ARLES Centres sociaux : un passage "en force" en délégation de service public
Le changement de mode de gestion des centres sociaux à Arles suscite de nombreuses inquiétudes.
Autour des élus d'opposition, des représentants associatifs, syndicaux et autres habitants des quartiers arlésiens, ont investi hier l'espace Saint-Césaire, en amont du conseil d'administration de l'Établissement Public Administratif des Centres Sociaux d'Arles (EPACSA) présidé par Érick Souque. Une habitante de Griffeuille n'a pu contenir sa colère. "On perd le social, ils ont tué le social. C'est l’abandon des quartiers", commente-t-elle craignant la mise en oeuvre d'une organisation "déshumanisée, déconnectée des vrais sujets des habitants."
En cause, un changement de mode de gestion des centres sociaux annoncé lors du dernier conseil municipal, l'option d'une délégation de service public ayant été retenue. "Un passage en force pour donner à une structure privée la gestion de services essentiels à nos quartiers, a dénoncé Nicolas Koukas, sans concertation auprès des habitants, des acteurs, du personnel de ces centres sociaux." Propos repris par l'ensemble des autres élus de l'opposition présents, "quand il s'agit des quartiers et des villages, vous êtes aux abonnés absents, vous n'écoutez personne", a même taclé Mohamed Rafaï.
Sans concertation "et surtout sans l'avis préalable du comité social territorial du centre de gestion des Bouches-du-Rhône (CDG 13, NDLR), une instance obligatoire, a complété Kader Bouaziz, secrétaire général de la FSU des territoriaux d'Arles. Cette décision prise de manière unilatérale et brutale crée une situation anxiogène auprès du personnel." Érick Souque est revenu sur les raisons de cette DSP déjà évoquées lors du dernier conseil municipal : une meilleure réactivité, des facilités de financements et une implication plus importante des habitants. Des propos accueillis par des huées. "On avait déjà réfléchi à plusieurs modes de gestion lors de différents conseils d’administration de l'EPACSA, dispositif auquel il fallait mettre fin. Nous préférons une DSP où il y a un cahier des charges sur lequel nous allons travailler", a-t-il complété. Et le même de préciser : "Les concertations menées avec nos partenaires, dont la Caisse d'allocations familiales, nous font dire que le modèle associatif est privilégié par nos partenaires."
Kader Bouaziz, accompagné de son homologue pour le CDG 13, Sanae Guelfout, a questionné le président de l'EPACSA sur les perspectives d'avenir des contractuels "qui ont été formés, qui sont investis, reconnus par les habitants". "Car on sait que les délégataires n'arrivent jamais seuls, mais avec du personnel." Quelle sera la situation des titulaires ? Les représentants FSU sollicitent une rencontre entre les agents des centres sociaux et Érick Souque afin d'obtenir des réponses à toutes leurs interrogations.