AUJAC Malgré la Fondation du Patrimoine, le château du Cheylard loin de boucler le budget de la consolidation
Le château du Cheylard d'Aujac
- François DesmeuresLe loto du patrimoine a attribué 70 000 € au château du Cheylard, à Aujac, pour la sécurisation et la restauration de sa tour ronde, ainsi que la mise hors eau du bâtiment. Mais cette tranche de travaux est estimée à plus de 320 000 €. La Fondation du patrimoine a lancé un financement participatif pour abonder le budget. La consolidation complète du château est évaluée à 4 millions d'euros.
Depuis l'hiver 2019-2020, les travaux sont devenus très urgents. En deux fois, des pierres de la tour ronde du château du Cheylard se sont retrouvées à terre, dans la cour entre château et ferme. "Il manque un bout de machicoulis et de toiture, raconte Marlène Léautier, la propriétaire des lieux, héritière d'un bijou qui toise la vallée de la Cèze, mais dont le maintien nécessite des fonds importants. La tour ronde doit être rejointée entièrement".
Une tour ronde bâtie "comme un marqueur social", poursuit Marlène Léautier, alors que le propriétaire d'alors, Cubières, vient d'être fait baron par Henri IV, dans la première décennie du 17e siècle. Une tour "qu'on ne peut pas rater quand on est sur la route", à l'angle sud sud-ouest de la bâtisse. "Elle n'a véritablement servi qu'un peu, a moment des guerres de religion." Elle a aussi, en temps de paix plus récents, abrité le sommeil de membres de la famille.
Estimés à un peu plus de 320 000 €, les travaux d'urgence du château prévoient également la bâchage du toit du logis, sous lequel l'alignement des bacs en plastique collecteurs de pluie inquiète quant à la pérennité de la structure. Car le devis de 320 000 € ne serait, en réalité, qu'un point de départ. "Il y en a pour environ 4 millions d'euros pour l'ensemble de la consolidation du château", soupire Marlène Léautier. Une somme bien loin des possiblités de la propriétaire.
Pour ce patrimoine inestimable, dont la construction court du 13e au 17e siècle, Région, Union européenne et État se mobilisent aussi, en plus des 70 000 € du Loto du patrimoine. Un loto qui "apporte généralement entre le quart et le tiers du montant des travaux", explique Bernard Ducroix, délégué gardois de la Fondation du patrimoine. Ici, la somme représente une proportion moindre que ce que les travaux d'urgence réclament. Le don du loto est complété par un financement participatif qu'il est possible d'abonder sur le site de la Fondation du patrimoine (en cliquant ici). La cagnotte espère atteindre les 110 000 €. Elle en est, à ce jour, à 1 530 €.
