NÎMES Syndicats, politiques et citoyens appellent à la mobilisation ce mardi
Demain à 14:30 devant Carré d'art, syndicats et partis politiques se mobilisent. Une manifestation dans un contexte particulier, avec la nomination d'un Gouvernement de Droite, malgré la victoire de la Gauche aux dernières Législatives.
« Cette traditionnelle manifestation de rentrée n’est pas si ordinaire », commente Denis Lanoy, responsable de la section du PCF à Nîmes. Demain à 14:30, les organisations syndicales suivies par les partis politiques se mobilisent devant Carré d’art. « Il y a trois urgences : l’abrogation de la réforme des retraites, la hausse des salaires et la défense des services publics », martèle le militant communiste Frédéric Deschamps.
Cette manifestation intervient dans un contexte tendu. Malgré la victoire du Nouveau front populaire aux dernières législatives (194 députés élus sur 577), c’est finalement le Républicain Michel Barnier qui a été nommé Premier ministre par le président Macron. Quant au choix de ses ministres, le Républicain a pris quelques profils assez conservateurs, comme l’ancien président du groupe LR au Sénat, Bruno Retailleau.
« Mauvaise répartition des richesses »
Si la situation politique est complexe, la situation budgétaire de la France l'est tout autant : le déficit risque d'atteindre les 6% en 2024, un seuil bien au-delà de celui des 3% autorisé par la Commission européenne. Bruxelles a d’ailleurs engagé une procédure disciplinaire pour déficit public excessif. « De l’argent, il y en a ! », réagit le patron du PS gardois Pierre Jaumain, « ça fait bien longtemps que nous considérons qu’il y a une mauvaise répartition des richesses dans ce pays. »
Janie Arnéguy, du mouvement Ensemble, précise : « L’ISF (Impôt de solidarité sur la fortune) a été supprimé, il existe beaucoup de niches fiscales… Aujourd’hui, 50% du patrimoine est dans les mains des 10% des plus riches ! » La mobilisation sera-t-elle satisfaisante en termes de participation ? Dans un contexte de rentrée scolaire, difficile pour les classes moyennes de perdre une journée de salaire. D'autant que leur mobilisation massive contre la réforme des retraites, lors de la précédente législature, n'a pas été payante.
Quid de la mobilisation ?
Finalement, la Gauche n’a-t-elle pas raté le coche au moment de la nomination d’un Premier ministre ? Si le Nouveau front populaire soutenait la candidature de Lucie Castet, cette coalition a eu du mal à rebondir suite au refus du président Macron qui, avait proposé la nomination de l’ancien ministre Bernard Cazeneuve. De quoi déclencher la colère des Insoumis… Une stratégie d'Emmanuel Macron de diviser la Gauche pour mieux régner ? « Emmanuel Macron n’a jamais eu l'intention de le faire. Michel Barbier, c’était dans les tuyaux depuis longtemps », soutient Marianne Bernède, coréférente de Génération.s.
Reste, à présent, à savoir comment la bataille s'engagera à l'Assemblée nationale à l'approche de l'examen de la loi de Finances 2025. Pour l'heure, insoumis, socialistes, communistes et écologistes ne sont pas d'accord sur la procédure de destitution du président de la République... Toutefois, Denis Lanoy rebondit : « Les choses doivent être pensées et débattues pour qu’il y ait de la raison dans les décisions qui sont prises. » Gare néanmoins à ce que ces débats ne laissent pas trop de traces...