Publié il y a 6 mois - Mise à jour le 19.05.2024 - Anthony Maurin - 5 min  - vu 567 fois

NÎMES EN FERIA Samuel Navalon remporte une Cape d’Or très relevée

Novillada de Piedras Rojas 63e Cape d'Or peña Antonio Ordoñez pour Lalo de Maria, Manuel Roman et Samuel Navalon (Photo Anthony Maurin)

Samuel Navalon remporte la 63e Cape d'Or de la peña Antonio Ordoñez (Photo Anthony Maurin)

63e novillada de la Cape d’Or de la peña Antonio Ordoñez de Piedras Rojas pour Lalo de Maria (oreille et silence), Manuel Roman (silence et oreille) et Samuel Navalon (oreille et deux oreilles). Vuelta al ruedo pour le sixième de la course, la Cape d’Or est remporté à l’unanimité par Samuel Navalon.

Novillada de Piedras Rojas 63e Cape d'Or peña Antonio Ordoñez pour Lalo de Maria, Manuel Roman et Samuel Navalon (Photo Anthony Maurin)
Samuel Navalon remporte la 63e Cape d'Or de la peña Antonio Ordoñez (Photo Anthony Maurin)

Que ça fait du bien de voir cette novillada de la Cape d’Or organisée à sa juste place selon le cahier des charges de la délégation de service public ! En plus, la novillada de la Cape d’or vieillit bien. Malgré son âge elle offre toujours la possibilité à trois jeunes de prendre leur envol. Comment juger ? Suivez le guide ! Le novillero doit être un lidiador durant toute son actuacion, plus précisément au cours du tercio de piques afin de mettre en évidence la bravoure du novillo en lui faisant prendre au moins deux piques, plus si possible, dans le même terrain.

Novillada de Piedras Rojas 63e Cape d'Or peña Antonio Ordoñez pour Lalo de Maria, Manuel Roman et Samuel Navalon (Photo Anthony Maurin)
Vuelta al ruedo pour le sixième de la matinée (Photo Anthony Maurin)

La faena est jugée en fonction des aptitudes physique et morale du novillo. Ses critères de valeur ne sont pas estimés sur sa durée ou le nombre de passes données, mais sur l'adaptation du novillero à mettre en valeur les qualités du novillo ou à corriger ses défauts.

Trois paramètres essentiels doivent être respectés : trouver le sitio, se croiser et charger la suerte. La mise à mort est jugée plus sur la sincérité de l'engagement du novillero à porter l'estocade que sur son résultat final. Bajonazos, golletazos et atravesadas sont ainsi pénalisés. L'attribution du trophée ne dépend pas exclusivement des récompenses décernées par le palco et le 1er avis ne sera pas préjudiciable à la qualité de la faena servie.

Novillada de Piedras Rojas 63e Cape d'Or peña Antonio Ordoñez pour Lalo de Maria, Manuel Roman et Samuel Navalon (Photo Anthony Maurin)
Le premier de Lalo de Maria (Photo Anthony Maurin)

En piste en chef de lidia, Lalo de Maria connaît parfaitement les subtilités du règlement pour avoir remporté une fois le trophée. Trophée qui d’ailleurs n’est plus tellement concernant pour lui qui prendra l’alternative en septembre prochain à Nîmes. Lalo touche u premier Piedras Rojas qu’il brinde au ganadero, Patrick Laugier, accompagné des « dos hermanas », ses deux filles. Lalo est un chef de lidia comme on peut l’attendre. Directif mais souple, l’apprentissage n’est plus pour lui. Même si son opposant est un poil faible il saura le mettre en valeur par moments. Une oreille gentille qu’il tentera de lancer aux enfants des Chicuelitos avec une grande difficulté mais un sourire large comme les bras qui lui demandent l’oreille dans les gradins.

Novillada de Piedras Rojas 63e Cape d'Or peña Antonio Ordoñez pour Lalo de Maria, Manuel Roman et Samuel Navalon (Photo Anthony Maurin)
Sur son second, Lalo montre son envie (Photo Anthony Maurin)

Deuxième opposition pour le fils de Marie Sara et deuxième sensation. Là, il y avait de quoi faire devant ce bon petit novillo. Lalo fera ce qu’il y avait à faire. Il ne fait pas d’erreur, il trouve rapidement le bon sitio, la bonne cadence, active les belles positions mais ses échecs aux aciers l’empêchent de rêver d’une second Cape d’Or… Rageant ! Rageant surtout quand on voit Lalo entrer a matar, mettre l’épée en bonne place et voir sa main glisser sur le pommeau… La prochaine de Lalo à Nîmes sera sa corrida d’alternative aux prochaines Vendanges, suerte !

