MONTAREN-ET-SAINT-MÉDIERS Les opposants au projet de ZAC des Sablas ne lâchent pas
Ce mardi soir, ils étaient une quarantaine à occuper le terrain, à Montaren, où la communauté de communes du Pays d’Uzès prévoit d’étendre la zone artisanale des Sablas. Une mobilisation dans le cadre de l’action nationale ''Retour sur terre'', portée notamment par Attac.
Une mobilisation portée « partout où le capitalisme et le consumérisme mangent les terres agricoles », souligne Marie Motto Ros, d’Attac Alès Cévennes, et ce alors que l’élection présidentielle qui vient de rendre son verdict « a abouti au même », ajoute-t-elle.
Ici, la mobilisation dure depuis six ans, rappelle Sophie Mazon, du Collectif pour la sauvegarde de l’Uzège, « pour préserver la vocation agricole de ces terrains », face à « une collectivité qui croit encore qu’une ZAC est le seul moyen de développer économiquement le territoire ». Le Collectif ne désarme pas, et rappelle que l’affaire est toujours au tribunal, « devant la cour d’appel de Toulouse pour annuler l’autorisation environnementale donnée par le préfet », précise Sophie Mazon.
Seulement, l’ensemble des recours ayant été épuisés, la CCPU peut démarrer les travaux sans attendre le verdict de la cour d’appel. D’ailleurs, les manifestants indiquent que des murets ont déjà été démolis. « On dépense l’argent du contribuable au risque de le gaspiller », relève Sophie Mazon.
"Formule 1 du maraîchage''
Quant à l’argument disant que ces terres ne sont pas fertiles, il est balayé par le Collectif. « Ces parcelles étaient cultivées jusqu’à leur achat par la collectivité, et une analyse des sols réalisée par nos soins en 2017 démontre que ces terrains sont adaptés à tout type de culture », affirme Sophie Mazon, tout en brandissant ladite analyse. Le Collectif qualifie même ces terrains de « Formule 1 du maraîchage ».
D’autres luttes étaient aussi représentées, comme celle contre l’installation de militaires de la Légion étrangère dans un mas de Saint-Jean-du-Gard. « Les habitants sont stupéfaits, ils n’ont jamais été consultés », s’étrangle Virginie, du Collectif vallées cévenoles démilitarisées. Collectif qui organise une marche contre ce projet le dimanche 8 mai. Une opposante à un projet de construction d’une prison à Entraigues, dans le Vaucluse, était également présente aux Sablas.
La présence de Patrick Genay, opposant de la première heure au projet d’implantation d’une plateforme d’Amazon à Fournès, a pu mettre du baume au coeur aux opposants des Sablas. Les opposants à Amazon ont en effet remporté une victoire avec l’annulation de l’autorisation environnementale du préfet par le tribunal administratif il y a quelques mois. Le tribunal a retenu un argument environnemental, « et partout ça peut être valable », estime Patrick Genay.
En attendant, les opposants à la ZAC des Sablas poursuivent leur mobilisation tous les troisièmes dimanches de chaque mois. Le prochain, le 15 mai, verra une animation sur le thème du profil des sols. Et se pose désormais une question, selon Sophie Mazon : « Comment amplifier le mouvement. »
Thierry ALLARD