GARD RHODANIEN Des moutons dans les vignes, "c'est bénéfique pour tout le monde"

Maguy Roudil, une viticultrice taveloise, et Philippe Bonnet, un berger gardois, tous deux intéressés par le projet de vitipastoralisme.
- photo DRD'ici quelques mois, on pourrait bien voir des moutons dans les vignes du Gard rhodanien. Les viticulteurs s'organisent pour accueillir des éleveurs et leurs bêtes sur leurs parcelles. Une réunion a eu lieu à Tavel, ce lundi.
Plutôt que de désherber ou d'utiliser des engrais, certains viticulteurs préfèrent des méthodes plus respectueuses de l'environnement. Notamment le vitipastoralisme qui consistent à faire paître des moutons dans les cultures, pendant la basse saison. Il y a plusieurs mois, l'Agglomération du Gard rhodanien a envoyé un courrier pour savoir si des viticulteurs seraient intéressés par la démarche. Plusieurs ont répondu favorablement et ont indiqué dans un questionnaire quelles parcelles pourraient s'y prêter.
En partenariat avec la Chambre d'agriculture du Gard, le Groupement de développement agricole (GDA) de Bagnols et avec une subvention de la région Occitanie, le projet avance. Plusieurs éleveurs qui seraient d'accord pour tenter l'expérience ont été identifiés. "Il y a un vrai besoin. Quand on trouve un troupeau, tout le monde est intéressé", assure Louis Lefebvre, président du GDA. Afin de pérenniser la démarche dans le Gard rhodanien, les viticulteurs se regroupent et s'organisent par zones. L'idée étant d'avoir suffisamment de surfaces dans un même périmètre à paître pendant plusieurs semaines pour convaincre un berger d'y mener son troupeau.
Avoir assez de surfaces à paître au même endroit
"Idéalement, il faut qu'on dispose d'un endroit assez regroupé où on peut rester un mois sans trop de déplacements. (...) Il faut qu'on ait un calendrier de pâturage en tête", commente Philippe Bonnet, berger installé dans le Gard depuis 2007 et intéressé pour venir dans le secteur de Tavel, Roquemaure, Pujaut et Lirac. Il détient 2 200 brebis mères, alors le patûrage est essentiel : "L'intérêt, c'est d'avoir de la nourriture gratuite pour les bêtes." Il a noué au fil des années des contrats solides avec les communes, mais il voit de plus en plus de propositions en vitipastoralisme, une pratique ancienne qui revient dans l'actualité. Cela se fait déjà dans beaucoup d'endroits.
Pour les parcelles aussi, la présence des ovins a ses avantages. C'est un bon moyen d'entretenir la végétation quand les vignes n'ont pas encore fait leurs feuilles. "Cela crée un engrais naturel. Les moutons désherbent, plus besoin d'engager quelqu'un pour passer un coup de rotofile. La laine laissée sur les souches va être réutilisée par les oiseaux pour former leur nid. C'est bénéfique pour tout le monde", liste Maguy Roudil, viticultrice taveloise, qui avait déjà fait appel à un berger il y a quelques années mais n'en trouve plus. Elle se rappelle aussi, quand elle était petite, du berger de Tavel suivi par tous les enfants quand il rentrait son troupeau. Une madeleine de Proust qu'elle aimerait bien retrouver. D'autant que la présence de moutons dans les vignes constitue aussi un plus pour l'image de la profession auprès des consommateurs.
Le partenariat se veut donc gratuit car gagnant-gagnant entre les viticulteurs et les éleveurs. Une réunion entre les personnes intéressées s'est tenue à Tavel, ce lundi. Deux autres ont eu lieu à Sabran et à Orsan où deux bergers différents étaient présents à chaque fois. "Au total, 1 000 hectares ont été proposés sur tout le Gard rhodanien par une quarantaine de viticulteurs", chiffre Gabrielle Martel, qui travaille à la Chambre d'agriculture et accompagne le projet de vitipastoralisme.
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