Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 28.05.2021 - thierry-allard - 3 min  - vu 216 fois

ÉCONOMIE Le nombre de chefs d’entreprise en situation de chômage recule dans le Gard et en région

Un rideau baissé lors du confinement n°2... (Photo Archives Anthony Maurin).

En 2020 en Occitanie, 2 872 chefs d’entreprise ont perdu leur emploi. Ce chiffre est en baisse de 35,6 %, une baisse qu’on retrouve dans le Gard. 

Ces chiffres, dévoilés par l’association GSC, qui propose une assurance volontaire en cas de perte d’emploi des chefs d’entreprise et la société Altares dans le cadre de leur Observatoire de l’emploi des entrepreneurs démontrent, d’après elles, que « Les mesures prises par le Gouvernement dans le cadre de la crise de la covid-19 ont protégé temporairement les dirigeants de la faillite ». 

Malgré tout, l’Occitanie reste « fortement impactée » par le chômage des entrepreneurs, qui touche plus particulièrement l’Hérault et la Haute-Garonne, qui concentrent à eux deux près de la moitié des pertes d’emploi chez les entrepreneurs de la région. Le Gard en compte 380 en 2020, soit 35,7 % de moins qu’en 2019. Notre département est conforme à la moyenne régionale. 

Seule la Lozère connaît une hausse du chômage de ses chefs d’entreprises, à +3,1 % (33 personnes). La moyenne d’âge des chefs d’entreprise concernés est de 48,5 ans, soit un an et demi de plus qu’en 2019. « Ces chefs d’entreprise "senior" et expérimentés auront davantage de difficultés à rebondir après le prononcé de la liquidation judiciaire de leur entreprise », analyse l’observatoire, qui note aussi que ce sont les TPE qui paient le plus lourd tribut, avec plus de la moitié des dirigeants concernés.

« Cependant, ce sont les PME, souvent installées depuis plusieurs années dans leur secteur, qui ont connu la plus forte progression : 27 entreprises employaient plus de 50 salariés en 2020 contre 14 en 2019, poursuit l’observatoire. La nécessaire agilité dans un contexte de crise n’est pas toujours aussi bien ancrée dans des structures d’envergure. »

Quant aux secteurs d’activité les plus concernés, ils s’agit sans surprise de la construction, du commerce, de l’hébergement, de la restauration et des débits de boisson, qui représentent à eux seuls près des deux tiers des pertes d’emploi en Occitanie. 

Pour le président de l’association GSC Anthony Streicher, « Malgré un recul historique, ils sont 2 872 femmes et hommes chefs d’entreprise à se retrouver sans activité en région Occitanie. Un niveau dramatiquement élevé. Ces chiffres doivent nous inciter à la plus grande prudence car l’arrêt progressif des aides va provoquer un véritable raz-de-marée. Notre devoir est de sauver et de protéger tous les entrepreneurs, qui créent de la richesse et des emplois dans nos territoires. »  

Dans ce contexte, le président de l’association GSC indique qu’il a « demandé à ce que le plafond et les conditions d’accès à l’allocation des travailleurs indépendants (ATI) soient temporairement modifiés jusqu’au 30 juin 2022. Mais, au-delà de la situation d’urgence, tous les dirigeants doivent avoir connaissance des filets de sécurité existants et des moyens de protéger leur famille, leurs revenus quand tout s’écroule. C’est notre responsabilité collective de les informer pour éviter des situations dramatiques. » 

Ces baisses du chômage des dirigeants sont en trompe-l’œil pour le directeur général d’Altares Frédéric Barth : « Un record de création d’entreprises, un nombre de défaillances au plus bas depuis 30 ans ! Dans un contexte économique et sanitaire inédits, ces remarquables indicateurs de performance ne font toutefois pas illusion. En 2020, l’économie réelle a mis un genou à terre et les entrepreneurs se sont efforcés de tenir au prix d’efforts humains et financiers exceptionnels. » 

Toutefois, ce dernier affirme que si l’économie locale va vers des jours meilleurs, la situation ne va pas s’améliorer sur le front du chômage des chefs d’entreprise : « La reprise se profile mais avec elle, aussi, le durcissement du risque commercial et financier. Le nombre de dirigeants en situation de perte d’emploi devrait augmenter en 2021 et plus encore en 2022. » 

Thierry Allard

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