L'étude de marché a été lancée par la CCI du Pays d'Arles en 2022. L'objectif était alors d'identifier les besoins des entreprises notamment en termes de formation, pour leur permettre de se développer. Résultat, "il y a une forte demande sur les formations commerciales mais on observe aussi une évasion de nos jeunes essentiellement vers Avignon, Aix-en-Provence, Marseille, mais aussi Lyon, Montpellier", rapporte Stéphane Paglia, président de la CCI du Pays d'Arles. Toujours d'après cette étude, sur les 2 000 à 2 500 bacheliers annuel, environ 1 500 quittent le territoire. Parmi ceux-là, il y a ceux qui ont envie et les moyens de partir. Mais il y a aussi ceux qui sont contraints de quitter le territoire pour suivre leur cursus. Et puis ceux qui ne peuvent pas partir, faute de moyens, laisser là sur le quai de gare. "Il faut savoir que sur le Pays d'Arles, il y a six quartiers prioritaires de la Ville, trois à Arles, un à Châteaurenard, un à Tarascon et un à Boulbon", rappelle le président. 

"Des formations de plus en plus professionnelles"

"Notre but, c'est de garder nos pépites ici et ne pas avoir de désertification." À tout but, une stratégie. En complément de son offre actuelle, le CFA de la CCI du Pays d'Arles, avec le soutien de la Région Provence-Alpes Côte d'Azur et du Département des Bouches-du-Rhône, lance à compter du 12 novembre, une nouvelle formation certifiante en alternance, sur deux ans, de niveau bac +2, du réseau Negoventis, "Gestionnaire d'unité commerciale". Il s'agit d'une formation opérationnelle ouverte aux titulaires d'un bac général, technologique, professionnel ou d'un titre de niveau 4 ainsi qu'aux personnes ayant eu jusqu'à trois années d'expériences professionelles dans le secteur d'activité commerce-distribution. "Aujourd’hui, on fait des formations de plus en plus professionnelles, des formations qui permettent l’alternance, c’est-à-dire un aller-retour entre le centre de formation et l’entreprise pour donner du sens au contenu pédagogique", explique Thierry-Olivier Gascard, directeur Formation Emploi Compétences CCI du Pays d'Arles. En moyenne, l'alternant passera 70 % du temps en entreprise.

Cette formation concerne tous types d'entreprises et d'activités dans les secteurs de la vente et de la relation clients. "Je suis passé par l'apprentissage. Né à Tarascon, j'ai dû partir pour pousuivre mes études", témoigne Christophe Miralles. Le fondateur et gérant de CBI Emploi recrute régulièrement des apprentis, lesquels rencontrent souvent la même problématique. Mais au final, son bilan est positif, "sur dix apprentis, j'en ai embauché huit." Et le même de poursuivre : "Ces jeunes apportent de la modernité, sur certaines choses comme les réseaux sociaux, ça a été le cas pour moi, ils nous font avancer plus vite." À noter que les entreprises bénéficient d'aides financières : 6 000 € de l'État pour l'embauche d'un apprenti de moins de 30 ans, exonération totale ou partielle de cotisations sociales, entre 1 000 et 4 000 € de l'Agefiph pour un travailleur handicapé. 

1,5 M€ d'investissement

La formation se déroulera dans les locaux de la CCI du Pays d'Arles, au Palais des Congrès, seulement cette année. Car en réalité, cette nouvelle offre est la première pierre d'un projet entamé il y a plus d'un an : celui de la création d'une école de commerce à Arles. La chambre consulaire a racheté l'ancien local de la Mutualité sociale agricole situé tout près du lycée Pasquet, le long du boulevard Marcellin-Berthelot. Coût de l'opération, travaux compris : 1,5 M€. "Ce local est bien placé, il permettra de ramener la jeunesse vers le centre ville et d'apporter une dynamique économique car les retombées économiques par élève sont estimées à 10 000 €. L'avantage, c'est aussi qu'il se trouve à proximité des jonctions de bus ainsi que de tous les équipements dédiés aux étudiants comme le restaurant universitaire", ajoute Stéphane Paglia. L'ouverture est prévue pour le mois de septembre 2025. La CCI du Pays d'Arles espère, à termes, accueillir entre 120 à 130 étudiants sur le campus et "ouvrir un Bachelor et un Master ou deux afin d'offrir aux jeunes l'opportunité de suivre un cursus complet."