LÉGISLATIVES Sur la 3e circonscription, Sabine Oromi (Nouveau Front populaire) appelle l'union "au vu du danger"
Sur la 3e circonscription du Gard, la communiste Sabine Oromi sera la candidate du Nouveau Front populaire. Avec son suppléant socialiste Vincent Poutier, ils veulent fédérer les électeurs de Gauche et combattre le Rassemblement national.
"En politique, il y a les adversaires et les ennemis", lance Sabine Oromi. Par ennemis, elle entend l'extrême-droite et notamment le Rassemblement national. La candidate encartée au Parti communiste depuis qu'elle a 19 ans se présente de nouveau face à Pascale Bordes (RN), la députée sortante. En 2022, elle s'était inclinée au premier tour, en 3e position, avec 20,66%. Cette fois, elle repart avec l'élan du Nouveau Front populaire, qui marque l'union de la Gauche en coalisant notamment le Parti socialiste, le Parti communiste français, La France insoumise et Les Écologistes. "Il était temps. S'il n'y avait pas union, je ne serai pas repartie. On ne peut pas faire autrement au vu du danger", assure Sabine Oromi.
Âgée de 55 ans, la candidate bagnolaise du Nouveau Front populaire est professeure d'espagnol au lycée Philippe-Lamour, à Nîmes. Elle est également engagée dans plusieurs associations "pour aider" et syndicaliste au SNES. Issue d'une famille de militants, "elle a été élevée comme ça", par une maman communiste et un papa ouvrier qui soutient aujourd'hui l'ADEVA pour faire reconnaître les victimes de l'amiante. En suppléant, elle a choisi Vincent Poutier, 63 ans, retraité de l'industrie nucléaire et membre du PS depuis 20 ans. Il a été élu à la municipalité de Bagnols-sur-Cèze pendant douze années, militant de l'éducation populaire, et préside toujours aujourd'hui "Mosaïque en Cèze", qui regroupe deux centres sociaux. Le binôme est soutenu par François Ruffin, la présidente de la Région Occitanie, Carole Delga, mais aussi par Françoise Laurent-Perrigot, présidente du Département du Gard, par le sénateur Denis Bouad, par le vice-président à la Région, Jean-Luc Gibelin, par plusieurs maires comme Nathalie Nury, Jacques Demanse, Alexandre Pissas, Laurent Nadal...
Combattre le Rassemblement national
Dans les urnes bagnolaises, Manon Aubry (LFI) et Raphaël Glucksmann (PS) ont fait de bons scores cumulés aux élections européennes, insufflant une dynamique positive à Gauche pour cette nouvelle échéance électorale. Cela suffira-t-il face au Rassemblement national qui est arrivé en tête dans la quasi-totalité des communes de la circonscription le 9 juin ? Sabine Oromi estime que le parti d'extrême-droite porte une "politique économique ultralibérale, donnant tout au privé, et qui risque d'entraîner la casse du service public de l'audiovisuel, de mettre au pas l'Éducation nationale..."
Elle veut rappeler aux personnes qui songent à voter RN car elles n'ont jamais essayé "qu'elles prennent le risque de souffrir. Ils arrivent à faire croire aux gens qui gagnent le SMIC que leur ennemi c'est celui qui a le RSA. Ce n'est pas vrai." Et Vincent Poutier, son suppléant, d'insister : "Ce sont des gens qui cassent la société, qui divisent." Des retours qu'ils ont eu des élus de la 3e circonscription, beaucoup avouent ne jamais avoir été contactés par la députée sortante, Pascale Bordes. Si elle est élue, Sabine Oromi s'engage à "passer le plus de temps possible sur le terrain, à faire un rapport de ses votes à l'Assemblée". Quitte à se mettre en disponibilité si elle voit que son mandat empiète trop sur son métier de professeure.
"Est-ce qu'on peut se passer du nucléaire à court terme ? Je ne crois pas"
Le ticket Oromi-Poutier fera face à six autres candidats sur la 3e circonscription du Gard les 30 juin et 7 juillet. D'ici là, ils vont mener une campagne de terrain, se rendant dans les différentes communes du territoire à la rencontre des habitants et tentant de convaincre les abstentionnistes. Sur les marchés, les personnes d'origine étrangère leur confient leur peur de voir le RN arriver au pouvoir, d'autres évoquent leur pouvoir d'achat amputé. Et le nuclaire, un sujet très lié à la 3e circonscription et qui ne fait pas unanimité au sein des partis du Nouveau Front populaire ? "Si je suis députée, je réunirai les syndicats, les acteurs de la filière pour réfléchir à court, moyen et long termes. Chacun donnera son point de vue. Est-ce qu'on peut se passer du nucléaire à court terme ? Je ne crois pas", répond la candidate, qui pense avant tout que les "gens qui votent pour (elle), ne veulent pas du Rassemblement national."
Quant aux candidats de LR et Horizons, ils se positionnent au milieu de "deux extrêmes", considérant que le Nouveau Front populaire constitue une frange de l'extrême-gauche de l'échiquier politique. À ce sujet, Vincent Poutier balaie : "C'est faux, l'extrême-gauche ce sont des gens qui ne voient le changement de la société que par la révolution. Ils sont très minoritaires. Par contre, il y a bien une extrême-droite qui est antirépublicaine et ultralibérale. Il faut arrêter ce discours des Macroniens qui est de dire que c'est eux ou le chaos. Ils font campagne pour le RN."