L'IMAGE Après 46 ans chez Florazur, l'Alésienne Brigitte Roche laisse la main
Véritable institution du centre-ville d'Alès implantée au n°1C de la place de l'Abbaye depuis plus de 50 ans, l'enseigne Florazur va changer de propriétaire. Employée de la fleuristerie dès 1976 avant d'en prendre la gérance, Brigitte Roche la laisse aux mains de Michèle Taricco, une amie.
"Ce matin, Michèle a voulu ouvrir le magasin et plusieurs voisins se sont arrêtés pour la surveiller car elles trouvaient ça louche que ce ne soit pas moi qui ouvre. C'est ça l'esprit du quartier", s'amuse Brigitte Roche, gérante de la fleuristerie Florazur depuis plus de 40 ans. À un an d'une retraite bien méritée, l'Alésienne a souhaité mettre en vente sa boutique il y a quelques semaines en misant sur "le bouche-à-oreille".
Et ce dernier a fonctionné puisqu'une offre a émané de son cercle rapproché. "Avec Brigitte, on se croise tous les jours chez le fournisseur. Entre nous, ça a été un coup de foudre amical. Donc pour moi, c'était illogique que ce magasin historique ferme ses portes", expose Michèle Taricco, gérante de la fleuristerie Casa di Fiori située dans la galerie d'Hyper U, sur la rocade sud, et qui s'est portée acquéreuse pour la boutique du cœur de ville.
Rajeunir sans dénaturer
Rapidement, les deux amies ont fait affaire en signant le compromis de vente. "Il y avait des signes entre nous. Les deux prénoms de son mari sont les prénoms de mes deux enfants", se marre Brigitte Roche. Et celle qui va redevenir employée du magasin jusqu'à son départ à la retraite d'ajouter : "Je suis contente parce qu'avec Michèle, le magasin reste entre de bonnes mains. Dans le quartier, c'est une véritable institution. Ça a toujours été Florazur et grâce à Michèle ça va le rester !"
Originaire des Bouches-du-Rhône, la dernière nommée connaît le commerce de proximité et n'est pas effrayée par ce défi : "Je tenais une enseigne similaire dans un petit village. Je sais que la clientèle et le débit de vente ne sont pas les mêmes que dans une galerie marchande." Après avoir revendiqué pendant un demi-siècle l'exercice du métier de fleuriste "de manière traditionnelle", Florazur s'apprête à prendre le virage de la modernité. "Sans le dénaturer, je veux un peu rajeunir le magasin pour attraper des clients un peu plus jeunes", précise celle qui a déjà modifié l'agencement des 100 m² de surface de vente.
À l'approche de la Fête des mères (dimanche 29 mai) qui constitue "la plus grosse fête de l'année pour les fleuristes" et près de 30 % de leur chiffre d'affaires annuel, la fleuristerie accueillera bientôt de nouveaux produits tels que des fleurs séchées, des créations et du bois flotté. Puisqu'elle ne sera jamais très loin, Brigitte Roche veillera à ce que Florazur reste "un commerce de proximité" qui fait la fierté de tout un quartier.
Corentin Migoule