi que l’arrivée de la fondation Viala sur l’ancienne église. La rue Jean Reboul va devenir piétonne. Les commerçants sont contents : ils pourront avoir une terrasse !
Autre gros projet : la rénovation du stade des Costières. Qu’allez-vous faire ?
Après avoir commandé une étude, nous partons vers la conservation de la tribune Nord, Sud et nous démolissons celle de l’Est pour construire un bâtiment réservé aux entreprises, telles que Bastide. Le coût avoisine 9 M€. Le stade sera homologué pour le national, pas la ligue 2. En revanche, nous allons refaire la pelouse, l’éclairage et les deux tribunes.
Où en est-il de l’installation des Galeries Lafayette à Nîmes ?
Nous venons d’avoir une réunion très productive avec la Socri, propriétaire de la Coupole. Nous ferons une conférence de presse en juin. Aujourd’hui, c’est acté ! La mairie va prendre en charge tous les abords et la Socri va sortir 9 M€ pour aménager le centre commercial avec les façades.
Un mot sur les élections européennes du 9 juin. Votre tête de liste Les Républicains François-Xavier Bellamy est-elle un bon candidat ?
C’est un candidat…
Est-ce à dire que vous le trouvez nul ?
Non, il n’est pas nul. Si on fait 8%, on sera content. Aujourd’hui, il nous manque des leaders, c’est sûr. J'attends de voir la liste, mais si c'est pour repartir avec les mêmes, ça ne fait plus rêver les électeurs. De toute façon, tant que l’on ne sait pas si Laurent Wauquiez veut y aller, on aura du mal à mobiliser.
Municipales 2026 : « Ce n’est pas à Paris de désigner mon successeur »
Enfin, terminons avec la politique nîmoise. Vous occupez votre dernier mandat. Qui pour vous succéder ?
Je ne sais pas si on aura deux candidats. Aujourd’hui, je sais que Julien Plantier, mon premier adjoint, sera candidat. Il me l'a dit il y a longtemps. Et c'est un bon candidat. Quid de Franck Proust qui ne m’a toujours rien dit. Même si je pense qu'il le sera aussi. J'ai dit aux deux, entendez-vous pour ne pas être les deux candidats, sinon, ce sera la mort. Moi, je soutiendrai celui qui sera le mieux placé. Enfin, ce n’est pas à Paris de désigner notre candidat, mon sucesseur. La règle, on peut s’en passer. À Paris, ils ne sont pas sur le terrain. Ils sont à l’ombre, dans leurs bureaux. Nous, on est au soleil et on rame ! Pas dans le désert quand même...
Qui est le mieux placé honnêtement aujourd'hui ?
Je ne sais pas. Je pense que l'on peut faire un partage de pouvoir. Un à la mairie, l'autre à l'Agglo. Mais je refuse de faire la même connerie qu'avec Yvan Lachaud...
À SUIVRE : Ce que le maire de Nîmes pense de ses adjoints... Dans la rubrique EXPRESSO à 9 heures sur Objectif Gard !