La saison des plantations de la Scop anduzienne Agroof dans le cadre de son plan "20 000 pieds sur Terre" touche bientôt à sa fin. L'une des dernières opérations d'un hiver au cours duquel 78 projets ont été accompagnés par le bureau d'études spécialisé en agroforesterie, a eu lieu ce samedi matin à Saint-Hilaire-de-Brethmas sous un soleil resplendissant. 

Peu après 9 heures, une trentaine de personnes ont débarqué au Mas de la Rouquette pour ce chantier de plantation d’arbres parrainés par le réseau Leader Alès et 7 de ses entreprises membres que sont Str, Apodis/Anyrox, S Group, SDTech, Dinopédia, 7tech, LFB, et Web Géo Services. Après un briefing des troupes dans les murs du somptueux mas du XVIIe siècle Le Comptoir Saint-Hilaire, les volontaires du jour ont emprunté sur plusieurs hectomètres le sentier qui mène au parc à cochons bordé d'oliviers et de champs de lavande. 

Il est la propriété de Benoît Georges, jeune éleveur porcin de 28 ans qui assure le volet agricole du domaine. Membre de la filière d'excellence "Baron des Cévennes", le dernier nommé explique la connexion avec Agroof : "Avec la filière, on a un cahier des charges très strict pour améliorer la qualité de la viande. Après une inspection, on m'a expliqué que le bas de mon parc n'était pas assez ombragé pour les cochons. Alors on m'a mis en relation avec Agroof pour y remédier."

C'est tout le sens de l'intervention du jour piloté par la Scop anduzienne, en présence de son fondateur Fabien Liagre et de Daria, conseillère en agroforesterie. Après la démonstration de la dernière nommée, les représentants des 7 entreprises engagées, venus pour la plupart avec des membres de leur famille, parfois très jeunes, se lançaient dans la plantation de 107 arbres. 

Au cœur du parc à cochons de trois hectares, chaque plantation suivait un process bien précis. Il s'agissait dans un premier temps de creuser les trous à la pioche, avant d'y plonger l'arbuste jusqu'au collet et de recouvrir de terre puis de tasser à la main. "Ce qui est le plus important, c’est d’éviter les bulles d’air pour que les racines soient en contact avec la terre. C'est ça qui favorisera la pousse", a annoncé Daria.

Après quoi, une toile de paillage en chanvre - qui protège les racines en périodes de gel ou de fortes châleurs et empêche la concurrence des autres essences - était posée, étape suivie de l'installaiton de la "protection cactus" pour assurer la perennité de l'arbre et son développement, le tout ayant été consolidé par des piquets de vigne et du fil de fer. La toute dernière opération consistait à réaliser le plombage avec une dizaine de litres d’eau par arbre.

Pour la plantation du jour, des plants productifs avaient été choisis par les ingénieurs d'Agroof en lien avec les intentions de l'agriculteur. En effet, des chênes à glands doux qui, dans une dizaine d'années, pourront contribuer à l’alimentation des cochons, des mûriers dont les feuilles sont très nourrissantes, des figuiers et un arbousier ont été plantés ce matin. "Le gland de chêne est très riche en protéines, en acides aminés essentiels et en acides gras insaturés, ce qui améliore la santé des animaux mais aussi la qualité de la viande produite", détaille Benoît Georges, lequel choie son cheptel de 30 cochons de la race rustique Duroc qu'il envisage de doubler d'ici peu. 

"Notre objectif, c'est de démontrer aux entreprises que leur parrainage est concret. On suit les projets pendant plusieurs années, on donne des nouvelles de la pousse des arbres. En cas de mortalité des arbres, on procède à un renouvellement", résumait Virginie Sanfelieu, responsable Animation d'Agroof. Quant à Benoît Georges, c'est avec de la suite dans les idées que s'opérait cette plantation : "À l'avenir, on aimerait se consacrer à l'agrotourisme en faisant visiter à nos clients de la maison d'hôtes les oliviers, les lavandes et les cochons."