LE VIGAN La CGT locale en pleine relance après la bataille perdue sur la réforme des retraites
Une cinquantaine d'adhérents a participé, ce jeudi à Molières-Cavaillac, au congrès de l'union locale (UL) CGT du bassin viganais, qui ne s'était plus tenu depuis 2016. Coralie Joly Jonget a été élue secrétaire de l'UL, en remplacement de Yoann Cluchier. Si le syndicat a perdu - avec d'autres - la bataille contre la réforme des retraites, les responsables viganais pensent avoir gagné celle de l'opinion, ce qui a donné lieu à quelques adhésions. Dans un bassin compliqué en matière d'emploi, les adhérents de la CGT se répartissent assez bien entre public et privé, même si le non-lucratif domine.
Dans la lignée de l'élection de Sophie Binet à la tête de la CGT nationale, c'est une femme qui devient responsable de l'union locale CGT du Vigan, Coralie Joly Jonget, issue de la fonction publique hospitalière et qui fut à l'avant de toutes les manifestations viganaises contre la réforme des retraites. Le bureau s'est, lui aussi, féminisé. Le renouveau devrait faire du bien à une section syndicale qui n'avait plus tenue de congrès depuis 2016 et que la crise Covid avait gardé en sommeil.
La lutte contre la réforme des retraites l'a réveillée, "même si on a perdu sur le fond, reconnaît Aubry Carles, le trésorier, on gagné la bataille de l'opinion". Un constat qui s'est vérifié dans les adhésions, même si l'échelle reste limitée sur le pays viganais, alors que l'UL réunit un peu plus de salariés issus du public que du privé, et parmi ces derniers, beaucoup travaillent dans le secteur privé non-lucratif. "Le secteur privé est très sinistré en termes de chômeurs, souligne Aubry Carles, récemment le chômage a encore augmenté de 3 % ici."
S'il reste environ 150 salariés chez Well, ou que "deux ou trois boîtes restent présentes" - comme la scierie UFV de Molières-Cavaillac - "le reste, c'est surtout du secteur commercial". "Et je ne vois pas comment ça peut aller mieux, relaye la nouvelle secrétaire, Coralie Joly Jonget. Désormais Le Vigan et la communauté de communes travaillent ensemble, c'est positif. Mais l'attractivité manque." Coté public, Coralie Joly Jonget a bien vu son point de fonctionnaire augmenter de 1,5 %. "Ça fait 12 € par mois", sourit-elle, sans attendre beaucoup, donc, des 5 % promis par la suite.
Car c'est bien le salaire qui est désormais au centre du débat social. "Mais le débat est à sens unique, poursuit la néo-secrétaire de la section. Après les retraites, le Gouvernement devait voir les syndicats pour parler salaires et travail. On n'a rien vu." Et les secteurs délaissés ne manquent pas, selon les militants CGT, comme le médico-social, où la prime Ségur et la mesure Laforcade, qui n'ont pas été servies à tous les salariés de façon équitable, participent de la colère au lieu de la calmer.
"La CGT est porteuse de projets", insiste Aubry Carles, qui se remémore l'époque où le syndicat avait réfléchi, avec Well, à la conception de collants bio. "C'était du circuit-court, avec tous les champs de chanvre qui existent en France... Et si l'industrie est là, elle apporte le reste. Alors que, pour l'instant, la dynamique est plutôt aux fermetures, comme avec le tribunal d'instance ou le centre des impôts. S'il n'y a pas de réelle volonté politique, les services continueront à partir."