EXPRESSO Infirmière non-vaccinée, Marina interpelle les politiques
Infirmière depuis 14 ans dans le privé, Marina a été suspendue pour avoir refusé de se faire vacciner. Aujourd’hui, elle se tourne vers les élus et demande la réintégration des soignants non-vaccinés.
« C’était en septembre 2021. Je suis moi-même allée chercher ma suspension », se souvient, un brin amère, Marina. Originaire de Nîmes, la jeune femme de 38 ans, dîplomée « de l’école Kléber », exerce dans un établissement privé. En pleine crise sanitaire, lorsque le Gouvernement impose la vaccination obligatoire pour les soignants, elle s’y refuse. « Pour moi, il n’y a pas assez de recul sur ce vaccin, qui ne protège d’ailleurs pas de la transmission », justifie-t-elle, se défendant d’être « complotiste ».
« J’ai demandé pardon à ma fille »
Maman d’une fille de 11 ans, Marina est depuis seize mois au RSA : « Ça va que j’ai des économies, mais quand même. On a le sentiment aujourd’hui que tout le monde se fout de nous ! » Lors de sa suspension, Marina pensait que la situation serait « temporaire ». Seulement les jours, les semaines puis les mois défilent. « Ma vie est aujourd’hui confinée : avec ma fille, on ne sort plus beaucoup. Nous ne sommes pas allées à la plage cet été et pour les anniversaires, on ne va plus au restaurant. »
La situation de Marina commence sérieusement à lui peser : « J’ai demandé pardon à ma fille au vu du changement radical de nos vies. » Les seize mois où l’infirmière a été suspendue n’ont pas été synonymes de « farniente ». Marina s’intéresse désormais de près à la politique et au droit. Le 24 novembre à l’Assemblée nationale, elle a attentivement suivi les débats pour la réintégration des soignants non-vaccinés, lors de la niche parlementaire de LFI tout en déplorant, le 12 janvier dernier, que le Rassemblement national ne puisse poursuivre l’examen du texte lors de sa propre niche.
La Grèce et l'Italie autorisent la réintégration des soignants non-vaccinés
La Nîmoise suit également les recours déposés en justice. Après seize mois de combat, Marina semble être allée trop loin pour reculer : « Je ne vais pas me faire vacciner ! » Alors que faire ? La Nîmoise alerte « les députés et sénateurs », les invitant à « regarder ce qu’il se fait dans d’autres pays européens comme la Grèce qui vient d’autoriser les soignants non-vaccinés à reprendre le travail ».
Cette réintégration pourrait-elle voir le jour en France ? En décembre, l’académie de médecine se positionnait défavorablement à leur réintégration : « C'est une mesure démagogique, néfaste pour la prévention des infections respiratoires en milieu hospitalier et nocive pour la crédibilité des politiques vaccinales. »
En attendant, Marina regarde les offres d’emploi : « Comme je suis embauchée dans le privé, je peux travailler. Mais que va-t-il se passer si je décroche un contrat et que nous sommes réintégrés ? Je vais abandonner l’employeur qui m’a donné une chance ? Et puis, qu'est-ce que je vais faire comme métier ? Ça fait 14 ans que je suis infrimière...» Beaucoup de questions qui restent, pour l’heure, sans réponses.