Publié il y a 8 mois - Mise à jour le 19.03.2024 - François Desmeures - 2 min  - vu 370 fois

SALINDRES Au niveau régional, l'ARS accélère la recherche de PFAS

Combien l'eau potable contient de teneur en PFAS dans la région Occitanie ?

- DR

L'agence régionale de santé (ARS) organisait, ce lundi matin, une visioconférence sur les analyses qu'elle poursuit afin de déceler des PFAS (per et polyfluoroalkylées) dans l'eau potable. Si la directive européenne qui contraint les États à s'y intéresser date d'avant les récentes révélations sur les rejets de l'usine Solvay de Salindres, le point presse réalisé - alors même qu'il n'existe pas encore de résultats d'analyses - tend à rassurer la population sur la qualité des eaux potables, que l'ARS est chargée de vérifier. L'agence annonce 329 points de prélèvements sur les 13 départements de la région, dont 46 dans le Gard.

Les captations d'eau potable vont faire l'objet de surveillance de la part de l'ARS • Illustration François Desmeures

4 590 points de captage d'eau potable en Occitanie pour lesquels "95 % des résultats d'analyse sont conformes aux limites de qualité en vigueur, entame le directeur de l'Agence régionale de santé (ARS), Didier Jaffre, sur 15 000 points de surveillance". Alors que la ressource deviendra forcément plus rare avec le réchauffement climatique, et que les polluants risquent d'y être plus concentrés, l'ARS souhaite répondre à "ce sujet qui suscite beaucoup d'interrogations, poursuit Didier Jaffre, cette problématique émergente dont nous ne savons pas tout." 

Si ce n'est que certains PFAS sont vus comme responsables de perturbations du système endocrinien ou encore responsable de petits poids de naissance. "Il est complexe d'évaluer l'impact sur la santé en fonction des différentes voies d'exposition, plaide Betty Zoumbo, directrice adjointe de l'ARS Occitanie. Nous n'avons pas encore toute la connaissance en la matière."

Polluants persistants

Mais le sujet inquiète suffisamment pour que, sur les plus de 4 000 composés chimiques des PFAS, vingt vont être recherchés activement dans les eaux, selon une directive de l'Union européenne, à partir de 2026. "Nous avons décidé d'agir en avance, dès 2024, se félicite Didier Jaffre. Nous lançons une campagne exploratoire sur 329 sites des treize départements de la région." À la recherche de ces "polluants persistants", poursuit Yannick Duran, ingénieur en santé environnementale, "très peu dégradables dans l'environnement". Des composants chimiques qui se retrouvent dans les produits "hydrofuge, dans certains ustensiles de cuisine, des emballages en carton, sans la mousse anti-incendie, dans les cosmétiques waterproof, les semelles de fer à repasser, etc. On va, donc, les retrouver dans tous les mlieux d'ensemble de la chaîne alimentaire."

La norme européenne est de 0,1 mg/l depuis le 1er janvier 2023. "Ce n'est pas un seuil sanitaire, précise à son tour Olivia Hanote, également ingénieur en santé environnementale. Mais ce sont des produits indésirables et on n'en vaut pas dans l'eau potable, ce n'est pas leur place." L'ANSES (agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail) se chargera, courant 2024 ou 2025, de fournir un seuil sanitaire. La Région prend, donc, les devants, avec "329 points de prélèvement qui n'ont pas été choisis au hasard, en lien avec nos partenaires de la Dreal"(*).

Si la norme est dépassée, "on limitera la consommation de l'eau, si le taux est élevé. S'il ne l'est pas, on demandera de mettre en place des moyens de traitement pour améliorer la filière". 121 prélèvements avaient déjà été effectués à la date de ce lundi 18 mars. "Nous n'avons noté aucun dépassement dans le cadres de ces analyses." À Salindres, les prélèvements ont bien eu lieu. Mais les résultats ne sont pas encore disponibles et sont attendus courant avril. 

(*) Les 46 sites de prélèvement gardois précis devaient être mis en ligne au cours de la journée de lundi par l'ARS. Il n'en a rien été. 

François Desmeures

A la une

Voir Plus

En direct

Voir Plus

Studio