GANGES Si Emmanuel Macron n'a pas prévu de les voir, les Gardois l'attendent
Ce jeudi matin, le président de la République se rend au collège Louise-Michel de Ganges pour deviser sur l'éducation, entouré de collégiens. Si le député de la circonscription héraultaise a été convié, élus et acteurs du côté gardois n'ont pas été invités. Alors que la maternité a fermé en décembre, ils regrettent de ne pas pouvoir en parler à celui qui a décoré le propriétaire de la clinique de la Légion d'honneur, alors que la maternité fermait.
"Je reviens d'une cérémonie protocolaire à la gendarmerie de Valleraugue, avec d'autres élus. Aucun n'a été invité." Le président du Pays viganais, Régis Bayle, pense alors que seuls le maire de Ganges, Michel Fratissier, et le conseiller départemental du canton, Jacques Rigaud, seraient invités. Mais "côté gardois, personne, constate-t-il. Étant donné ce qui s'est passé sur la maternité, on trouve que ça relève de la grossièreté et de la provocation". La maire du Vigan, Sylvie Arnal, y ajoute le qualificatif de "mépris. Il y avait matière à nous rencontrer. Le Président Macron veut aller au devant de la ruralité mais il vient, a priori, une heure sur place. Et c'est tout. Pourquoi, alors, avoir choisi Ganges ?".
Éloigné du parti présidentiel, le député insoumis de la circonscription, Sébastien Rome, sera bien présent, pour "l'accueillir de façon républicaine". Lui pense savoir pourquoi c'est ce collège qu'Emmanuel Macron met à l'honneur. "Il y est fait un gros travail sur la laïcité, la République et le devoir de mémoire, souligne le député. Il y a dix jours, j'ai reçu de ces collégiens à l'Assemblée nationale. On a aussi rallumé la flamme du soldat inconnu. Deux semaines avant, j'y étais, justement, pour parler des valeurs de la République."
"Il veut tourner la page de la réforme, mais les Français ne le veulent pas"
Coralie Jonget, membre de la CGT du Vigan
Sébastien Rome espère aussi pouvoir glisser au président de la République quelques mots sur la situation locale, "parce qu'on m'a dit que, quand il arrivera, il y aurait un échange". Réforme des retraites et ruralité seraient mis au menu de la discussion par le député de la 4e circonscription de l'Hérault, s'il en a la possibilité. Mais aussi, bien sûr et surtout, le sort de la maternité. "J'aimerais bien que les 11 millions d'euros promis par l'État pour la nouvelle clinique soient assortis d'obligations à rouvrir la maternité. Ou, sinon, que le groupe doive rembourser la somme." Le député de l'Hérault souhaite aussi aborder le problème des urgences de Lodève, de l'étoile ferroviaire autour de Montpellier (qui pourrait concerner Sommières), ou de la colère rurale par rapport aux zones urbaines à faible émission.
Pas invités, les élus gardois iront donc grossir les rangs du comité d'accueil qui attendra le président de pied ferme, "avec notre écharpe, au milieu du peuple que nous représentons", insiste Régis Bayle. Ils ne seront évidemment pas les seuls. "Il veut tourner la page de la réforme, mais les Français ne le veulent pas", insiste Coralie Jonget, de l'union locale CGT du Vigan, qui sera parmi les manifestants et se dit "surprise de sa venue en territoire rural".
"La manifestation aura lieu à partir de 10 heures, devant la mairie", précise Mathieu Guy, de l'union locale CGT de Ganges. Sans risque que la police vienne les déloger puisque la manifestation est autorisée. Il n'y aura pas, en revanche, "de défilé sur la rocade, on va se cantonner au centre-ville", poursuit Mathieu Guy, qui croit savoir que pas moins de 600 CRS sont attendus pour sécuriser le déplacement d'Emmanuel Macron.
Ce mercredi, dès midi, sur le parcours que le cortège présidentiel empruntera, entre la caserne des pompiers et le collège, il était interdit de se garer par arrêté municipal. Dans l'après-midi, la fourrière a commencé à retirer les véhicules encore garés. Une façon de s'annoncer qui n'aidera pas à rendre le déplacement plus populaire auprès d'une bonne partie des citoyens.