BEZ-ET-ESPARON L'état des piles du pont de Bez inquiète le maire depuis plus de trois ans
Les premiers signalements, par courrier, datent de 2021. Depuis, le maire de Bez-et-Esparon, Romaric Castor, reçoit des réponses sur l'historique du viaduc - ainsi appelé par le Département. Mais pas de réel diagnostic sur ce pont de la RD 999 qui mène vers l'autoroute A 75. Romaric Castor regarde, depuis, les pierres s'effriter et un maigre grillage parvenir, parfois, à éviter leur chute. Tout en s'inquiétant quand des semi-remorques empruntent l'ouvrage d'art.
"Le premier courrier date du 10 septembre 2021. Mais j'avais déjà signalé le problème avant." Le problème pour Romaric Castor, c'est la crainte de voir le pont s'user jusqu'à, éventuellement, tomber partiellement. Une crainte relancée par la catastrophe du pont effondré de Chamborigaud. "Aujourd'hui, le pont est végétalisé, des figuiers poussent dans les piles. Et les pierres se délitent un peu."
Pourtant, récemment, le pont a connu des travaux importants. Comme l'étanchéité du tablier, réalisée en 2018-2019. "Ils ont aussi dévégétalisé. ils devaient également faire l'étanchéité des trottoirs, mais ç'a été fait plus tard." Et, depuis, il ne se passe plus rien. Romaric Castor a reçu le récit du pont de sa commune, par le Département, et le recensement des différentes interventions depuis sa construction, en 1850. Et, notamment celle de 1858, qui donna lieu à une injection de ciment dans les piles et à la poser de sept tirants installés par la voûte. Et, selon le chef de l'Unité territoriale du Vigan qui écrit au maire de Bez-et-Esparon, ces premiers travaux se sont révélés très mauvais pour la structure.
En 1977, le CETE (centre d'études techniques de l'équipement) produit un rapport sur l'ouvrage d'art, qui donne lieu à quelques travaux en 1979. Puis, en 2004, 2008 et 2015, une mise en sécurité des piles est effectuée. Un grillage est notamment posé pour retenir les pierres. Aujourd'hui, le tissage métallique apparraît plus comme une structure susceptible de porter une plante grimpante que de retenir des pierres qui s'effritent d'une pile de pont. "Mais ce devaient être des travaux provisoires", note Romaric Castor. Quand l'étanchéité des trottoirs avait été faite, le remplacement des garde-corps était aussi au programme. Mais il n'a pas eu lieu, alors que les murets en pierre sont assez bas aux extrémités du pont.
"Je ne suis pas compétent pour savoir si ça tient ou pas, poursuit Romaric Castor. Mais quand on passe dessous, on se dit qu'il n'est pas en bon état." D'autant que, dessous, on est plus près de trente mètres de chute que de dix mètres. Et que le pont est fréquenté tous les jours par des cars scolaires, ou par des semi-remorques, qui montent vers l'A75 dans l'Aveyron. Ou encore "par des grumiers chargés, qui se rendent à la scierie de Molières-Cavaillac. Il arrive même qu'ils se croisent sur le pont", constate le maire. Avec leurs poids respectifs et les tonnes de leur chargement de bois, et alors même que des habitations se trouvent quasiment sous le pont.
Côté Département, "on m'a d'abord dit que je n'avais pas la compétence route", se désole Romaric Castor, qui n'avait pas besoin qu'on le lui rappelle. "J'ai même menacé de prendre un arrêté pour limiter le tonnage, et je le ferai s'il faut faire bouger un peu plus les choses. En attendant, j'ai demandé que le Département me donne un rapport ou un diagnostic. Mais je n'ai jamais rien eu."
Joint par Objectif Gard la semaine dernière, le conseil départemental n'a pas donné suite à nos demandes de précision.