FAIT DU JOUR La vente en vrac accélère : Woodland Garden dans les starting blocks
Christophe Ribot, Morgan Hinque et Laurent Odiot ont développé un distributeur écoresponsable de vrac alimentaire sous la marque Woodland Garden, dont le siège est situé à Marseille. Les trois associés ont installé leur usine de fabrication dans la zone industrielle Domitia-Sud à Beaucaire, depuis le mois de juin 2021.
Le vrac gagne du terrain, avec 5,4 millions de foyers adeptes de la pratique (source Nielsen) en France. Réduction des déchets, du gaspillage alimentaire : le vrac est aussi une solution économique pour le consommateur. Sur le principe, Christophe Ribot n'a rien à redire, lui-même est pratiquant.
Et justement, l'expérience l'a mené sur le chemin de la réflexion. "On voit souvent dans ces trémies en plastique des traces, ce qui soulève une question en matière d'hygiène. Et puis, on ne sait pas d'où viennent ces produits, ni leur marque", rapporte l'ingénieur en mécanique.
Cet homme, domicilié près d'Aix-en-Provence mais natif d'Alès, a donc imaginé en 2020, un système qui comblerait tous ces manquements identifiés. Il s'agit d'un distributeur de vrac en bois certifié écoresponsable, dans lequel on insère un sachet d'aliments secs, de la semoule aux cerneaux de noix, sur lequel la marque sera inscrite
"Ces sachets appelés coussins sont les plus répandus dans le secteur de l'agroalimentaire. Le coût du conditionnement est très bas et très performant en termes de durée de vie et de conservation des aliments." En deux ans, 19 prototypes ont été réalisés.
L'usine de production installée à Beaucaire
Pour la création de marque, Christophe Ribot dirigeant de la société Agropesage, s'est associé à Laurent Odinot et Morgan Hinque. Le premier, originaire de Marseille, est un expert de la vente et du marketing, le second est un ingénieur en automatismes, natif de Meynes, résidant à Bellegarde. Le trio a installé son usine de fabrication dans la zone industrielle Domitia à Beaucaire. "C'était une question d'opportunité, et puis nous ne sommes pas loin des autoroutes A7 et A9", souligne Christophe.
L'atelier se trouve au rez-de-chaussée du bâtiment d'une surface totale de 1 200 m2 situé à proximité du parc photovoltaïque de la Compagnie nationale du Rhône. Deux salariés se relaient actuellement sur les différents postes dont certains sont mécanisés, comme le centre d'usinage. Les associés prévoient l'embauche de dix autres personnes dans le courant de l'année 2023
"D'ici à trois ou quatre ans, l'équipe de production devrait atteindre les 50 techniciens polyvalents qui travailleront en 3x8", insiste le Cévenol. Car les ambitions sont grandes. 10 000 distributeurs ont déjà été commandés pour 2023 et le trio vise 80 000 unités par an dans un avenir proche.
"La phase de développement est désormais terminée." Après deux ans de préparation, de tests, le distributeur écoresponsable de vrac alimentaire est fin prêt à être déployé dans les commerces, les magasins spécialisés comme les grandes et moyennes surfaces. Le groupe Carrefour s'est déjà montré intéressé par le concept, de même qu'Intermarché et Nestlé, entre autres.
Rappelons que l'article 11 du projet de loi Climat et résilience, fixe un objectif d'au moins 20% de surfaces consacrées à la vente en vrac d'ici à 2030 dans les grandes et moyennes surfaces de plus de 400 m2. Voilà qui devrait mettre du beurre dans les pâtes du trio.
Woodland Garden lève un million d’euros
Pour financer son besoin en fonds de roulement, Woodland Garden a levé un million d’euros auprès des réseaux Provence Angels et Melies Business Angels, de leurs partenaires bancaires, de Région Sud Investissement et d'autres entreprises comme Ultérïa. Ces fonds vont surtout lui permettre de finaliser son outil industriel dans son usine de Beaucaire, de financer le stock de bois et de recruter.