Novillada de Piedras Rojas 63e Cape d'Or peña Antonio Ordoñez pour Lalo de Maria, Manuel Roman et Samuel Navalon (Photo Anthony Maurin)
Manuel Roman sur son premier (Photo Anthony Maurin)

On avait repéré le petit à Arles lors de la dernière feria de Pâques. Il était en mano a mano avec Marco Perez. Sa gestuelle est celle des plus grands, des maestros qui ont une carrière derrière eux. Lui ? Il en a une énorme qui s’ouvre à ses pieds. Son premier Laugier, une fois sortie du toril, frappe violemment le premier burladero sur la droite et se casse la corne droite. Le sobrero entre en piste avec un poids indiqué en décalage avec ce que voit l’aficion. Le piéton met les genoux à terre et l'accueille avec panache. Le tercio de varas sera plus que longuet mais les tendidos tiennent bon et attendent impatiemment cette jeune gloire après un bien joli quite de Samuel Navalon. Manuel Roman marque les esprits avec une gestuelle taurine parfaite et des courbes pures. Une fois qu’il a compris que son adversaire refuse de passer à droite, il s’efforce de prendre la muleta à gauche et c’est là que débute le festival. Après avoir arraché les passes une à une, le voilà qui lie des séries rondelettes et plaisantes. Déroute aux aciers, silence pour le jeune.

Novillada de Piedras Rojas 63e Cape d'Or peña Antonio Ordoñez pour Lalo de Maria, Manuel Roman et Samuel Navalon (Photo Anthony Maurin)
Manuel Roman, pureté narturelle (Photo Anthony Maurin)

Si le public ne l’avait pas encore remarqué, le novillero se mettra un peu plus en avant lors de ce second essai. Que planta torera ce petit, ce tout-petit garçon est déjà un torero qu’il faut garder à l’œil tant il risque de surprendre l’aficion dans les années à venir. En attendant sur ce second sa faena sera plus inégale mais les terrains pratiqués seront plus justes. Manuel Roman achèvera sa faena en alliant suavité et poder. Oreille et à revoir.

Novillada de Piedras Rojas 63e Cape d'Or peña Antonio Ordoñez pour Lalo de Maria, Manuel Roman et Samuel Navalon (Photo Anthony Maurin)
Samuel Navalon resserre ses chicuelina lors de son premier duel (Photo Anthony Maurin)

Pour fermer le cartel, un autre jeune aperçu en terre arlésien il y a quelques semaines, cette-fois opposé à un autre Nîmois, Nino Julian. Samuel Navalon a du fond et un registre intéressant au capote comme à la muleta. Il n’est pas venu à Nîmes pour rien et montre d’emblée que ses dents raient le sable de la piste. Un novillero puntero doit tenir son rang et comme on l’annonce comme tel cette année, le jeune revêt le costume qui lui va bien. L’envie est là, le novillo transmet bien qu’un peu distrait de temps à autres, les gradins ont compris qu’il pouvait se passer quelque chose. C’est tout l’intérêt d’une telle course, en pleine feria et au cœur de laquelle il faut se battre pour un trophée. Navalon a tout compris et coupera une belle oreille à l’issue de ce premier duel et après s’être fait prendre une fois sans gravité. En toute fin de faena son opposant se casse l’antérieur droit contraignant le piéton à abréger une faena à l’intensité croissante. Toujours à la limite, Samuel Navalon parvient à toréer et à montrer aux tendidos ce qu’il sait faire.

Novillada de Piedras Rojas 63e Cape d'Or peña Antonio Ordoñez pour Lalo de Maria, Manuel Roman et Samuel Navalon (Photo Anthony Maurin)
Le poder de Samuel Navalon sur son second auquel il coupera deux oreilles et qui fera la vuelta (Photo Anthony Maurin)

Dernier envoi pour Samuel Navalon qui touche un Piedras Rojas complexe. Comme lors de son premier duel, l’apprenti torero comprend les tendidos nîmois et fait ce qu’ils désirent sans être basto ni simpliste. Constamment dans la nuance et l’engagement le piéton joue de la verticalité pour poser les jalons de son succès qu’il acquiert et confirme grâce à sa souplesse et à sa profondeur muleta en main. Un toreo intelligent, dans les cornes quand il le faut, sans jamais rompre et en assumant chaque prise de décision comme le petit coup de corne, pas vu par les tendidos, de son opposant alors qu’il enchaînait les passes. Le jeune ne se départi pas d’une idée qui le fait triompher. À ceci vous ajoutez une épée fulgurante et vous avez un potentiel triomphateur. Son novillo, un peu plus faiblard que son premier fera quant à lui la vuelta à titre posthume. C’est tout l’esprit de la Cape d’Or qui est ainsi résumé, deux oreilles plus tard c’est logiquement à lui que le jury, à l’unanimité, remet le trophée de la 63e Cape d’Or de la peña Antonio Ordoñez.

Novillada de Piedras Rojas 63e Cape d'Or peña Antonio Ordoñez pour Lalo de Maria, Manuel Roman et Samuel Navalon (Photo Anthony Maurin)
Les novilleros appellent en piste le ganadero et ses filles (Photo Anthony Maurin)

Pour finir, salut en piste du ganadero Patrick Laugier et de ses deux filles. Un moment intense en émotions, merci à la famille Laugier pour ce qu’elle fait au quotidien dans et pour les toros…

Novillada de Piedras Rojas 63e Cape d'Or peña Antonio Ordoñez pour Lalo de Maria, Manuel Roman et Samuel Navalon (Photo Anthony Maurin)
La famille Laugier, Patrick entouré des "Dos hermanas" (Photo Anthony Maurin)

Anthony Maurin

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